Nous marchons le long de Miami Beach tous ensembles. Léon se tient un peu à l'écart mais reste tout de même à nous écouter et à intervenir pour se moquer de nos conversations qu'il notifie de « futiles ». Évidemment quand on est pas une fille on ne prend pas de plaisir à écouter d'autres filles parler mode, de plus si l'une d'elle est mannequin. Léon s'est toujours moqué de ma carrière et ne trouve pas que mon statut de personne célèbre soit légitime. Pour lui être célèbre c'est avoir fait quelque chose qui donne ce statut. C'est mériter de l'être et comme moi je n'ai rien fait de spécial à part être jolie c'est quelque chose qui le dépasse. Ça peut se comprendre mais je suis désolée, mais moi au moins j'ai toutes les personnes que je veux à mes pieds. Enfin... Si je compare mon palmarès amoureux au sien je pense que je suis un vrai désastre. Jamais, ô grand jamais quelqu'un n'a eu l'honneur d'être aimé par la divine Sofia Von Aswen. Je n'ai jamais été habituée à ce mode de fonctionnement. Sortir pour sortir avec quelqu'un. Je ne comprends pas. Et aimer... N'en parlons pas. L'amour n'est pas un sentiment qui m'est familié. Je sais que ma famille m'aime mais... Le montrer... Ce sentiment est porté disparu.
Nous tentons de trouver une place parmi la horde de touriste sur la plage. Léon vient de gracieusement proposer d'aller nous chercher des glaces. Souhaite-t-il se faire pardonner de son acte débile de tout à l'heure ? En tout cas il est en bonne voie !
Yaëlle presse le pas en voyant qu'une famille au bord de l'eau plie bagages.
— Aller les filles on se bouge les fesses !
Une fois arrivée à l'emplacement souhaité nous sortons nos affaires et déposons nos serviettes sur le sable en prenant soin de tartiner Gaya d'une tonne de crème solaire. Il ne faudrait pas qu'elle attrape un coup de soleil sinon Lisa ne serait pas du tout contente. Lisa c'est la mère dans la famille Descaren. C'est elle qui porte la culotte aux vues de la soumission de son mari qui semble être le bon copain. Il n'a aucune autorité, ça m'a toujours fait rire. Lisa m'apporte beaucoup depuis que je la connais. Contrairement à ma mère elle sait me dire quand ce que je dis ou fait est déplacé selon telle ou telle situation, ce que jamais ma mère ferait. De un parce qu'elle ne sait pas comment s'y prendre et de deux, surtout, parce qu'elle n'est quasiment jamais présente pour moi. Ma petite vie de princesse n'est pas si rose que ça, qu'est-ce que vous croyiez ?
Léon ne tarde pas à revenir en trottinant assez vite. Chacune de ses mains porte deux glaces et avec le soleil qui tape elle menacent de couler à tout moment.
— A votre service mesdemoiselles.
Le brun nous tend nos glaces respectives puis semble attendre un remerciement de notre part. Yaëlle prend la parole en lui ébouriffant son épaisse tignasse.
— Tu as risqué ta vie tu le sais ? Partir chercher des glaces sans même nous demander les parfums qu'on voulait. Mais tu as de la chance tu nous connais bien. Même Sofia a eu son parfum préféré. A croire que tu n'est pas si crétin et que tu as un cerveau.
Il lui sourit puis regarde autour de lui constatent notre petit « campement ».
— Merde, vous comptiez rester là ? J'ai pas pris mes affaires moi...
Yaëlle et moi explosons de rire et Gaya, ne comprenant pas pourquoi nous rigolons se met à rire à son tour. Léon grimace puis ôte ses vêtements avant d'empoigner Yaëlle afin de la faire basculer sur son épaule. Tout deux se dirigent maintenant vers l'océan et Gaya et moi nous regardons en haussant les épaules.
— Il est bête ton frère hein ?
— C'est lui le plus bête !
Nous rigolons à nouveau et décidons de les rejoindre. En arrivant j'entends Yaëlle injurier de tout les noms son frère. Je bouche de mes mains les oreilles de Gaya puis avance vers Léon.
— Dis moi, puisque tu es le seul à ne pas avoir tes affaires, pourrais-tu surveiller les nôtres pendant qu'on se baigne ? Ce n'est pas une question, merci chéri.
J'adore taquiner Léon, surtout quand je prend ce ton hautin avec lui. Il déteste ça. D'ailleurs le voilà parti en direction de la plage grognant sûrement quelques injures inaudibles. Sacré chieur celui-ci.
Le temps passe vite, trop vite. Yaëlle et moi sommes restées au bord de l'eau avec Gaya qui ne souhaitait pas aller plus loin. Une fois de retour allongées sur nos serviettes et surveillant du coin de l'œil la petite brunette entrain de faire son pâté de sable, je regarde l'heure sur mon téléphone et voit qu'il est déjà sept heure.
— Yaëlle, il va falloir rentrer, il va bientôt être l'heure du dîner.
— Tu as raison, où est Léon ? Ça fait un petit moment qu'il est partie.
— Sûrement entrain de draguer. Je vais faire un tour sur la plage, je te le ramène.
J'embrasse mon amie sur le front et pars donc à la recherche du don juan de ces dames.
Je regarde à droite, puis à gauche. Rien. Pas de Léon en vue. Je décide donc d'utiliser un moyen plus simple pour le trouver : l'appeler sur son portable. Une, deux, trois, sept sonnerie et répondeur. Génial. Où est-ce qu'il peut bien être ? Il n'est quand même pas partie sauter une fille sur la banquette arrière d'une caravane ?
Je marche encore un peu puis sent une main se poser sur mon épaule.
— Ah ben enfin t'étais pa... Oh pardon, vous êtes ?
Ce garçon est tout sauf Léon. Un fan peut-être ? Il a du me reconnaître. C'est vrai que même si je ne suis plus active dans ma carrière je vais rester connue.
— Je... Juste pour vous prévenir que vous avez fais tomber votre paréo.
— Oh oui, merci beaucoup.
— Au plaisir de se revoir un de ces quatre. Peut-être même bientôt.
Il me fait un clin d'œil et me laisse, repartant en direction de l'eau. Étrange, il ne m'a pas dérangé plus que ça. Les gens du monde normal savent-ils plus se tenir que les paparazzis ? Génial ! Malgré ça je ne suis pas sûre d'avoir bien compris sa dernière phrase. Est-il certain de pouvoir me recroiser ? Miami est immense. Je ne veux pas lui donner de faux espoirs mais les chances sont très minces. Il était mignon, mais sans plus. Il avait l'air à peine plus vieux que moi. Va-t-il au lycée ? Mais oui ! Bien sûr, un de ces quatre au lycée ! Enfin, peut-être, ça se peut nous ne serons pas dans le même.
Une main se pose à nouveau sur mon épaule.
— Au fait tu t'appelles comment ?
— Ben tu le sais bien débile.
Oh. Léon. Je pensais que c'était l'autre garçon qui revenait me dire quelque chose. Je suis déçue.
— Où tu étais passé ? Ça fait un moment qu'on te cherche ! Pourquoi tu ne répondais pas à mon appel ?
— Calme toi, j'étais parti pisser. J'ai eu un petit soucis entre temps aussi mais c'est pas tes affaires.
— Et bien si ce ne sont pas mes affaires on peut y aller ? Tes sœurs t'attendent.
— Oui maman.
Je lui tire la langue puis il me bouscule légèrement d'un coup d'épaule afin de passer devant moi. Comment vais-je faire pour supporter cette nonchalance jour et nuit ? Je voulais une expérience et connaître le monde brut, et bien je vais être servie avec lui.
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Queen bee
Teen FictionCélébrité, paparazzis, scandales, rumeurs et vie dorée, rien de tout ça n'échappe à Sofia Von Aswen mais sa naïveté face au monde réel ne lui portera-t-elle pas préjudice ? Sofia, alias Queen bee, voulait une vie normale. Suite à un caprice elle réu...