𝖈𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 𝖘𝖊𝖕𝖙

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« Chabroud et Palun en couple depuis la déclaration de Chabroud ?? »

suivit d'une putain de photo de nous tout à l'heure dans le hall. la rage commence à monter. mais qu'est ce que tous ces gens ont contre moi ?? et qui écrit ces putains d'articles ?!

je soupire et repose mon téléphone. c'est pas le moment de me distraire. Valentin va arriver d'un moment à un autre pour qu'on puisse voir ce que je ne comprend pas.

en parlant du loup, la sonnette de l'appartement presque vide retenti et je vais lui ouvrir.

on se salue puis nous nous mettons rapidement au travail.

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« avez vous compris cette fois ci monsieur Chabroud ?
― oui monsieur.
― nous allons voir ça. exercice 10 page 394 au tableau. »

il cherche vraiment à la finir sa page 394. je me lève, confiant. je sais que je vais y arriver. on a bossé jusqu'à pas d'heures avec Valentin sur cette leçon hier. je vais y arriver.

je commence à écrire et je ne m'arrête pas au numéro de l'exercice cette fois.

« j'suis sûr qu'il va encore se tromper ! murmure quelqu'un derrière moi. »

je ne tiens pas compte de la remarque et continue mon exercice. je peux y arriver. je vais y arriver.

une fois que j'ai finit mon exercice je m'écarte du tableau, laissant le prof regarder ce que j'ai fait.

« intéressant. y en a un qui connaît sa leçon. »

il l'examine comme si on était dans le meilleur pâtissier.

« la technique que vous avez utilisée est la bonne monsieur Chabroud mais il me semble que vous vous êtes trompé sur vos calculs. »

je me disais bien que c'était trop beau pour être vrai.

« ou alors votre cinq est vraiment très mal fait. le principal c'est d'essayer. merci, retournez à votre place. »

je prend place à côté de Valentin qui me donne une petite tape sur l'épaule.

« t'as vu t'y étais presque ! me chuchote-t-il.
― ouais. j'suis nul. j'ai réussi à me tromper sur un p'tit calcule de merde.
― c'est pas grave t'inquiète pas. »

il passa le reste du cours à essayer de me réconforter mais ça ne change rien : je reste un gros nul.

la sonnerie annonce la récréation et je me précipite aux toilettes des garçons. je me regarde dans le miroir, longuement. ce qui était autrefois une plaie en dessous de mon œil s'est transformé en cicatrice. je suis toujours aussi moche, même avec cette merde sur le visage.

je me passe un peu d'eau à la figure et continue de me regarder. quelqu'un sort d'une cabine et vient se laver les mains à côté de moi. deux yeux bleus croisent les miens. presque aussi bleus que ceux de Valentin.

un gars avec des cheveux bruns, mis sur le côté avec du gel me regarde. alors je le regarde. et on se regarde.

« ton visage me dit quelque chose. s'exclame-t-il après un long silence.
― ah bon ?
― c'est toi Chabroud des articles sur le site du lycée ? »

je baisse la tête, honteux. j'aurais aimé qu'on me reconnaisse mais pas comme le-gars-qui-a-redoublé-deux-fois-d'afiler-et-dont-on-prend-les-paris-et-qui-en-plus-a-fait-une-déclaration-d'amour-fausse-à-un-de-ses-amis.

« ouais il se peut que ça soit moi.
― courage mec. ils font des articles sur tout le monde, personne n'est à l'abri. personne ne sais qui fait ces articles !
― ils ont déjà fait un article sur toi ?
― non.
― rassurant. sinon tu t'appelles comment ?
― Jordan Rondelli. j'suis un ami de Valentin. »

j'acquiesce et nous continuons à parler pendant plusieurs minutes, du moins jusqu'à ce qu'on doive retourner à nos cours respectifs. juste avant que je parte, il me donne son numéro de téléphone.

𝖗𝖊𝖉 𝖑𝖎𝖐𝖊 𝖙𝖍𝖊 𝖋𝖎𝖗𝖊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant