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CABARET

II

-        Vous.

Ivy ne dit rien, son regard est toujours ancré dans le bleu glacé de cet homme qui avait l'audace de la toucher de la sorte sans pour autant la connaitre.

-        Je vous trouve très présomptueux d'agir de la sorte, dit-elle d'un ton calme en lui servant son whisky.

L'homme scrutait tous ses faits et gestes à la loupe, sa main, sans aucune once d'hésitation se faufile de plus en plus à l'intérieur de ses cuisses frôlant à peine la dentelle de sa culotte caché par sa jupe patineuse, soulignant ses formes. Ivy fidèle à elle-même ne réagit pas et continue son travail. Le sourire de l'homme s'accentue, son regard d'un bleu cyan analyse les lèvres pulpeuses de la jeune brune coloré d'un rouge sang. Il n'attend pas plus que ça pour lui répondre avec une aisance naturelle.

-        Je vous trouve très audacieuse de m'aguicher de la sorte.

Ivy marque un temps d'arrêt dans ses mouvements, les mains de ce monsieur plein de charme toujours fourrés entre ses cuisses, à l'abri des regards.

Normalement dans cette situation, les représailles n'auraient surement pas été les mêmes. Ivy n'aurait même pas donné une quelconque chance à celui qui serait qu'au stade de conceptualisation d'entrevoir quelque chose avec elle. Mais là, la réaction de la jeune femme, laissait planer le doute, elle n'était pas fermée et se laissait toucher, sans trop savoir pourquoi. La chaleur qui se dégageait de cette main, lui fait comme un électro choque, elle lui brûlait la peau.

Elle lui brûlait la peau de désir.

Sans en attendre plus, elle s'éloigne de cet homme et continue sa marche pour servir les autres clients avec une certaine chaleur au bas de son ventre, laissant ce charmant et séduisant homme à sa propre merci, la main dans le vide et n'ayant que les yeux pour voir.

Le NYX fermant ses portes, les employés s'occupent de ranger et nettoyer les locaux, afin de rentrer chez eux. Stanley n'ayant pas perdu le nord, s'approche d'Ivy qui essuyait le comptoir.

-        Alors ça pesait trop sur ta poitrine de devoir rester là, à  regarder le seul endroit où tu aurais voulu être. Se moque-t-il.

Ivy remet ses cheveux qui lui barraient la vue, derrière son oreille. Stanley avait un certain don de l'ennuyer par son arrogance mal placé, et ses techniques de drague non concluantes. Elle feint l'ignorance pour lui montrer son désintérêt, mais il n'avait pas l'air de comprendre le subliminal, qu'elle lui lance. Pour lui c'était juste, une femme plus coriace qu'une autre. Pour lui c'était un gros défi.

Il s'approche de plus en plus d'elle jusqu'à se coller à son dos afin d'atteindre son oreille, pour qu'elle seule entende ce qu'il avait à dire.

-        N'empêche...le tailleur pantalon, souligne parfaitement tes courbes, Bella.

Visiblement agacée, Ivy d'un geste brusque lâche sa serviette qu'elle tenait et s'écarte de Stanley, le laissant pantelant et un mystérieux rictus au visage. Elle prend ses affaires dans les loges où les filles discutaient de sa prestation, cherchant à savoir qui pouvait bien être cette personne qui a chamboulé tout le show.

-        Cette femme dégageait quelque chose, je ne vous dit pas ! S'extase une des danseuses

-        Elle m'a foutu la chair de poule.

-        Mais c'est qui ?

-        Surement une fille qui travaille ici, Ivy ? T'as une idée de qui pourrait être cette fille ?

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