Inari || Kimetsu no Yaiba

11 • Mauvais départ

Deux semaines s'étaient écoulées depuis les événements du Mont Nagatumo.

Dans le but de terminer le plus tôt possible mon entraînement avec les Piliers, j'avais décidé de me lancer dès le lendemain de la réunion avec Oyakata-sama. Seulement, lors d'une session d'entraînement avec le Pilier du Vent, j'avais pris conscience - bien que tardivement - que les blessures du combats que j'avais mené précédemment n'avaient jamais eu le temps de guérir.

Une semaine plus tôt, au Mont Nagatumo j'avais affronté une démone dont le niveau n'était pas si impressionnant que cela. Pourtant, le coup que j'avais reçu de sa part avait fracturé deux de mes cotes. Si j'avais remarqué plus tôt cette blessure je ne me serais jamais retrouvé dans la situation dans la laquelle je me trouvais actuellement.

Après avoir compris que j'étais blessée, Shinazugawa avait décidé de suspendre mon entraînement. Avant même de le commencer il n'avait déjà pas envie de s'en occuper... Cependant, avec une telle raison, il ne s'était pas prié pour me dire de déguerpir - non sans appeler des kakushi pour m'escorter. Enfin, si c'était à cause d'une blessure que j'aurais pu prévenir en faisant plus attention je ne pouvais pas lui en vouloir. Et puis, un entraînement alors qu'une personne est blessée cela n'en vaut pas le coup.

Ah. Finir hors jeu alors que l'entraînement commençait enfin à porter ses fruits...

— Oh. On dirait que ma petite Inari est encore dans ce triste état.

Et bien sûr, quitte à m'emmener voir quelqu'un pour me soigner, le kakushi qui m'avait porté tout le chemin m'avait emmener ici, au Domaine aux Papillons.

— Ce n'est pas la peine de faire cette tête. Si tu prends le médicament que je t'ai prescrit alors tu devrais aller mieux d'ici quelque temps.

Quelque temps ? Si je me retrouvais à l'arrêt pour "quelques temps" alors ces deux semaines d'entraînements n'auront servit à rien.

— Et de toute manière, tu ne peux t'en prendre qu'à toi si tu te retrouves dans cette situation. Tu ne prends pas assez soin de ton corps.

Ça. C'était la raison pour laquelle j'aurais préféré ne pas venir ici.

Les sermons du Pilier de l'Insecte étaient quelque chose que j'avais toujours détesté. Elle avait certes raison sur ce point mais cela ne rendait pas la chose plus facile à entendre.

Après avoir fini de dire ces quelques mots, Shinobu s'assit sur un tabouret face au lit où j'étais couchée. Je ne l'avais pas remarqué tout de suite mais elle tenait dans ses mains un katana que je connaissais bien. Le miens.

— Est-ce que c'est à mon tour de te faire la morale ? On ne touche pas aux affaires--

— La lame n'est plus bonne, tu devrais demander qu'on t'en fasse une nouvelle.

— ...

— Et puis il n'y a pas que cela. Est-ce que ce n'est pas trop lourd pour toi ? Je ne pense pas que ce katana soit fait pour toi.

— Non.

— Non ? répéta-t-elle.

— Si je ne peux pas me battre avec cette arme alors--

Le Pilier de l'Insecte se leva de sa place et dans ce même mouvement elle sortit la lame de son fourreau. Elle contempla le caractère marqué sur la lame avant de tourner une nouvelle fois son regard sur moi.

— Puisque tu es si secrète à propos de ton passé je ne peux pas comprendre pourquoi tu veux absolument l'utiliser. Cependant, Inari, je peux t'assurer qu'utiliser une lame faite pour toi te permettra de développer tes capacités à un niveau supérieur.

Elle reposa la lame à sa place initiale puis elle déposa l'arme dans un coin de la pièce. Elle se tourna ensuite une dernière fois vers moi avant de prendre la direction de la sortie, me laissant une nouvelle fois seule dans cette pièce.

• • •

Inari.

Te souviens-tu de notre première rencontre ?

Non. Je ne pense pas que cela puisse être possible.

Après tout, si c'était le cas, tu ne voudrais jamais qu--

Inari ?

Il y a très longtemps je connaissais une jeune femme qui--

Oui. Ce n'est pas une simple--

Désolé. Peut-être que je ne devrais pas--

Ah. Je ne veux pas que--

Perdu dans le monde des rêves, j'avais fini par retrouver le chemin vers la réalité. La chaleur de la pièce où je me trouvais avait laissé place au froid nocturne. De petites brises glacés venaient chatouiller mon visage ainsi que mes bras qui étaient au dessus de mon drap.

Je déteste lorsqu'il fait froid.

Sans plus attendre, je prenais appuie sur mon bras droit pour me relever. Les antidouleurs étant toujours dans mon système, je n'avais eu pas de mal à sortir en dehors de mon lit.

Toutefois, au moment où mon corps sortit de son cocon bien chaud et que les pieds nus touchèrent le sol, je regrettais d'avoir bougé de ma place.

Peut-être que j'aurais dû crier pour que quelqu'un vienne à ma rescousse...

Enfin, maintenant que j'étais debout, autant faire ce que j'avais à faire.

Lorsque j'arrivai à la fenêtre, je vis une silhouette familière passer brièvement devant mes yeux. Je passai alors ma tête vers l'extérieur avant d'appeler un nom.

— Tanjirō ?

— Inari ? questionna-t-il en se retournant.