Inari || Kimetsu no Yaiba

5 • Véritables intentions

— Nezuko, viens par ici s'il te plaît, dit Tanjirō à la démone.

Celle-ci le rejoignit, elle lui prit la main.

— Tu ne vas pas me laisser la tuer ?

— Tanjirō, le son de cette fille est–.

— Je sais, répondit son ami, mais elle ne fera pas de mal à Nezuko.

— Comment peux-tu en être si sûr ? demandais-je en pointant mon épée vers eux.

— Tu as l'odeur de quelqu'un de gentil... et même quand on s'est battus ensemble, ton odeur était la même. Tu n'es pas une mauvaise personne et tu ne feras pas de mal à Nezuko... c'est ce que je pense.

L'odeur de quelqu'un de gentil ? Qu'est-ce que cela signifiait ? Est-ce qu'il avait lu aussi facilement mes intentions ?

Je n'avais aucune idée propos de toute ces questions mais s'il y avait quelque chose que je savais c'était qu'il avait vu juste : je n'allais blesser personne.

Je remis mon épée dans son fourreau en soupirant.

— Tu sais, si je n'avais pas reçu un message, j'aurais tué ta sœur sans te laisser le temps de protester.

— Un message ? répéta-t-il, surpris.

— N'en parlons pas pour l'instant. Si je suis ici c'est pour écouter ton histoire... Ce n'est pas tous les jours qu'un pourfendeur de démon voyage avec un démon.

Tanjirō sourit, surement soulagé de connaitre mes véritables intentions. Il allait ajouter quelque chose mais son ami l'attrapa soudainement par son kimono. Pour une raison qui m'échappait, il semblait en colère.

— Tanjirō... Pourquoi es-tu aussi amical avec cette jolie fille ? Et avant ça, pourquoi est-ce que tu voyage avec cette fille super mignonne ? dit-il en montrant Nezuko.

— Attends, Zenitsu, qu'est-ce qui ne va pas ? demanda-t-il surpris par son comportement.

— Tu es le pire !

Le dénommé Zenitsu, commença ensuite à courir après Tanjirō avec son épée en main. Je ne savais pas quoi penser de cette situation mais je n'avais pas pu m'empêcher de rire.

Mon attention s'était ensuite tournée vers le garçon qui était allongé sur son futon. Après avoir remarqué le masque de sanglier à côté de lui j'avais fini par identifier son identité. Cette personne était le garçon que j'avais rencontré plus tôt dans la maison des démons. Enfin, je ne savais pas si on pouvait appeler cela une rencontre... En tout cas, ce vacarme ne semblait pas le déranger du tout puisqu'il dormait profondément.

Etant donné que Tanjirō et Zenitsu n'allaient pas s'arrêter de si tôt j'avais décidé de m'asseoir dans un coin de la pièce. À ma surprise, la fille démon avait fait la même chose et s'était assise à côté de moi.

Ses yeux roses regardaient droit dans les miens, ce qui me mettait légèrement mal à l'aise. Ce n'était pas tous les jours qu'un démon était aussi docile ou qu'il n'essayait pas de faire du mal à quiconque... Et c'était sûrement pour cela que mes réflexes de pourfendeuse de démons me murmuraient de dégainer mon sabre pour me protéger.

— Nezuko voit chaque être humain comme un membre de notre famille, expliqua Tanjirō.

Entre temps, il avait réussi à calmer Zenitsu en lui expliquant tout le malentendu entre lui et Nezuko. Maintenant qu'il savait qu'ils étaient frère et sœur et que je l'avais aidé à combattre le démon aux tambours, il semblait plus que soulager.

— Mais je pense qu'il y a autre chose...

Oui, il y avait sûrement une autre raison... cependant je préférais ne pas en parler pour le moment.

— Tu m'as dit que tu allais tout m'expliquer à propos de ta sœur, non ? lui rappelais-je pour éviter le sujet. Je suis prête à entendre votre histoire.

Ce soir-là j'avais parlé une bonne partie de la nuit avec l'aîné des Kamado. Il m'avait raconté les évènements qu'ils s'étaient déroulé il y avait deux ans et comment il en était venu à devenir un pourfendeur de démon. Pendant son explication, sa sœur s'était endormie sur mon épaule mais je ne l'avais pas repoussée. Au lieu de cela, je l'avais laissée reposer sa tête sur mes genoux.

Après la fin de la discussion, j'étais retournée dans ma chambre pour la nuit.

• • •

Le lendemain je me préparais déjà à recevoir un nouvel ordre de mission, cependant je n'en reçu aucun. J'avais donc décidé de rester ici.

Durant ces quelques jours j'avais fini par faire la connaissance des trois pourfendeurs de démon. Au début j'avais en tête rester dans mon coin à m'entraîner mais un dénommé Tanjirō venait souvent me voir pour discuter entre mes pauses. Quant aux deux autres, Inosuke cherchait toujours à vouloir se battre contre moi –surement à cause de ce qu'il s'était passé lors de notre première rencontre. Zenitsu, lui, tournait principalement autour de Nezuko. Conclusion, j'avais finis par plus ou moins me lier d'amitié avec eux. Enfin, j'imagine que c'était le cas puisqu'ils avaient commencé par m'appeler par mon prénom...

• • •

— Inosuke-kun, Tanjirō-kun et toi aussi Zenitsu-kun, les appelais-je.

Les deux premiers étaient assis sur l'engawa –qui faisait face au jardin– tandis que le dernier se trouvait à l'intérieur, dans leur chambre. Il rejoignit le groupe quelques secondes après.

— Est-ce que vous avez déjà entendu parler de la silent room ?

Les trois garçons secouèrent la tête négativement.

— Eh bien... comment puis-je expliquer ça... ? Disons que c'est un état spirituel où une personne est capable de libérer son esprit de son corps... et d'ainsi augmenter son esprit combatif, expliquais-je sans trop savoir m'y prendre.

— Inari-san ! dit Tanjirō en levant sa main.

— Oui ?

— Si nous libérons notre esprit de notre corps, comment pouvons-nous augmenter notre combativité ? Est-ce qu'on parle de deux esprits différents ? Ou est-ce qu'on coupe notre esprit en deux et–

— Hm... Peut-être que je devrais vous le montrer ?

Avant d'entendre leur approbation, je m'étais mise en position de combat. A quelques mètres de moi se trouvait une cible, un simple épouvantail de paille –du moins c'était ce à quoi il était supposé ressembler.

Je pris une courte respiration puis...

La tête de la cible tomba au sol.

— Ça, c'est quand je suis à l'extérieur de la silent room, expliquais-je. Et maintenant...

• • •

Au début, ils doutaient un peu de mes explications, mais en voyant la différence entre lorsque j'étais dans la silent room et non, leur expression dubitative changea totalement. Ils semblaient même un peu impressionnés.

— C'est la personne qui m'a appris le souffle du sable qui m'a enseigné cette technique spirituel. Je ne sais pas si je pourrais vous l'apprendre totalement mais je pense que c'est toujours un plus de connaître de nouvelles chos–.

Alors que je donnais des explications, mon corbeau s'était soudainement mis à crier, suivit de celui de Tanjirō.

— Caw ! Caw ! Urgence ! Rendez-vous à la montagne Nagatumo ! Dépêchez-vous ! Dépêchez-vous !