Et là... il m'a été donné de la trouver : la malle trônait dans une douche de lumière, cathèdre majestueuse qui régnait sur un univers des temps éteints.
Mes yeux suivaient ses contours, s'attachaient à ses courbes et ses angles, décelaient les détails d'une grande facture.
Les bois et les cuirs des fermoirs étaient patinés de vieillesse, les cornières et les serrures en laiton avaient depuis longtemps perdu le lustre d'un luxe passé. Je ressentis le gémissement des charnières du couvercle comme un soupir de soulagement, comme si la malle attendait depuis trop longtemps de se livrer enfin à une main désirée.
Lentement, la paume ouverte contre la paroi intérieure de la malle, mes doigts caressaient les matelassures en losange cousues de rubans en galons, s'attardaient sur les protubérances rondes des têtes de clous à la convergence des capitons.
Délicatement, ma main glissait vers le fond, mes doigts guidés par les sillons, par le doux grain d'antan d'une étoffe de soie safran et par la rugosité des rubans... ces fines ganses qui me semblaient se tendre sous mes effleurements.
Légèrement, tandis que ma main atteignait la tiède et douce moiteur du fond de la malle, mes gestes petit à petit s'affirmaient, adaptaient leur pression et leur fluctuation à l'exploration des sensations.
Une douce torpeur m'envahissait en même temps que la malle se donnait.
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Ubi Sunt
Adventurejuillet 2015 - août 1902 J'ai découvert Arthur l'été 2015 lorsque j'ai trouvé ses lettres et ses carnets au fond d'une malle. De vieux papiers jaunis et tachés, certains à peine lisibles. Des lettres retenues en paquets par des rubans noués. Des pho...
