Nightmare (2)

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Chapitre 13
PDV Rose

-Bonsoir.
Johnny marque une pause, et baisse la tête, sans doute en réfléchissant à ce qu'il va dire.
-Bon, tout d'abord, j'aimerai dire que dans ce métier, j'ai vécu beaucoup de choses, j'ai vu beaucoup de choses, beaucoup de conneries et de mensonges.

Il parle sur un ton nonchalant, lentement, et en regardant ses bagues qu'il tripote et fait tourner autour de ses doigts. Malgré le fait que je dois éviter de poser mon regard sur lui, je ne peux m'empêcher de le regarder parler. Son visage est éclairé toutes les deux secondes par les flashs des appareils photos, et on peut entendre les cliquetis en fond sonore, ce qui est assez insupportable. Tout cela rend le discours encore plus compliqué à tenir, empêchant de se concentrer correctement.
-Je suppose que c'est le prix à payer pour être acteur et pour... eh bien... être "connu" si je peux dire ainsi. Jusqu'à maintenant je m'en fichais, je laissais parler, jusqu'à ce que l'histoire s'estompe. J'en avais rien à foutre de ce que les gens pouvaient penser de moi. Mais justement, là est tout le sujet : Ca ne concernait que moi. Mais là, vous, les médias, vous avez dépassé la ligne.

Il dit cette dernière phrase en pointant du doigt la salle devant lui. On sent dans sa voix, que ses nerfs commence à lâcher.
-Vous l'avez dépassé en incluant une femme qui n'avait rien demandé à personne, qui n'est même pas dans ce milieu, et qui ne me connait que depuis hier soir. Et vous l'avez dépassé en dépeignant une image de moi, que...

Encore une fois, il marque une pause et passe la main dans ses cheveux, en poussant un long soupir, audible dans toute la salle.
-Une image de quelqu'un d'infidèle et d'immature, ce que je ne suis absolument pas. Mais comme je l'ai dit, plus que les rumeurs qui courent sur moi, ce sont les mensonges sur Rose qui m'énervent au plus haut point. J'ai donc pris une décision. A partir d'aujourd'hui, je n'hésiterai pas a poursuivre en justice n'importe quel journaliste, n'importe quel paparazzi, ou n'import quel insensé qui entravera à ma vie privée et dépassera les bornes quant à mon intimité. Voilà, c'est tout pour moi.

Johnny s'adosse contre sa chaise et prend sa bouteille d'eau. Alors qu'il boit, un silence lourd règne dans la salle. Tout le monde semble retenir sa respiration. On pourrait entendre une mouche voler. Je regarde en direction de McCartney qui m'encourage à prendre la parole d'un signe de tête. J'ai tellement peur de m'expliquer que ma main tremble lorsque je rapproche le micro de ma bouche. Je jette un rapide coup d'oeil à Johnny, qui est toujours adossé sur sa chaise, les bras croisés sur son torse, le regard dans le vide.
-Bonsoir. Je tenais à m'exprimer par rapport à cette histoire qui tourne depuis hier soir, parce que tous ces mensonges me consternent. Pour commencer j'aimerai tout simplement et clairement dire que non, Johnny et moi n'entretenons aucune relation de n'importe quelle nature que ce soit, surtout parce qu'enfait, comme il l'a précisé, on ne se connait vraiment que depuis un jour, ce qui rend la situation encore plus ridicule.

Plus je parle, plus je gagne en confiance. J'ai l'impression d'être dans un débat politique, avec ma cause à défendre, quelqu'en soit le prix. Les flashs m'aveuglent, mais je n'y prête pas attention.
-Je ne suis pas quelqu'un de mauvais, quelqu'un qui cherche à attirer les ennuis, quelqu'un qui blesse volontairement... Enfait je ne me sens pas coupable de ce que j'ai fait, car je n'ai rien fait, je me sens coupable du mal que ces mensonges et ses rumeurs ont pu causé à certaine personne, notamment la compagne de Johnny, dis-je en me tournant vers lui, mais ce dernier ne bouge pas. Je continue :
-Je pense même que Johnny et moi n'avons rien à nous faire pardonner. Je pense que c'est aux médias d'être désolé. Merci de votre attention.

J'ai fini mon discours, et je suis plutôt fière de moi. Je trouve que je m'en suis pas si mal sortie. Je regarde autour de moi, vers Johnny puis vers Martinez et McCartney, espérant avoir des indications sur la suite des événements, au moment où McCartney prend la parole :
-Monsieur Depp et Mademoiselle Bonham Carter ne répondrons pas aux questions. Bonne soirée à vous.

McCartney, Martinez et Johnny se lèvent, je décide donc d'en faire autant. Malgré le fait que l'agent de Johnny ait précisé qu'on ne répondrait pas, les journalistes posent tout de même leurs questions dans le vent, espérant une réponse. On sort tous les quatre par une porte sur le côté de la salle, nous menant dans une salle plus petite, accompagnés de deux agents de sécurité. Une fois au calme, à l'abri des regards et du bruit, je décide de m'assoir par terre contre le mur de la pièce.
-Pourquoi tu les as pas laissé poser leurs questions de merde, j'aurais bien aimer voir jusqu'à où ils pouvaient aller ces connards, dit Johnny à l'intention de McCartney.
-Parce que je voulais éviter une troisième guerre mondiale. J'ai bien vu que t'étais déjà à cran. Par contre Rose, vous avez assuré. Je m'attendais pas à autant de conviction et de culot, c'est vraiment bien, me dit McCartney, l'air assez étonné.
-Ouais c'est vrai, bafouille Johnny en s'asseyant à côté de moi.
-Merci, dis-je simplement.
Au bout de quelques minutes, la même femme avec le badge autour du coup nous indique que tout le monde est sorti de la salle et que nous pouvons y aller.
Nous sortons tranquillement et entrons dans la même Chevrolet qu'à l'allée. Nous sommes reparti sur la route, en direction de mon appartement.
-Il a raison Rudy, tu as vraiment géré, me dit Johnny en me regardant.
Il fait nuit, mais grâce aux lumières dans les rues, je peux quand même distinguer son visage et ses yeux bruns.
-Je ne m'y attendais pas moi-même, dis-je avec un petit sourire. Mais j'ai seulement dit ce que je pensais.
-Eh bien alors tu penses bien.
Johnny maintient son regard et je me sens rougir. Il se mordille la lèvre inférieure, passe la main dans sa nuque, en penchant légèrement la tête sur le côté. J'ai d'un coup comme une folle envie de lui sauter dessus et de l'embrasser là, sur cette banquette, jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Je me surprends avec ces pensées et détourne le regard avant de céder à mon imagination. Je sens que lui aussi détourne le regard et pose sa tête contre la vitre.

UNEXPECTEDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant