Chapitre 16
PDV RoseLundi matin, 6h30.
Mon réveil sonne et je peine à tendre mon bras pour le faire taire. Cette nuit, je n'ai trouvé le sommeil qu'à 4h, et je me réveille avec une sacrée gueule de bois, et en bonus, les yeux gonflés et explosés à cause des larmes. C'est à peine si j'arrive à ouvrir mes paupières ce matin. Mais quoiqu'il en soit, je dois me rendre au bureau, comme chaque début de semaine.
Je m'assois sur le bord de mon lit, et là, je sens comme un coup dans ma boîte crânienne. S'ensuivent quelques secondes d'aveuglement qui m'obligent à me lever tout doucement, histoire de garder l'équilibre. Je suis pathétique. Je me tiens la tête en grimaçant de douleur et me rends à la salle de bain.
Je me place devant le miroir. En face de moi se trouve une femme, les cheveux ébouriffés, les yeux bouffis et rougeâtre, la peau pale avec un air de zombie. Ouais, c'est moi... Je file directement dans la cabine de douche pour me réveiller un peu l'esprit. Le jet d'eau froide m'électrise la colonne vertébrale, et au bout de 3 minutes top chrono, j'en ressors, un peu moins délabrée.
Je m'habille d'un haut à pois et d'une jupe noire descendant jusqu'aux genoux.Une fois habillée, je me rends à la cuisine, avec l'intention de manger quelque chose. Mais ma bouche encore pâteuse et mon mal de crâne insoutenable me font changer d'avis. Si j'avale ne serais-ce qu'une céréale, je crois que je vomis le peu qui se trouve dans mon estomac.
Je comptais me maquiller, mais quand je me regarde dans la glace, je me dis que rien n'arrivera à arranger ce visage décomposé aujourd'hui. Je fais donc dans la simplicité et m'empare de mes lunettes de soleil qui me serviront de barrière entre moi et les gens pour cette journée. Pas trop d'humeur à entendre des "Ah bah dis donc Rose t'as une sale gueule aujourd'hui" ou encore "T'es sûre que tout va bien?". Je déteste la pitié des gens, encore plus au boulot. Si je suis au travail c'est justement pour travailler, et pas pour me confier sur mes états d'âme. Y'a des psys pour ça.
Bref! Après m'être vite fait coiffé les cheveux et mis mes escarpins en cuir noir, je descends jusqu'au parking du sous sol et monte dans ma petite Fiat 500. Je l'adore cette voiture. Elle n'est pas grande, mais elle me suffit largement.Après 10 minutes de trajet, j'arrive devant mon entreprise: "BC Home". C'est une société d'ameublement et de décoration. Ce n'est absolument pas quelque chose qui m'intéressait à la base, mais ce que je préfère dans mon métier, c'est mon statut. Je pense que je suis née pour diriger une équipe, donner des directives et gérer une compagnie. Je ne dis pas cela pour me vanter, mais c'est simplement la vérité. Je remercie Papa d'avoir créer cette entreprise et de me l'avoir léguer, parce qu'il faut avouer que sans ça, je serai peut-être encore en train de faire mes études. Et sincèrement, je préfère largement la vie active et je suis heureuse d'avoir eu la chance d'y gouter aussi tôt dans ma vie. Tout ça pour dire que j'aime mon travail, et que rares sont les jours où je m'y rends de mauvaise humeur. Malheureusement, aujourd'hui en fait partie.
J'arrive dans le hall et me dirige en vitesse en direction de l'ascenseur, croisant les doigts pour que personne ne m'adresse la parole ou monte dans la même cabine que moi. Alors que je suis seule et que les portes s'apprêtent à se fermer, une main se glisse dans le petit espace restant, empêchant les portes coulissantes de se fermer complètement. Eh merde. C'est Frank, un de mes associés, qui débarque dans l'ascenseur.-Ah salut Rose comment tu vas?
-Bien merci.
Je lui réponds sur un ton nonchalant, espérant lui faire comprendre que je ne suis pas trop d'humeur à bavarder.
-Alors t'as fait quoi ce week end poupée?
Frank est très gentil, mais depuis qu'on bosse ensemble - ça va bientôt faire deux ans - il ne cesse de me faire du rentre dedans. Mais si ça continue, c'est moi qui vais lui rentrer dedans.
-Rien du tout.
Pas du tout envie de lui raconter toutes mes péripéties. Ca m'étonne même qu'il n'ai rien entendu sur mes aventures de ce week end avec Johnny.
-Tu es sublime, mais tes lunettes de soleil m'empêchent de voir ton merveilleux visage, me dit il en ricanant, avec un regard malicieux.
Je décide d'un mouvement brusque d'enlever mes lunettes et de le regarder dans les yeux.
-Ca te vas t'es content? Tu vas me laisser tranquille maintenant?
A ce moment-là, les portes s'ouvrent et je sors rapidement en remettant mes lunettes et en pestant.
-Putain c'est pas croyable ça...
Je fonce tête baissée vers mon bureau.
-Bonjour Mme Carter, un designer de New York viens de nous faire une proposition, il aimerait que vous y jetiez un oeil.
Une de mes employées me suit dans le couloir en me tendant de la paperasse. Je lui prends des mains, sans prendre la peine de la regarder.
-Bonjour Madame, il faudrait penser à votre rendez vous avec Mr. Rees, vous l'avez déjà reporté trois fois.
Une autre employée vient de me rattraper, ainsi qu'une troisième et une quatrième. Elles sont toutes à me donner des infos que mon cerveau a du mal à saisir.
Je pénètre dans mon bureau, suivie de mes sangsues, et me jette sur mon siège. Elles continuent toutes à piailler, favorisant encore plus mon mal de tête.
Je me lève brutalement et me mets à crier.-Taisez vous! Posez tous sur mon bureau et partez. Que personne ne vienne me déranger aujourd'hui. Laissez moi faire mon travail dans le calme.
Elles se taisent et me regardent.
-C'est tout, déguerpissez, dis-je avec un mouvement de bras.
Mes quatre employées quittent mon bureau, me laissant enfin seule. J'admets avoir été dure, d'habitude je ne suis pas comme ça.
J'ai essayé toute la journée de faire correctement mon travail, mais mon cerveau n'arrivait à se concentrer sur rien d'autre que sur Johnny. Affalée dans mon siège, les pieds sur le bureau, je me repasse en boucle notre moment d'hier. J'ai l'impression de pouvoir encore sentir son souffle chaud dans mon cou, le gout de ses lèvres sur les miennes. Depuis qu'il m'a embrassé, mon désir pour lui ne cesse d'augmenter. C'est comme s'il m'avait laissé pénétrer son intimité, en me repoussant la seconde d'après, me laissant une sensation de manque, d'insatisfaction. Il m'a laissé sur ma faim. Je ne parle pas que du côté sexuelle, même si honnêtement, c'est l'un des hommes les plus attirants et les plus sexy que j'ai connu, mais je parle également du côté sentimental. S'il s'est laissé aller à moi hier soir, ce n'est pas que pour la partie charnelle. Je sais qu'entre lui et moi, il y a quelque chose de fort, quelque chose de mystérieux mais qui nous attire l'un à l'autre. Je l'ai senti, et je suis sûre que lui aussi l'a senti. Son inaccessibilité me fait mal. Je ne pourrais jamais l'avoir pour moi, et mon coeur se brise à cette idée. Je sais qu'il est spécial et je n'ai jamais ressenti ça pour personne auparavant. Je le sais parce que jamais de ma vie je n'aurais une fois pensé tomber sous le charme de quelqu'un en si peu de temps, et encore moins de Johnny Depp. Moi qui a toujours détesté ce genre d'acteurs. C'est pour ça que je sais qu'il est différent. Mais malgré mes sentiments, je n'ai pas d'autre choix que de l'oublier. Il faut se rendre à l'évidence : Johnny et Rose, ça n'existera jamais.
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UNEXPECTED
FanfictionRose, fille jolie et ordinaire, menait une vie normale, comme vous et moi. Mais sa soeur, Helena Bonham Carter, lui demande un soir de l'accompagner à une de ces soirées hollywoodiennes, où tous les acteurs se retrouvent, posant devant les objectifs...