Chapitre 1 : un simple malentendu

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Un dîner. Un simple dîner. Ce n'est pas l'océan à avaler. Tony peut y arriver. Il n'a qu'à se tenir devant Steve et d'un air nonchalant, il lui pose la question. Rien de plus simple. Après tout, qu'est-ce qu'il risque au juste ? Franchement, il a toutes ses chances, non ?

Sinon pourquoi le journaliste blond à la carrure d'athlète olympique n'a de cesse de l'effleurer à la moindre occasion sans que cela ne soit forcément nécessaire ? Pourquoi il se montre aussi attentif au moindre petit changement dans sa vie aussi insignifiant qu'une nouvelle coupe de cheveux par exemple ?

- et pourquoi ci, et pourquoi ça, jette-toi à l'eau putain !

Treize mois putain. Treize mois de doux surnoms, d'œillades plus ou moins subtiles, de rires partagés et de sourires conquis, d'adorables petites taquineries, de joues rosies, de compliments spontanés, treize mois que tous les signaux sont au vert et en plus, cherry on ze cake, c'est bien la première fois qu'ils sont libres au même moment tous les deux, oh que oui il est grand temps pour Tony d'agir. Et pas plus tard que tout de suite.

- je sais pas Buck, t'es sûr ?

Malgré les stores fermés, Tony reconnaît instantanément le timbre de voix si singulier de Steve qui provient directement de la salle de conférence du Daily Avengers et dont seulement quelques pas infimes le séparent.

Tony inspire profondément avant de songer à faire son entrée mais stoppe finalement dans son élan quand il entend la voix énergique de Barnes, leur photographe freelance répondre à son cher journaliste en retour.

- mais oui, allez, vas-y, lance-toi, je t'écoute.

Piqué dans sa curiosité, Tony poste éhontément son oreille à quelques centimètres seulement de la porte laissée entrouverte de la salle de conférence, il se retrouve donc aux premières loges pour écouter les confidences de son journaliste blond préféré.

- alors... voilà... je me demandais si...

Il n'a pas l'image, seulement le son, mais il peut déjà imaginer le sourire peu assuré de Steve, ses yeux bleus fuyants et cachés derrière la monture sobre de ses lunettes, une adorable petite fossette se former au creux de sa joue droite et il fond de l'intérieur à cette simple pensée.

- ... tu voulais bien dîner avec moi....ce soir...chez il Buco.

C'est un rencard. C'est évident. L'invitation ne peut pas être plus claire. Le cœur de Tony se brise en mille morceaux. Il n'a plus aucune chance. Il peut oublier son malheureux dîner. Son histoire avec Steve est terminée avant même d'avoir commencée. Il ne peut s'en prendre qu'à lui-même. Il a pris ses désirs pour des réalités et a mal interprété les signes, voilà tout. Steve craque sur Barnes. Pas sur lui. CQFD.

- et ben, tu vois quand tu veux, il n'y a pas mort d'homme !

C'en est trop. Les sentiments de Steve pour son photographe sont visiblement partagés. Ces dernières paroles prononcées par Barnes finissent par achever Tony pour de bon. Il en a assez entendu. Histoire d'évacuer la frustration qui le gagne de s'être fait coiffé au poteau par un autre, il va prendre l'air devant les bureaux de la rédaction avant de reprendre ses corrections en espérant ne pas laisser éclater sa jalousie au grand jour la prochaine fois qu'il croisera Steve, allez, faut y croire, il va réussir, oui, il peut arriver à se contrôler, à garder la face et à donner le change, il peut le faire. Ne pas craquer, surtout ne pas craquer.



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