UNEXPECTED

Don't Tell Them

Chapitre 14
PDV Rose

Quinze minutes plus tard, nous sommes arrivés devant mon immeuble.
-Je t'accompagne, me dit Johnny.
On monte tous les deux jusqu'à mon appartement. J'ouvre la porte et lui propose d'entrer. J'enlève rapidement ma veste et pose mon sac et mes clés, en me libérant les cheveux du chignon que j'avais toute la soirée. C'est un geste que je fais automatiquement en rentrant chez moi.
-Tu veux boire quelque chose?
-Il ne vaut mieux pas. On ne devrait pas éveiller les soupçons après ce qu'on viens de dire à la conférence, dit Johnny, faisant glisser ses doigts nerveusement dans ses cheveux.
-Ah oui...non tu as tout à fait raison c'est mieux que... tu rentres c'est vrai...
Il s'approche de moi pour me dire au revoir. Alors que je m'apprête à lui serrer la main, il s'approche un peu plus et glisse une main dans mes cheveux, derrière ma tête. Il approche sa bouche de mon oreille et je peux sentir son souffle chaud dans mon cou, ce qui me fait tressaillir. J'ai envie de lui crier que ce n'est pas la chose à faire, qu'il ne faut pas me tenter comme ça, qu'en faisant ça, il me rend faible. J'ai comme l'impression d'être à sa merci. Il peut faire ce qu'il veut de moi dans ces moments là. Mais je ne dis rien, je ferme les yeux, sentant ma respiration s'accélérer. Il dépose ses lèvres sur ma mâchoire, puis monte jusqu'à mon oreille, où il me dit:
-Je suis désolé. Bonne nuit Rose.
Puis il dépose un dernier baiser sur ma joue, avant de me lâcher et de se diriger vers la sortie.

Pourquoi désolé? Désolé de me laisser comme ça, seule, ou désolé de m'avoir attirer des ennuis? Je ne sais pas ce qui se passait dans ma tête, mais je ne voulais pas qu'il parte. Je ne voulais pas qu'il m'abandonne. Je deviens complètement folle.
-Johnny... dis-je en me dirigeant vers lui, qui a déjà atteint la porte d'entrée et l'a ouverte.
Je lui agrippe le bras, le forçant à se retourner face à moi.
-Qu'est ce qui se passe Johnny? Qu'est ce qui se passe entre nous? dis-je d'un ton désespéré, les yeux pleins de larmes prêtes à couler.
Après un moment de silence, durant lequel nos yeux ne se sont pas quittés, Johnny me répond :
-Il se passe que je risque d'avoir quelques soucis.
Avant d'avoir compris le sens de sa phrase, Johnny m'attrape le visage de ses deux mains, et dépose ses lèvres sur les miennes. Je lui rends directement son baiser, sans hésiter une seule seconde. Ses lèvres ont exactement le gout mentholé que j'imaginais. Nos langues s'enlacent, et je me retrouve plaquée contre le mur dans mon entrée. D'un coup de pied, Johnny claque la porte. Mes sens sont en éveille, et je brûle de désir. J'ai envie de lui, à cet instant précis, plus que n'importe quoi d'autre. Le baiser est intense et passionné, comme si nous attendons tous les deux ce moment depuis des années. Il s'empare de mes poignets et les fait monter au dessus de ma tête. Il fait glisser sa langue dans mon cou et sur ma mâchoire, ce qui est pour moi un moment de torture. Je laisse échapper des soupirs de désir au contact de sa langue chaude. Ses lèvres retrouvent les miennes et je me libère une main que j'enfouis dans ses cheveux. Je les tire légèrement, et je l'entends gémir contre ma bouche. Il fait glisser ses doigts sur le bas de mon ventre, en remontant doucement sous mon chemisier. Putain Rose qu'est ce que tu fous? Je ne peux pas laisser la situation aller plus loin, on s'est déjà beaucoup trop perdus.
-Johnny...
Je murmure en prenant sa main et en l'éloignant lentement de mon corps.
Nous nous sommes tous les deux arrêtés, et on se retrouve là, l'un en face de l'autre, le souffle court.
-Johnny, on peut pas...
Il se passe une main sur le visage puis sur le menton en se pinçant les lèvres:
-Je sais, j'aurais pas du...
Il se retourne et fait glisser ses deux mains dans ses cheveux, balançant sa tête en arrière. Après quelques secondes de silence dans la même position, il ouvre la porte de mon appartement et disparaît. Sans même se retourner vers moi. 
Je m'approche de la fenêtre et le vois sortir de l'immeuble, regagnant la voiture. Je ne la quitte pas des yeux, jusqu'à ce qu'elle disparaisse au bout de la rue, tout comme Johnny avait disparut de chez moi.

Je me sens vidée de toute émotion, comme s'il avait emporté une partie de moi avec lui.  D'un coup, les larmes que j'avais tenté de retenir tout au long de la soirée s'échappent de mes yeux. Je me met à pleureur, à pleurer comme je n'avais jamais pleurer depuis des années. Je laisse échapper des plaintes déchirantes en me rendant dans la cuisine. Je prends une bouteille de whisky et m'assoie par terre.

La nuit va être longue.

Merci à tous ceux qui ont déjà lu jusque là j'espère que ça vous plaît !!
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