Nightmare

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Chapitre 12
PDV Rose

Il est 17h30 lorsque je finis de me préparer. Johnny n'est toujours pas passé chez moi. Je n'ai aucune idée si les habits que j'ai choisis sont corrects pour une conférence de presse, sachant qu'en vérité, je n'avais jamais assisté ni participé à aucune conférence de presse de ma vie. J'ai opté pour un chemisier blanc, un pantalon en toile noir, ainsi que des escarpins blancs mats. J'ai remonté mes cheveux en un chignon relâché, et me suis maquillée légèrement. Je suis plutôt satisfaite de mon outfit à vrai dire, même si je ne sais pas trop si cela correspondait à l'événement qui m'attendait. Mais c'est le moindre de mes soucis à cet instant précis.

J'attends, assise sur mon canapé, prête à bondir en entendant la sonnerie de mon appartement. Je respire profondément, essayant de me calmer. Je n'ai aucune idée de ce que je devais dire exactement, ou comment réagir face à Johnny devant les caméra. Devais-je me montrer amicale, ou froide, ou indifférente? J'ai peur que ma maladresse n'aggrave encore plus la situation.

Des coups contre la porte me sortent de mes réflexions.
-J'arrive!
Lorsque la porte d'entrée s'ouvre, je me retrouve face à Johnny, vêtu également d'une chemise blanche et d'un pantalon noir. Il n'est pas allé jusqu'à sortir la cravate, ce qui me rassure un peu. Pourquoi? Je n'en sais rien. Peut être parce que son look décontracté me décontracte moi aussi indirectement.
-Bonsoir, dit Johnny, les mains dans les poches.
-Bonsoir.
Nous restons quelques secondes debout dans l'entrée, ne sachant pas vraiment si on doit se serrer la main, s'embrasser, ou ne rien faire. Je décide simplement de l'inviter à s'avancer dans le salon.
-Entrez, je dois chercher mon manteau. Désolée c'est un peu le foutoir, je n'ai pas eu le temps de ranger cet après-midi, dis-je, suivi d'un petit rire gêné.
-Pas de problème, de toute façon on ne restes pas, me rappelle-il, d'un ton plutôt sec, qui me refroidit directement.
Je vais dans ma chambre prendre un long manteau noir, avant de rejoindre Johnny dans le salon.
-On peut y aller.
Il s'avance devant moi et m'ouvre la porte, tandis que je saisis mon sac et mes clés.

On descend les escaliers de l'immeuble en silence, avant d'arriver devant la voiture garée en face de chez moi. C'est une Chevrolet Tahoe noire aux vitres teintées. Un garde du corps, qui était placé devant l'entrée de l'immeuble en attendant qu'on sorte, m'ouvre la porte arrière derrière le passager, tandis que l'autre garde du corps ouvre la portière arrière côté conducteur à l'intention de Johnny.
On se retrouve alors Johnny et moi, à l'arrière du véhicule, tandis que le garde du corps démarre la voiture.
Je suis très inconfortable, c'est encore pire que lorsque je suis en voiture avec Helena. Avec ses deux gardes du corps et cette sécurité rapprochée, on a l'impression que rien ne peut nous atteindre. Je n'aime pas spécialement cette sensation, j'ai l'impression qu'on entrave ma liberté.
-Bon, mon attaché de presse a trouvé une salle dans le quartier d'Hollywood, je pense que beaucoup de journaux et de chaînes seront déjà présents quand nous arriverons, me dit Johnny sans me regarder. Donc vous restez près de moi et des mes agents de sécurité et tout se passera bien, continue-t-il.
Je ne réponds pas et commence à me triturer les doigts, ce que je fais tout le temps quand je suis nerveuse.
-D'ailleurs, je pense qu'on pense se tutoyer non? me dit-il en tournant la tête vers moi.
Je le regarde et esquisse un sourire discret.
-Ca me va.
-Par contre évitons de le faire ce soir, il vaut mieux qu'on laisse une impression de distance entre nous, tu comprends, me dit-il en me souriant.
Ca me rassure un peu. L'ambiance s'est quelque peu réchauffé et je suis contente qu'il soit un peu plus agréable avec moi. Je me sens déjà un peu moins stressée.
-On fera un rapide briefing en arrivant là-bas, je te dirai quoi dire exactement etc. Surtout tu ne réponds pas aux questions des journalistes, on est là pour annoncer quelque chose, pas pour répondre à des questions. Et si j'estime qu'on peut y répondre je le ferai moi-même, m'informe-t-il.
Toutes ces instructions commencent vraiment à m'angoisser. Johnny a du le remarquer, puisque il pose une main bienveillante sur la mienne, posées sur la banquette entre nous.
Je dirige mes yeux vers lui, et il me fait un sourire rassurant.
-Ne t'inquiètes pas, ce soir, tout sera réglé, me dit-il.
Le reste du chemin se passe en silence.

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