Inari || Kimetsu no Yaiba

12 • Illusion

Malgré le peu de lumière en cette soirée, il ne m'était pas si difficile que cela de distinguer correctement la silhouette qui se trouvait à quelques mètres. En tant que pourfendeuse de démon je pouvais statuer avec fierté que ma vision était bien meilleure que la moyenne même dans ces conditions où la lumière était minime. Ces nombreuses batailles où j'avais pu triomphé de la mort contre ces monstres de la nuit dans des conditions aussi défavorables le prouvaient bien.

Cependant, je ne pouvais pas affirmer à conviction que la personne qui venait de me répondre était bien Tanjiro. Sa voix ne ressemblait en rien à celle que je connaissais. Timbre grave, accent. Non. Cela ne pouvait pas être lui.

Je pris appuie sur le rebord de la fenêtre pour y passer ma tête et ainsi confirmer ma pensée. Rien. La silhouette avait disparu.

— Tu ne devrais pas garder la fenêtre ouverte lorsqu'il fait si froid.

Je tournai aussitôt ma tête dans la direction inverse à laquelle je regardais jusqu'alors. Je n'avais perçu aucun son et pourtant, en un instant, cette personne venait de se déplacer à l'autre bout du bâtiment. Etre rapide est une chose mais se déplacer avec rapidité sans un bruit était une autre.

Je n'aimais pas ça.

« Qui es-tu ? », cette question avait frôlé mes lèvres sans pour autant les passer. Mon instinct me disait que cela était inutile de demander ce que je savais. Mon esprit me disait que je connaissais déjà la réponse. Tout deux me disaient une chose : « la magie de ce moment se rompras si tu réfléchis plus que nécessaire ».

Je détestais cette situation.

La tête basse, j'appuyai mes coudes sur le rebord de la fenêtre avant de ramener mes mains contre mon visage.

Si j'évitais de regarder cette silhouette alors elle finirait par disparaître.

Ce n'étais pas la première fois que cela m'arrivais, je connaissais la technique pour mettre fin à ce stupide rêve, me rassurais-je. Attends encore un peu et tu pourras te réveiller.

— Tu as l'air mal en point...

Ne me parle pas. Oublie-moi.

— Ton entraînement m'a l'air vraiment difficile...

C'est injuste. Ne t'inquiète pas pour moi. Pas maintenant.

— Est-ce que ça te fait souffrir ?

Je sentis sa main se poser sur mon épaule droite. Je la dégageais aussitôt avant de faire un pas en arrière. Son regard ne quittait mes bras qui étaient tout deux enveloppés de bandages. Sans compter la véritable raison de ma venue ici - qui était à cause de côtes fêlés - j'avais quelques égratignures ici et là.

Je ne pouvais pas dire que le Pilier du Vent était allé de main morte durant mon entraînement. Une seconde d'inattention et je me prenais un coup. Un bon coup bien douloureux.

Dès le début de nos sessions j'avais pris pas mal de coups, cependant, après deux ou trois jours j'avais commencé à en éviter quelques uns. Une semaine après cela je voyais même les attaques quelques secondes avant qu'elles ne puissent me toucher.

Pourtant, maintenant que j'étais en convalescent tous ces efforts étaient tombés à l'eau. Une fois que je reviendrais m'entraîner je devrais recommencer à zéro tout ce processus...

Cependant, ce n'était pas le plus pressant maintenant.

— Est-ce que tu voudrais bien me suivre ?

Non. Bien sûr que non. Pourquoi est-ce que je voudrais faire perdurer plus longtemps cette illusion ?

C'était ce que je pensais. Je croyais fermement en ces mots. Mais je ne les suivis absolument pas. Mes jambes avaient bougés toutes seules.