Chapitre 13 : un château de cartes

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« Vous devriez peut-être... vous devriez peut-être vous préparer ». Les propos du docteur Cho tournent en boucle dans la tête de Steve, il accuse durement le coup après cette annonce dévastatrice.

« C'est bon, envoyez le soluté chaud ».

« Arrêtez le massage cardiaque ».

« Alors ? »

Le journaliste se tient toujours devant la vitre de la salle de trauma et entend distinctement et bien malgré lui les propos peu rassurants des médecins de l'autre côté de la porte.

« Le cœur ne bat toujours pas, aucun mouvement, aucune fibrillation ».

« Il n'y a rien ? Rien de rien ? »

« Je reprends le massage cardiaque ».

« Encore une dose d'adrénaline ? »

« Ça fait plus d'une heure et demi qu'on lui passe de l'adré ».

« Vérifiez une autre ligne ».

« Asystolie sur trois voies ».

« Sa température remonte ? »

« Non, elle est à 30 degrés ».

« 30 degrés ? Elle était à 31, 6 tout à l'heure ! »

« C'est le phénomène de rebond ».

C'en est trop pour Steve. De là où il se trouve il peut parfaitement voir le visage figé de son homme dont les joues n'ont repris absolument aucune couleur depuis son arrivée dans ce lit d'hôpital.

Il se sent si inutile à cet instant précis. C'est un alien omnipotent et pourtant, il ne s'est jamais senti aussi impuissant que depuis que la vie de son Tony ne tient plus qu'à un fil.

« Et si on lui faisait une dérivation cardio-pulmonaire ?

« On peut la faire ici. »

« Très bien. Appelez Selvig et faites venir une équipe chirurgicale ».

Steve s'éloigne tout doucement de la porte et se saisit de son téléphone dans la poche de son pantalon de jogging. Il a besoin de parler à quelqu'un. De toute urgence. Pour continuer d'y croire. Ne serait-ce qu'un tout petit peu.

- je suis au Coney Island Hospital.

Sa gorge est nouée, il y a des sanglots longs dans sa voix. Peut-être que ce coup de fil n'est pas une si bonne idée que ça en fin de compte.

- Steve ? Ça va ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Le blond peut entendre toute l'inquiétude de Natasha au simple son de sa voix.

- je vais le perdre, Nat. Pour de bon, cette fois.

- Tony ?

- il s'est noyé. Les médecins m'ont dit de me préparer au pire. Je sais pas comment gérer.

- il ne s'agit pas de toi. Mais de lui. Tu dois être là pour lui, Steve. Jusqu'au bout. Sinon tu le regretteras toute ta vie.

Le journaliste acquiesce même si son amie ne peut pas le voir. C'est elle qui a raison. C'est la seule et unique chose qu'il peut encore faire pour son Tony.

- j'avais juste besoin de l'entendre, je crois.

- tiens-moi au courant s'il y a du nouveau.

- je te rappelle dès que j'en sais plus.

Il raccroche et s'installe sur une chaise dans la salle d'attente. Même depuis cet endroit, il peut parfaitement entendre les médecins s'affairer autour de Tony dans la salle de trauma.

Super CaptainWhere stories live. Discover now