Cabaret

5.

Cabaret
V

Le temps s'arrête à mesure où l'information remonte au cerveau de la jeune femme. Son père avait replongé, il avait sombré et sa mère se retrouve seule avec lui.

Les pleurs de sa mère la ramènent à la réalité. Les bruits de fond à l'autre bout du combiné, semblait à des cris de colère et des gémissements, des objets brisés. Le visage de la jeune femme se ferme avec les pleurs de sa mère qui reflète la peur, même pire, l'effroi.

D'un œil vitreux, elle regarde Derek qui dort encore, semblant paisible et rassuré, une autre facette qu'elle ne connaissait pas. Lui qui est toujours impassible.

Le temps, ne lui laisse pas le choix, elle ne lui a jamais laissé.

Elle se dirige hors de la chambre afin d'atteindre la cuisine se servir un verre d'eau.

« -Prends tes affaires et vas t'en chez mamie, je ferais mon possible pour venir, je ne sais pas encore comment mais...je viendrai. Dit-elle d'un ton monotone. Sa mère reconnait ce timbre de voix et ce ton frigorifique. Son sang se glace accentuant sa peur.

-Maman, n'est pas peur.

-Mylene, je te connais, ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter, ne rajoute pas un poids sur ton dos.

Ivy, retient son souffle et resserre sa main sur son verre qu'elle finit par briser. Son regard se porte sur la ville de Manhattan qui se lève que maintenant.

-Ai confiance. »

Sa mère n'est pas rassurée d'entendre sa fille parler de la manière la plus froide qu'elle n'ait pu voir. Sans tarder, elle prend quelques vêtements, regardant avec désolation son mari s'écrouler comme une feuille morte sur le sofa, un sachet à la main. Sa phase psychotique étant passée. Elle rassemble le maximum de ses affaires et s'apprête à partir, quand son mari emploi ces mots, les larmes ne font que couler de ses yeux emplis de douceur.

-Taïs...Taïs...

-Ne me laisse pas...

-Pas encore...

La voix brisé de son mari, l'a prend d'assaut. Son mari l'appelait à l'aide, mais il était imprévisible.

Elle s'approche de la porte, ayant rassemblé une dernière once de courage.

-TAÏS ! Reviens...Ne me laisse pas !! J'ai besoin de toi...

Ouvrant la porte, Taïs  se précipite à l'extérieur de la petite maison, sous les cris d'alerte de son mari qui s'effondre lui-même dans une rage incontrôlé. Carmen s'enfuit de sa propre maison, les yeux embués de larmes de rage, de peur et de tristesse.

Le goût est amer.

Alerté par le fracas du verre, Derek se lève incrédule, découvrant le lit vide. A nouveau.

Il se lève et enfile un t-shirt avant d'aller vers l'origine du bruit. Dévoilant une jeune femme renfermée sur elle-même assise sur un fauteuil, les yeux livides caché par une frange.

Derek n'avait jamais vu cette facette d'Ivy, aussi froide et perdu. Il jette un bref coup d'œil au verre brisé sur le plan de travail, avant de rencontrer le brun terne des prunelles de la jeune femme, qui glace son sang.

Sans un mot, il s'approche d'elle et s'accroupit devant elle.

-Si tu me touche...

Elle ne finit pas sa phrase, contenant son émotion devant cet homme, inconnu pour elle.