Dis-moi tout.

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Dans un lieu hors du temps. Là où rien d'autre ne pouvait se passer.

Toi, qui me souhaitais tout et rien à la fois, qui m'apprécie et ne m'aime pas en même temps, bah j'ai échoué. Je comprends pas pourquoi. Peut-être que vraiment cette fusion a démarré... Pourquoi mes amis autre que ma princesse ne sont pas là ? Je n'en sais rien pour le moment.

Quoi qu'il en soit, cette nuit, cela semblait plus léger. Ces écritures m'ont aidé un peu.

Seul le verre nous retenait. Nous étions dans une "sitting room" entièrement faite de verre. Les chemins, l'arbre, tout. Et bien sûr, c'était transparent. Les bancs n'étaient que des sortes de murets. Le tout semblait infini, n'importe qui pouvait arriver et s'asseoir. Mais il n'y avait que lui et moi.
Comme de bons amis, nous étions en train de parler de tout et de rien. Passant de Crazyblox aux commands blocs, du RP à mes journées parfois à rien faire quand je modère. Tout allait bien. Il s'agissait d'un rêve comme les autres.
Il me disait qu'il n'aimais pas du tout la pluie. Que ça réveillait son mal en lui. L'orage était même arrivé. Il était déprimé. Et moi aussi j'étais mal du coup.
Un peu plus tard, quand l'eau montait jusqu'à nos orteils, il faisait une mine choquée. Je ne comprenais pas. Mais à ce moment, il s'était propulsé en arrière afin de tomber dans le vide, comme pour mourir.

Je suppose qu'on a tous peur de perdre ses amis, non ?

Je l'avais donc rattrapé, et cette femme avec son grand sourire dégueulasse était revenue, et l'avait elle aussi attrapé. Ce que je trouvais bizarre et normal, car je savais que dans la réalité, eh bien... Elle l'aime. Ne me demandez pas pourquoi, je n'en sais rien et ne le saurais jamais.
Avec de l'acharnement, nous avions pu le récupérer.
Ce que je n'aimerais pas considérer comme mon autre moi s'était volatilisé. J'avais peut-être une théorie du pourquoi mais je pense que cette dernière est fausse.

Quoi qu'il en soit, il était de nouveau en sécurité. Cette fois, nous étions entre les deux murets, collés l'un à l'autre, exténués par rapport à ce qu'il venait de se passer.

La pluie venait de cesser, et le soleil revenait de nouveau parmi nous. Et cela nous faisait sourire. Comme la fin d'une mauvaise passe et le début d'un moment de joie.

Alex avait fermé les yeux et avait posé sa tête contre mon épaule gauche. Il soufflait beaucoup, comme si il dormait. Mais non.

Je le regardais (de toute manière, avais-je autre chose à faire ?) sans rien dire. Il commençait à ouvrir la bouche, sans doute pour dire quelque chose. Au bout de la 3e fois, il avait commencé à parler.

"Tu sais..." avait-il commencé à dire, avant de me dire tout ce qu'il avait sur le cœur.

Malheureusement, je ne le dirais pas ici. Je n'aime pas dire des choses que l'on me dit comme ça et qui semblent personnelles. J'ai parfois l'impression d'en faire déjà trop quand je parle de mes rêves alors si j'en rajoute une couche... Qui serais-je au final ? Quelqu'un de mal ?

Il m'avait vraiment tout dit. Je savais tout, enfin quasiment. Je me reconnaissais beaucoup d'un instant à un autre.

Il m'avait serré la main, je ne comprenais pas du tout ce qu'il m' arrivait.

Minute, en y repensant, ça devenait vraiment n'importe quoi.

Mais quoi qu'il en soit, j'avais entendu cette phrase qui avait tout déclenché :

"Il faudrait que je te montre un jour à quoi ça ressemble, là où je suis le plus souvent."

Je me faisais berner. Une fois de plus.
Il ne me dirait jamais ça. Je le connaissais quand même un peu. Ce n'était pas son genre. Il serait plus amené à dire "Je dois te montrer quelque chose" sans dire quoi derrière, et me laisser deviner comme un gros con.
Ce n'était pas lui. Sa main ne serait pas aussi froide à ce moment.

Cette femme était à sa place, son visage se dessinait, le sang coulait de sa dentition. Et d'un coup vif, elle avait mangé ma tête.

D'un coup, comme ça. Je ne pouvais même pas me reculer ni rien. J'étais pris au piège.

Un peu plus tard de quelques secondes, je voyais celui qui m'avait tenu la main se lever en sursaut. Je voyais de son point de vue avant de voir la chambre complète. Des cahiers traînaient partout et quelqu'un d'autre faisait son sac dans la chambre. Il devait s'agir de son pote. Mais il était tout noir, comme un stickman.
Il se fichait de savoir que son ami allait moyennement bien.

"Dépêche toi Alex, on va finir en retard..." disait-il.

Comme si il me voyait, proche de lui, il m'avait serré la main rapidement avant de sortir de son lit sans le ranger, et faire rapidement ses affaires. Son pote était déjà prêt et l'attendait devant la porte qui était close.

Tout ce que je pouvais savoir, c'est que ma princesse était fatigué. Il prenait du temps à faire ses affaires.

Une fois que tout était fait, il avait prit son sac et avait ouvert la porte. La sortie était complètement éblouie, et je ne pouvais pas savoir ce qu'il y avait de l'autre côté. Il me manquait des informations. Il faisait jour ? Nuit ? Quel jour on était ? Enfin, ce genre de choses.

Il était passé sur ce carré blanc, et à la seconde où il avait posé son 2e pied, du sang coulait de partout. Il se faisait aspirer, et ne criait même pas. Comme si tout cela ne lui faisait rien. Cette même femme. Avec son sourire dégueulasse. Elle lui découpait les jambes, les bras, veine par veine, artère par artère, os par os, et elle prenait tout son temps. Cela faisait des morceaux différents avec toute cette chair découpée.

Et je voyais cette personne inhumaine pleurer. Pour la première fois.

Pourquoi elle pleurait ? Pourquoi découpait elle mon ami ? Pourquoi je voyais toute cette scène ?

Finalement, je ne sais pas si tout ce'a semble plus léger que d'habitude, mais tout ce que j'veux savoir, c'est si tout le monde va bien au réveil...

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