Le faucheur.

II. Chapitre 7 : lié au faucheur.

          C'était le jour-j. Il l'avait attendu depuis des semaines, rien que pour voir Sinan de nouveau. Les deux jeunes hommes avaient joué ensemble et s'étaient même parlés, mais uniquement en virtuel. Là, il allait pouvoir être face à lui.

Alès attendait sur une chaise, entouré de chercheurs, de testeurs, de concepteurs et plein d'autres noms dont il ne saisissait pas vraiment le métier. C'était le premier à être arrivé, trahissant son impatience évidente. Il regardait la porte de la salle depuis quelques minutes, attendant de voir cette tête brune qui allait le défier pour la énième fois. 

La porte finit par s'ouvrir, mais pas sur Sinan, c'était sa mère qui passa le pas de la porte. Aussitôt, Alès s'avança vers elle : 

— Est-ce que votre fils viendra ? demanda-t-il. 

La jeune femme ne prit même pas le temps de lui jeter un regard, elle posa son tas de feuilles sur son bureau et commença à les trier. 

— Il arrive avec son père, lâcha-t-elle d'un ton sec.

Alès avait entendu les rumeurs au lycée, alors comme ça, c'était vrai ? Il la laissa tranquille, voyant bien qu'elle ne souhaitait pas en dire plus. Il se rassit sur sa chaise et tourna les pouces encore quelques minutes, avant que Sinan et d'autres types débarquèrent. Leurs yeux entrèrent en contact et Alès lui offrit un sourire provocateur.  Cependant, Sinan ne répondit pas et détourna le regard, qu'il posa quelques secondes sur sa mère avant d'être reporté sur les infirmiers qui vinrent à leur rencontre. 

Le jeune homme rejoignit le groupe et ils furent amener dans la même petite pièce que d'habitude. Ils retirèrent leur t-shirt, prêt à ce qu'on leur pose des sondes sur la peau. Leur rythme cardiaque étaient très surveillés, même si Alès avait compris que cela avait un but commercial avant tout. Si les participants avaient des sensations de dingues, le concept sera plus vite et mieux vendu. 

Les joueurs s'allongèrent tour à tour dans les lits mis à leur disposition, prêt à sombrer dans un sommeil sans rêves. 

         Alès ouvrit peu à peu les yeux et son esprit prit connaissance de son corps. Il leva ses bras devant lui et sourit en voyant la multitude de tatouages s'y trouvant. Il était de nouveau le chevalier noir. 

— Merci les gars, sourit-il. 

Le jeune homme bougea chaque membre de son corps pour constater de leur fonctionnalité, puis partit ensuite se cacher, ce n'était pas bon d'être à découvert, surtout en ignorant les règles du jeu. Qui devait être tué pour remporter le jeu ? Il chercha dans les décombres une sorte de malle où il trouverait les informations, la même où se trouvait les gourdes d'eau. Il devait trouver avant tout le monde, pour gagner mais aussi pour sa survie. Le dernier jeu, c'était le faucheur qu'il fallait éliminer, en autre, lui, il espérait que ce soit différent cette fois. Même si ça l'avait beaucoup amusé. 

Il entendit soudainement un bruit derrière lui et se retourna rapidement, dégainant son katana dans la seconde qui suivit. Il tomba nez à nez avec le personnage Reeve, qui le menaçait de son glock 17. Ils s'affrontaient en silence, Anaka essayait de savoir si Sinan avait le même personnage également ou s'il avait été changé. 

— Si tu bouges, je t'explose la tête, black knight, prononça Reeve. 

Le chevalier noir eut un petit sourire. 

— Il faudrait déjà que ta balle soit aussi rapide que ma lame, nargua-t-il. 

— Je meurs d'envie de te la coller entre les deux yeux, pour me venger de la dernière fois, lança Reeve, la mâchoire serrée. 

— Tout un jeu sans moi, ce serait inintéressant, non ? 

— Ou satisfaisant, de te dégager dès les premières minutes du jeu. 

Décidément, Reeve lui en voulait énormément pour leur dernier jeu. Il devait le calmer, sinon, il allait réellement partir du jeu à cause de lui. 

Une idée complètement folle lui vint en tête, il réfléchit quelques secondes si cela en valait le coup, mais tout était bon pour emmerder son meilleur ennemi. Il lâcha son katana et vit le regard perdu de son adversaire. 

— Qu'est-ce que tu... 

— Au nom du jeu, je me lie et promets de servir Reeve jusqu'à ma mort ou la sienne, prononça-t-il solennellement. 

Un bracelet en fer apparut sur leur poignet, gravé du signe de la servitude et de l'infini. 

 — Mais qu'est-ce que t'as fait... souffla Reeve, regardant son propre bracelet. 

Il y avait des contraintes dans le jeu, qu'ils risquaient d'attraper en ouvrant une mauvaise malle, mais on pouvait aussi décider de les prendre de toute conscience. Le lien était l'une des pires contraintes, car celui qui servait un joueur devait se battre pour lui jusqu'à sa mort ou sa victoire et n'avait plus que ça comme but. Celui qui se faisait servir devait protéger celui-ci, car s'il mourait, il partait également. Dans les deux cas, les deux joueurs devaient se protéger l'un l'autre pour l'emporter. 

C'était la seule solution qu'il avait trouvé pour ne pas risquer sa vie, même si celui-ci impliquait le fait qu'il ne gagnerait pas le jeu. Enfin, cela restait à voir... 

Lorsqu'il leva les yeux vers son nouveau lié, Reeve arborait un regard meurtrier, prêt à égorger le chevalier noir. Anaka comprit qu'il allait lui faire payer son lien, mais il trouvait la situation beaucoup trop jouissive pour le craindre. 

— Que le jeu commence ! chantonna-t-il, fièrement. 

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Juste pour vous remettre dans le bain : Sinan est Reeve dans le jeu, et Alès est le chevalier noir, alias Anaka, alias le faucheur. x) 

La première partie de cette histoire était sur le point de vue de Reeve, maintenant c'est celui du chevalier noir :)