Un mal pour un bien

Chapitre 18

-À toutes les unités... Le fugitif a pris la route de la nationale 12 dans un 4×4 gris. Nous suspectons une tentative de fuite vers le Canada...  Considérez-le comme armé et extrêmement dangereux...

-Alors?
- C'était mon chef de la sécurité, ils sont à sa poursuite sur l'autoroute. Il a  tiré sur un homme dans un parking à la sortie d'un bar et lui a pris sa voiture. Heureusement l'homme est vivant et des caméras l'ont filmé.
-Et si il parvenait à s'enfuir une fois de...
-Ils vont l'attraper. Ne t'inquiète pas.
La gorge trop nouée pour pouvoir répondre, Héléna se contenta de hocher la tête et de se rasseoir. 
Voilà plus de trois mois que Guillaume était traqué et force était de constater qu'il avait énormément de ressources et de relations. New York, Atlanta, Floride, Miami, Nouveau Mexique... Mafia, compte offshore, bunker souterrain, trafic d'armes, trafic humain, drogue, société écran, entreprises tentaculaires...  Il s'était révélé plus dangereux qu'ils le pensaient, mais la quasi-totalité de ses réseaux sur le territoire américain a été démantelé, de nombreux trafiquants et complices arrêtés, jugés et condamnés ainsi que de nombreuses vies sauvées.  Héléna se rappelait d'une en particulier. Kidnappée à cinq ans à peine et séquestrée pendant plus d'une dizaine d'années, cette jeune fille avait pu rejoindre sa famille non sans mal.

Quelque part à des milliers de kilomètres de la planque de Raphaël et Héléna sur le parking d'une aire d'autoroute, une dizaine de voitures de police encerclaient un 4×4 gris dont les phares étaient allumés. Un peu plus loin un barrage avait été installé.
-Guillaume mcOran vous êtes en état d'arrestation. Coupez le moteur. Sortez lentement de ce véhicule et mains sur la tête. Pas de geste brusque. Hurla un policier arme pointée vers l'automobile.
La portière s'ouvrit et quelqu'un sorti de la voiture les mains en l'air.
-C'est bon, vous avez gagné. Je me rends. Répondit il avec un sourire narquois en feignant d'être déçu.
-Mains au dessus de la tête. Doucement. Il s'exécuta. Deux policiers vinrent le fouiller, lui passaient des menottes tout en lui lisant ses droits.
-Guillaume mcOran?!  Vous êtes en état d'arrestation pour meurtre, harcèlement, extorsion, corruption, détournement de fonds, blanchiment d'argent, trafic d'armes, trafic de drogue, complicité de proxénétisme, de kidnapping et pour 20 autres chefs d'accusation.
- Hein, 20? Vous êtes sûrs? Moi j'aurais dit plus. Coupa t-il en feignant de faire dans sa tête, le décompte de ses crimes.
-Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Vous avez le droit de garder le silence. Vous avez le droit à un avocat. Si vous n'avez pas les moyens de vous en payer un, il  vous  sera commis un d'office. Avez-vous compris les droits que je viens de vous lire monsieur Guillaume mcOran? Continua l'agent de police en l'entrainant vers une voiture de police.
-Oui. J'ai compris. Dit-il ennuyé.
On le fit monter à l'arrière de la voiture de police pendant que des démineurs s'affairaient autour du 4×4 gris. Heureusement, la voiture n'était pas piégée.
Une fois au poste de police, il fut placer dans une salle d'interrogatoire; menotter. Un agent vint lui retirer les menottes puis se mis à monter la garde près de la porte. Deux policiers entrèrent dans la pièce et le garde sortit. Il les regardait droit dans les yeux. Pas de peur, de tremblements, de colère ou d'incompréhension. Rien ne se voyait sur son visage. De l'autre côté du miroir, capitaine de police, psychologue, FBI, substitut du procureur, tous étaient à l'affût du moindre faux pas. 
-Alors, alors mcOran!  Tu nous as quand même bien fais courir dans tout le pays. Tu es devenu célèbre! À quoi ça rime tout ça inh?! Commença l'un en jetant le dossier sur la table et en s'asseyant face à lui. Le deuxième par contre se montra plutôt conciliant.
-Un verre d'eau? Demanda t-il en lui déposant un verre jetable rempli d'eau.
-Merci beaucoup! Dit-il tout sourire. Laissez-moi deviner! Le méchant flic et le gentil flic?! En les pointant du doigt à tour de rôle.
-Tu as intérêt à tout avouer le plus vite possible.
-Je veux parler à mon avocat et j'évoque mon droit au silence. Dit-il calmement en le regardant droit dans les yeux et en croisant les bras sur la table.

-Alors Dr Brennan ? Demandait le capitaine.
-Il ne va pas céder. Il n'a pas peur. Il est calculateur, et confiant mais je ne vois aucun signe d'une quelconque forme de narcissisme. Eluda le psychologue.
-Mais il s'est fait arrêté alors qu'il essayait de s'enfuir! Contra le jeune substitut.
-Parce qu'il l'a prévu!  On voit ce qu'il veut que nous voyons. Il fonctionne comme un joueur d'échecs. Mais il reste une chose que nous ne voyons pas encore. Compléta le Dr Brennan en l'observant.
-Il peut plaider la démence?  Questionnait le capitaine.
-Pour l'instant il ne présente aucun signe de folie ou de paranoïa. Ses actes sont mûrement réfléchis et ordonnés. Il pourrait mais ça ne marchera pas. Il le sait.
De l'autre côté, Guillaume regardait droit devant lui en tapant son index droit sur la table dans un rythme précis. Tout était en route et aucun grain de sable si petit soit-il ne pouvait enrayé ce mécanisme si bien huilé.
-Si je ne peux pas l'avoir, alors elle ne l'aurait pas non plus. Pensait-il en souriant intérieurement.

***
Hello
J'espère que vous allez bien.
''Un mal pour un bien'' est de retour!