𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖚𝖓

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« alors Maxime, comment ça va les cours ? »

Tout le monde se tourne vers moi. Quelle idée de me mettre en bout de table aussi. J'aime pas les repas de famille, quand ils me posent tous des questions. Oui les gars j'ai redoublé, deux fois même, pas besoin d'en rajouter !

« oh bah tu sais depuis qu'il a redoublé on le fait redoubler d'efforts ! » lance mon père avec un rire débile.

Ils trouvent tous ça drôle de rire de mon échec scolaire. Ma mère dit qu'il vaut mieux en rire que d'en pleurer mais à chaque fois c'est pareil.

« on compte pas le laisser baisser les bras. »

En attendant ces deux cons sont souvent chez des amis, en voyages et quand ils sont là ils ne restent que quelques jours. Mais bien sûr ils font semblant devant tous le monde.

« qu'est ce que vous allez faire de ce gosse ? » rit ma tante.

Son rire me transperce le cœur, un rire froid, presque diabolique.

« je ne sais pas. Heureusement Rayan n'est pas en échec scolaire. » s'exclame ma mère.

Rayan c'est mon petit frère, il est super intelligent, un pur génie d'après mon père, leur plus grande fierté. Rayan c'est pas un mec méchant, au contraire, il essaie de m'aider comme il peut en cours mais il a ses problèmes de santé et surtout, il a pas le temps et je le comprend.

« tu reprendra du gratin Maxime ? »

Non merci, vos moqueries m'ont coupé l'appétit.

« non. »

Je me lève et sort de cette pièce avant d'étouffer. Pas besoin de débarrasser ils s'en chargerons, ils me doivent au moins ça.

Je sort de la maison et m'aventure dans le petit jardin, je suis venu trop de fois ici je le connais par cœur.

Finalement je vérifie que je n'ai rien oublié et passe le portail, marchant jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche, j'ai aucune envie de rester ici une minute de plus.

Ma famille est assez spéciale, le genre de personne qui se fiche de savoir si tu vas bien ou pas. Y a que l'école qui les intéressent. Ils pensent que je m'en fout, que je veux pas réussir mais qu'est ce qu'ils se trompent.

Le bus s'arrête et je rentre. C'est bondé de monde pour un dimanche après midi. Je m'assois à côté d'un mec dont je ne connais absolument pas le nom mais qui doit être dans mon lycée.

Il a ses airpods sur les oreilles et fixe le paysage rural de ce maudit village pollué.

J'arrive enfin devant mon immeuble, je monte les escaliers et rentre dans l'appartement. À peine j'ai posé le pied dedans que je referme la porte à clef et me laisse m'effondrer sur le canapé.

---

La porte de l'appartement claque, je me reconcentre sur mes devoirs, la musique toujours à fond dans ma chambre, tant pis pour mes voisins.

Le poignée de ma porte s'abaisse et je coupe directement la musique. Pas sûr que mes parents acceptent Bandana Mauve.

« Maxime ? demande ma mère comme si je venais de lui annoncer que je voulais me suicider. »

Je la fixait, attendant son discours.

« écoute je sais très bien qu'en ce moment avec ton père nous ne sommes pas très présents pour toi. Mais tu sais on fait ça pour ton bien. »

En quoi cela me fait du bien ?

« on travaille aussi dur qu'on peut pour pouvoir te faire plaisir, pour que tu puisses avoir un bel avenir, faire de grandes études. Mais il faut que tu y mette du tiens. »

J'hoche la tête, dans ce genre de moment il vaut mieux pas la contredire si je ne veux pas qu'elle me menace de me jeter dehors.

« je sais qu'à ton âge tu t'en fiche des cours mais tu verras ça te servira beaucoup quand tu seras grand. »

Elle dit faux, elle ne sait pas à quel point j'ai envie de réussir, elle n'imagine même pas.

« bon je vais te laisser, veille pas trop tard demain il y a école. »

Elle dépose un bisous sur mon front et se dirige vers la porte, puis se retourne.

« au fait, papa part demain matin alors évite de mettre le son trop fort.
― et toi tu pars quand ?
― demain soir. »

J'hoche la tête et commence à m'impatienter. Qu'est ce qu'elle m'énerve avec son faux air doux de merde.

𝖗𝖊𝖉 𝖑𝖎𝖐𝖊 𝖙𝖍𝖊 𝖋𝖎𝖗𝖊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant