L'INNOCENCE D'UNE AMIE
ou chapitre treize.il est possible que vous soyez perturbés par un changement de pseudo et de cover ce weekend :)
et big up au repas de Noël de mon lycée qui banalise mon jeudi après-midi prochain :3☆
« Éléanor, tu devrais venir nous voir plus souvent ! » s'exclame la mère de June en voyant la nouvelle venue.
C'et une phrase si basique, on se croirait dans un scénario cliché, songe la fille en soupirant intérieurement. Ellie se contente de sourire et de saluer Eveline, avant de suivre June dans le salon.
« Désolée de m'imposer, s'excuse Ellie en restant debout, son manteau sur ses épaules. Je ne vais pas rester très longtemps...
– T'inquiète ! la rassure son amie. Tu as pris la peine de te déplacer, je peux au moins t'offrir un peu de chaleur.
– C'est vrai, c'est très gentil de ta part d'être venue, souligne sa mère. Tu aurais pu attendre demain.
– Je me suis dit que June paniquerait quand elle remarquerait la disparition de son foulard. »
Les trois personnes s'esclaffent, et June reconnaît que son amie a raison. Elle adore ce foulard, et même si elle a d'abord été trop préoccupée pour remarquer son absence, elle aurait sûrement paniqué en voyant qu'elle ne l'avait plus.
Elle discute brièvement avec Éléanor avant de la laisser rentrer chez elle pour préparer le dîner pour ses frères et sœurs. C'est l'inconvénient lorsque l'on est issue d'une famille nombreuse et que ses parents ont des horaires très variables, même si Ellie ne s'en plaint jamais. Pourtant, avec tout le temps que lui prend sa plus jeune sœur et leur lycée qui les fait finir tard tous les jours y compris le mercredi, elle aurait des raisons de se lamenter, mais elle ne dit jamais rien. June a parfois l'impression qu'elle est bien plus mature qu'elle ou leurs autres amis.
La jeune fille remonte ensuite dans sa chambre, elle a un plan de commentaire à faire en français pour le lendemain et elle espère avoir un peu de temps pour reprendre sa sculpture abandonnée depuis l'intrusion d'August dans sa vie. Elle passera le voir le lendemain matin avant d'aller au lycée, se dit-elle, pour discuter un peu avec lui.
Alors qu'elle n'est qu'à son grand un de plan détaillé, sa sœur entre dans sa chambre – sans frapper, ce qui l'agace fortement.
« Éléanor est repartie ? demande-t-elle en la voyant travailler.
– Oui. Je ne pensais même pas que tu l'avais entendue, enfermée dans ta chambre et trop occupée à penser à ton beau Aristote ! »
N'importe qui pourrait penser que June utilise là une métaphore pour se moquer de l'amour de sa sœur pour la philosophie, néanmoins Aristote est réellement le nom du quatrième sur lequel Ophélie crushe plus ou moins secrètement – et qui était vraisemblablement à la maison lorsqu'elle est rentrée un peu plus tôt.
Étonnement, Ophélie ne releve pas la pique en rougissant comme à son habitude, et se contente de s'approcher de sa sœur pour murmurer à voix basse :
« Tu ne trouves pas ça bizarre ? » June lève un sourcil en signe d'incompréhension totale.
« Quoi donc ?
– Qu'elle soit revenue te ramener ton foulard ce soir alors que vous vous voyez demain.
– Elle ne voulait pas que je m'inquiète.
– Elle aurait pu t'envoyer un message, insiste la plus jeune.
– Où tu veux en venir ? Elle est juste très gentille.
– Moi je trouve ça louche, bougonne Ophélie. N'importe qui aurait attendu le lendemain. »
June ne comprend pas où sa sœur veut en venir avec ses accusations stupides. Ellie est son amie, et de toute manière qu'est-ce que ça change qu'elle soit venue maintenant ou qu'elle ait envoyé un message pour la prévenir ? Le résultat est le même dans tous les cas.
« Où est August ? reprend Ophélie en balayant la chambre du regard.
– Il se cache dans un endroit plus sécurisé. » Elle s'attend à ce que sa sœur proteste, mécontente de ne pas être mise dans la confidence, mais elle se contente d'ajouter :
« J'espère qu'il est très sécurisé alors. »
C'est à ce moment là que la lycéenne comprend où sa cadette veut en venir. Elle soupçonne Ellie de les dénoncer, August et elle, si elle apprend où se cache le jeune homme. Cette simple pensée la met en colère, comment Ophélie peut-elle imaginer ça ? Éléanor est son amie depuis qu'elles sont en sixième. Jamais la jeune fille ne lui ferait ça. Même si elle ne comprendrait peut-être pas les raisons de June, elle ne la condamnerait pas pour autant.
« Tu es parano, lâche-t-elle. Ellie n'est pas comme ça. »
Sa sœur ne semble convaincue mais n'ajoute rien du tout et se contente de quitter la chambre de sa sœur en secouant la tête avec une consternation qui agace encore plus l'aînée. Pourquoi se comporte-t-elle comme si elle est incroyablement mature ?
Elle reprend son plan de commentaire sur Le Rouge et le Noir mais les paroles de sa sœur ne cessent de lui revenir, et son agacement aussi. Comment peut-elle insinuer que son amie va la trahir ? L'hypothèse la révulse. Pour autant, elle n'arrête pas de la tarauder, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Elle finit par bâcler la fin de son plan et par se remettre à sa sculpture, mais elle ne réussit qu'à casser son arbre.
Excédée, elle finit par se coucher, de la musique dans les oreilles pour chasser ses pensées et trouver rapidement le sommeil. Néanmoins, elle met beaucoup de temps à s'endormir, toujours hantée par la supposition de sa sœur. Elle ne comprend même pas pourquoi elle la dérange autant, cette stupide hypothèse. Elle n'est pas fondée après tout. Ellie est son amie. Elle ne chercherait jamais à lui nuire ainsi.
June croit encore fermement à la gentillesse de son amie, même lorsque sa mère vient la réveiller pour lui demander de descendre, une mine inquiète sur le visage. Et elle y croit encore lorsque les croque-morts l'encadrent, avec un air sombre et des menottes dans leurs mains.
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sous les pétales dorés
Teen Fiction― ❝ 𝐐𝐔𝐀𝐍𝐃 𝐄𝐒𝐓-𝐂𝐄 𝐐𝐔𝐄 𝐋𝐄 𝐁𝐎𝐍 𝐒𝐄𝐍𝐒 𝐃𝐄𝐒 𝐇𝐎𝐌𝐌𝐄𝐒 𝐒'𝐄𝐒𝐓 𝐄𝐅𝐅𝐀𝐂𝐄́ 𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐍𝐄 𝐋𝐀𝐈𝐒𝐒𝐄𝐑 𝐋𝐀 𝐏𝐋𝐀𝐂𝐄 𝐐𝐔'𝐀̀ 𝐋𝐀 𝐁𝐀𝐑𝐁𝐀𝐑𝐈𝐄 ? ❞ Sous les pétales dorés, les HOMMES voient leur quotidien changer. Sous...