PDV Ilona
Ethan : Ilona, Ilona, Ilona...
Moi : Ethan, Ethan, Ethan...?
Ethan : Même après ce que tu as fait, tu as le culot de plaisanter et de faire l'insolente.
Je bois une gorgée et hausse les sourcils en levant les yeux. J'ai l'impression de me faire engueuler par mon père.
Mon père... Ma gorge se sert et malgré la douleur que le fait de penser à lui provoque, je souris. Parce que mon frère est en Amérique et que mes oncles et tantes sont là pour m'épauler. Que, enfin, depuis des lustres, je ne me sens plus seule. Qu'en plus de ma famille biologique, j'ai ma famille... Canine.
Ethan m'observe et finis par soupirer :
Ethan : Quand tu fais cette tête, je ne peux absolument pas te donner de punition ou de souffrance. Je ne vais pas te demander d'explications, il me semble plutôt évident que ce voyage t'a fait du bien et il n'est pas dans ma nature de punir les gens pour leur bien-être. Et puis je me doute que le petit monstre qui t'accompagne n'est pas étranger à ce bonheur. Je veux simplement que tu fasses plus attention à toi dorénavant. Si tu repars à l'étranger, informes-en la meute, ou au moins moi... Par ailleurs il faut que je te dise que Kévin était vraiment mal les trois mois où tu as disparu... Ça ne te fait peut-être rien, mais je tenais à te le dire.
Son discours me touche et je me lève pour le prendre dans mes bras. Il sourit et pose un baiser sur mon cuir chevelu. On rigole ensemble et je termine mon smoothie avant de passer récupérer Eyden. Je dis en revoir à tout le monde avant de retourner à la voiture.
Je pose Eyden dans son siège et l'attache. Lorsque je sors de l'arrière de la voiture, je tombe nez-à-nez avec Kevin. On se regarde dans les yeux sans oser faire le premier pas.
Finalement, laissant sa fierté de côté, il prononce d'une voix douce :
Kevin : Tu... tu m'as manqué, Ilona...
Je m'approche encore plus de lui.
Moi : Tu m'as manqué Kevin...
Il sépare les quelques centimètres qui nous séparent et me prend doucement dans ses bras. Un sourire heureux se dessine sur mon visage. Je le serre dans mes bras et pose ma tête dans son cou. Je respire son odeur qui m'a tant manqué et il me semble qu'il fait la même chose.
On reste dans les bras l'un de l'autre quelques instants. Puis, il dépose doucement un baiser sur mon front et, avec un sourire doux, il me dit bonne nuit.
Je monte dans la voiture et je sais qu'il me suis des yeux jusqu'à ce que je sois sortie de la propriété.
Le trajet du retour n'est pas très long et je le passe dans le silence puisque Eyden dort dans son siège bébé. Cependant, ça ne me dérange pas.
J'arrive chez mon frère et lui rend son fils. Lui aussi me souhaite bonne nuit.
Je prends une dernière fois ma voiture et rentre enfin chez moi. Je vois que mon oncle et ma tante sont en train de cuisiner avec un fond de musique. Bastien est dans sa chambre en train de jouer à un jeu en ligne avec des amis de son collège.
Quand à ma cousine, sa porte est fermée et une très faible lueur en sort. Je me rapproche et j'entends des faibles murmures en parvenir. J'ouvre la porte tout doucement pour faire le moins de bruits possibles.
Ma cousine se tient au milieu de sa chambre, en tailleur. Au sol, un pentacle est dessiné et à ses cinq branches, une bougie est posée. Elle semble murmurer quelque chose qui n'est ni de l'anglais, ni du français. Sa tête est rejeté en arrière et ses yeux sont fermés. Ses cheveux volent autour de sa tête, comme une couronne ou une crinière.
Mais le plus flippant reste les lumières rouges sangs qui dansent autour de ses bras nus et de son torse seulement couvert d'une bande de tissu blanche.
Elles tourbillonnent et virevoltent de façon gracieuse autour de son corps. Le spectacle m'hypnotise et m'immobilise instantanément.
Une fumée noire commence à sortir de sa bouche. Ses yeux s'ouvrent subitement et se révulsent au même moment.
La fumée noire s'épaissit et semble prendre forme.
Une créature immense et à l'allure bestiale, faite de fumée, se tient maintenant en face d'elle. Elle ressemble à un gigantesque chien qui aurait muté.
Cette vision m'effraie mais aucun son ne sort de ma bouche.
Les bougies s'éteignent subitement et les petites lueurs rouges vont se joindre à la forme noire. Comme ça, on dirait qu'elle est parcourue d'éclairs couleur sang.
La fumée se stabilise et la forme auparavant floue se précise. Milla relève la tête, comme en transe.
Elle se lève et s'approche de la créature.
J'ai cru qu'elle allait la caresser mais au lieu de cela, elle brandit en face de la créature une bague retenue par une fine chaîne.
Ses incantations se font de plus en plus violentes et la créature semble essayer de s'échapper. Milla ne flanche pas et continue son incantation.
Puis, dans un éclat de lumière, la créature disparaît. Elle semble avoir été attirée par la bague.
Milla se relève et je peux voir ses yeux. Ce que j'y vois me terrifie. Un mélange de haine, de cruauté et de folie dans une iris rouge.
Elle cligne des yeux et tout cela disparaît pour laisser place à ses yeux gris habituels. Elle passe la chaîne a son cou. Je remarque des petites marques rouges sur son dos et ses épaules. On dirait comme... des runes ou en tout cas, une écriture ancienne.
Je m'avance horrifiée par ce que je viens de voir. Je bute sur quelque chose et tombe. Mon genoux frappe durement sur le parquet.
Milla se retourne vivement et ses deux mains s'éclairent. Un cercle concentrique rouge à chaque main, posture de combat, regard vif, vêtue seulement d'une espèce de robe déchiré, les cheveux volant du à son reflex vif, elle ressemble à une de ces illustrations de livres de fantasy qu'elle aime tant lire.
Quand elle se rend compte que c'est moi et pas une créature maléfique, elle se détend totalement et se précipite vers moi.
Effrayée, je recule légèrement quand elle tente de m'approcher.
Elle s'arrête soudainement, comme si un mur venait de la frapper en pleine face. De la peine se peint dans ses yeux couleur orage.
Elle tend sa main vers moi et se ravise. Je me lève et m'approche doucement d'elle.
Moi : Milla qu'est-ce que... qu'est-ce que tout ça veut dire ?
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Un nouveau départ. Une nouvelle page blanche.
Novela JuvenilLorsque les parents de Ilona, 16 ans, meurent, cette dernière va se retrouver contrainte d'aller habiter chez son oncle et sa tante, les Baker. Un nouveau lycée, de nouveaux amis, une nouvelle vie et surtout, une possibilité de renouer le contact av...