la beauté et l'intelligence ne vont pas toujours ensemble.

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LA BEAUTÉ ET L'INTELLIGENCE NE VONT PAS TOUJOURS ENSEMBLE
ou chapitre cinq.

encore une fois, big up à la super personne de mon entourage qui fête son anniversaire aujourd'hui.
et joyeux hunger games à tous les usagers de la RATP, puisse le sort nous être favorable pour monter dans nos trains et bus ~

« Waouh June, ça va ? Tu as une sale tête aujourd'hui ! »

Merci Adriel pour ta grande délicatesse, songe la concernée en levant intérieurement les yeux au ciel. En effet, elle a remarqué ce matin qu'elle avait des cernes violacés prononcés sous ses yeux en amande, dus à son insomnie complète de cette nuit. La proximité d'August – qui avait insisté pour dormir par terre mais dont la présence a néanmoins perturbé June – et ses questionnements l'ont tourmentée jusqu'à ce que son réveil sonne.

Elle pensait pourtant la veille que prendre une décision lui permettrait de cesser d'hésiter, mais c'est le contraire qui se produit. Maintenant, elle songe à tous les côtés négatifs de sa décision. Et elle continue de se tourmenter. Et elle se demande ce qui lui a pris de faire cette promesse. Personne n'a jamais survécu plus de quatre jours après avoir reçu sa marque, et elle espère qu'August survivra un mois ? Elle se donnerait presque des gifles pour sa niaiserie.

« Ça va ? s'inquiète Éléanor avec plus de compassion que leur ami. C'est à cause de ce qui est arrivé à Calliope ? » La mort de leur camarade lui est presque sortie de la tête, avec tous ses tourments. Mais elle lui donne un bon prétexte pour justifier son état de fatigue extrême.

« Je n'arrive toujours pas à y croire, souffle Erin qui a tout entendu. Elle faisait théâtre avec moi et... »

Éléanor pose une main compatissante sur son épaule et June fait de même. Tout le monde autour d'elles parle du sort de leur camarade. Sur les panneaux en liège du lycée, des affiches annoncent une minute de silence en sa mémoire le lendemain. Sur les réseaux sociaux, le visage souriant de Calliope circule, avec des messages dédicacés à la jeune lycéenne.

June se demande si tous ces gens connaissaient réellement Calliope. Au fond, même elle affiche le deuil et la tristesse alors qu'elle n'a jamais vraiment côtoyé la jeune fille. Mais elle se voit mal venir au lycée comme d'habitude, et faire comme si rien ne s'était passé.

Au début de leurs cours, chaque professeur revient sur les événements déjà connus de tous. La mort de Calliope est sur toutes les lèvres. Personne ne semble avoir entendu qu'August a disparu. Ce qui est une excellente chose. Il est plus simple de cacher quelque chose – ou quelqu'un – lorsque personne n'y fait attention. Dès qu'il sera officiel qu'August s'est volatilisé, tout le monde en parlera, et June ne sait pas comment elle fera pour conserver son secret. Elle n'est pas douée pour mentir, et son visage trahit en général tout ce qu'elle pense.

Mieux vaut ne pas y penser, songe-t-elle. Pour le moment, elle doit juste feindre la normalité. Elle se demande pendant tout le cours de maths si elle doit avertir ses amis, mais elle hésite. Elle sait qu'ils sont mitigés quant aux lois Victor, mais elle sait aussi qu'ils ne comprendront pas pourquoi elle prend autant de risques pour August. Même s'ils savent pourquoi il est si intolérable pour elle de voir quelqu'un mourir sous ses yeux, ils ne pourront pas comprendre totalement ses motivations.

Le reste de la journée s'écoule sans incident notable, pour son plus grand soulagement. Cependant, alors qu'il ne lui reste qu'à prendre son bus pour rentrer chez elle et pousser un soupir soulagé, la proviseure la convoque, elle et d'autres élèves de son niveau. Le fait qu'elle ne soit pas seule la rassure légèrement, mais la panique la gagne quand même.

« Je crois savoir que vous connaissez tous August Miller ? »

La première phrase de la proviseure Fleur Jung achève de la mettre dans un état de panique intense. Son regard passe sur les autres élèves. Elle n'en reconnaît qu'un : Ulysse, avec qui elle était en cinquième – d'ailleurs, elle a crushé sur lui toute l'année, mais c'est un secret. Il n'a pas changé d'un pouce, il a juste pris quelques centimètres. (Et il est toujours aussi mignon).

C'est le premier à répondre à la question de la proviseure, avec un signe de tête, bien vite imité par les trois autres convoqués. June a une seconde de retard, mais hoche la tête. Elle se demande intérieurement comment l'administration sait qu'ils se connaissent.

« Ce que je vais vous dire ne doit pas sortir de cette pièce, lâche la directrice après les avoir vus acquiescer. August a disparu depuis hier soir. » June feint l'incrédulité, en espérant être convaincante. Les autres affichent des mines similaires. « Sauriez-vous par hasard où il aurait pu aller ? » Devant le silence et les regards embarrassés de ses élèves, la directrice reprend d'un ton plus doux : « Ses parents sont très inquiets. Si vous savez quoi que ce soit au sujet de cette disparition... Vous devez nous en parler. La police est sur l'affaire.

– Hier..., commence une fille aux cheveux blonds comme les blés, il a quitté le lycée à midi en prétendant avoir mal à la tête.

– Ce n'était pas vrai ?

– Non. »

June dévisage cette inconnue avec des sentiments partagés. Elle ne pense sûrement pas à mal, elle doit juste être inquiète pour son ami et espérer que ses informations puissent aider à le retrouver. Ou alors, elle cherche à alléger sa conscience, dans le cas où quelque chose de grave arriverait à August. Difficile de savoir.

« Quelque chose d'autre ? reprend la directrice.

– Moi je l'ai vu devant le lycée, déclare Ulysse après quelques secondes de silence. Et... »

Il passe une main dans ses boucles noires – un geste qui a toujours fait craquer toutes les filles – et son regard foncé se pose sur chaque personne présente. Il finit par ajouter, poussé par le regard insistant de la directrice :

« Il avait quelque chose sous l'œil. Et je crois que c'était un chrysanthème. »

Alors que les exclamations stupéfaites des élèves résonnent dans le petit bureau de la directrice, June ne songe qu'une chose : Ulysse est peut-être mignon, mais c'est surtout un bel abruti.  

sous les pétales dorésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant