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confiné dans une cellule de 5 m², il a passé 48 ans dans le couloir de la mort

Après avoir condamné les armes nucléaires dimanche, le pape François poursuit son voyage au Japon. Ce lundi, il a rencontré Iwao Hakamada, un homme broyé de 83 ans qui sort de prison.

Dimanche, le pape François a fermement condamné l'arme nucléaire. Il a poursuivi sa visite au Japon, ce lundi et a abordé un autre combat porté par le Saint-Siège, l'abolition de la peine capitale, en rencontrant à Tokyo, un condamné à mort.

En 1966, Iwao Hakamada a été accusé d'avoir assassiné toute une famille, un quadruple meurtre que ce jeune boxeur professionnel a toujours nié. Il a été jugé coupable et condamné à la peine capitale.

Lorsque la cour de Shizuoka, le libère en 2014, pour manque de preuves, c'est un homme broyé de 83 ans qui sort de prison. Il a passé 48 ans dans le couloir de la mort. La détention fut si pénible qu'il n'en parle jamais, confie sa sœur aînée, Hideko, avec qui il vit depuis sa remise en liberté. Juridiquement Iwao Hakamada est toujours condamné à mort. Tant que son innocence ne sera pas prouvée, il est susceptible d'être reconduit en prison. Et la Cour suprême de Tokyo tarde à rouvrir son procès…

38 condamnés ont été pendus depuis 2012

Ce qui a notamment aidé Iwao Hakamada à tenir ? La foi. De confession catholique, il a été baptisé derrière les barreaux, il y a 35 ans. Le pape François s'est entretenu brièvement avec le vieux boxeur ce lundi. Un geste qui a attiré l'attention internationale sur un système judiciaire décrié depuis l'incarcération du patron de Renault, Carlos Ghosn.

Iwao Hakamada a connu pire. Comme tous les condamnés à mort, il a été confiné dans une cellule de 5 m², éclairée 24 h/24h. Dans la journée, il devait garder la position assise, sans avoir le droit de s'allonger, de marcher ou de parler aux autres prisonniers.

Depuis 2012, 38 condamnés ont été pendus au Japon, où 80 % de la population se dit en faveur de la peine de mort.

Les opposants à la peine capitale, notamment une fédération d'avocats, espèrent que le chef de l'Église catholique aura un message public en faveur de l'abolition aussi fort que celui de ce week-end, condamnant les armes nucléaires.