Le faucheur.

Chapitre 6 : on recommence ?

          Sinan était en train de jouer avec sa vieille console. Il était convalescence, il devait d'abord se reposer avant de reprendre les jeux de réalité, alors il se contenta de sa manette. Il était dans sa chambre, c'était les vacances scolaires de noël, alors il en profitait pour ne rien faire. Il venait de passer sa journée à jouer à un jeu de guerre, il n'avait même pas la foi de voir ses amis et de sortir prendre l'air. 

Il était à fond dans sa partie, quand il reçut une invitation d'un certain Blacknight. Il hésita un moment, est-ce qu'il avait envie de jouer avec ce type ? Après tout, ils n'avaient pas discuté depuis le jeu. 

Il accepta finalement et brancha son micro, puis il redemarra une nouvelle partie. 

— Hey, entendit-il. 

Un frisson lui échappa. 

— T'as envie de te faire dégommer ? lança-t-il, aussitôt dans la provoc'. 

Ils avaient toujours été comme ça. Leur relation avait été conflictuelle dès les premières minutes de leur rencontre. Ils se connaissaient depuis le collège, car ils avaient des amis en commun, mais ils n'avaient pas sympathisé, bien au contraire, ils avaient passé leur temps à se chamailler l'un l'autre. Jusqu'à ce qu'ils se mettent à jouer ensemble, leur rapport s'était un peu amélioré, étant donné qu'ils se défoulaient via un écran. 

Il fut même un temps où ils passaient toutes leurs nuits ensemble, à s'affronter sans relâche. 

— Toi, t'as envie que je te remémore ce qu'il s'est passé l'autre fois, rit Alès. 

— Ferme-la, t'as profité de ma faiblesse, tu n'as aucun mérite, grogna-t-il. 

— Même si tu avais ta mémoire, je t'aurais niqué, comme les autres. 

Sinan serra les dents. Alès avait un niveau très élevé, surtout dans les jeux de réalité augmentée, c'était surtout grâce à tous les sports de combat qu'il avait pratiqué. Quant aux jeux vidéos classiques, ils avaient à peu près le même niveau. 

Ils jouèrent donc ensemble, l'un contre l'autre, comme toujours. Les insultes fusèrent à tout va et son père avait crié plusieurs fois pour qu'il arrête d'hurler et d'être aussi grossier. Cependant, Sinan avait des questions sur leur dernier jeu. Il avait envie de lui poser, mais comment les formuler ?

Au alentour de deux heures du matin, quand il sentit ses yeux piqués et son cerveau réagir au ralenti, il se dit que c'était le bon moment. 

— Pourquoi tu m'as gardé jusqu'à la fin, alors que t'aurais pu me buter direct ? 

— Parce que ça n'aurait pas été drôle, je voulais te garder avec moi et que tu sois le dernier à mourir, répondit Alès. 

— Connard, dit-il en ses dents. 

Il entendit son concurrent rire une fois de plus. 

— Il y a un truc que je comprends pas, pourquoi tu as fait croire qu'on était plus que des amis ? 

Alès mit quelques secondes avant de répondre. Sinan pensait même qu'il n'avait pas entendu, avant de recevoir une explication. 

— Je pourrais te donner une excuse toute pétée en te disant que c'était pour t'humilier, mais ce n'était pas pour ça. 

— C'était pour quoi, alors ? questionna-t-il avec curiosité. 

Il mit son personnage en pause et celui-ci devint fantôme aux yeux des autres joueurs. Il était attentif. 

— J'avais envie de voir ce que ça donnait, toi et moi, dans une autre relation que celle qu'on a et qui est un vrai bordel. 

— Tu ne pouvais pas te contenter d'une relation amicale ? lui reprocha Sinan. 

— Non, je voulais garder ce côté passionnel qu'il y a entre nous.

Sinan le voyait presque avec son sourire tellement irritant. 

— Ouais, je te déteste avec passion. 

— Je sais bébé, moi aussi. 

Il reprit la partie, avec encore plus de colère en lui, il avait envie de lui faire payer et pour ça, il n'y avait qu'un seul moyen. 

— Le prochain jeu de réalité est dans un mois, je veux prendre ma revanche. 

— Avec plaisir ! 

THE END.