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- Quel idiot tu es Kaspbrak, murmura Eddie pour lui même en s'arrêtant devant la porte d'entrée de son appartement.

Il se mit à la recherche de ses clefs mais elles étaient évidemment introuvables. D'un geste rageur il sortit sa baguette de la poche de sa veste et lança un alohomora en direction du verrou.

- Eddie ! Eddie attend je t'en prie !

Richie déboula dans le couloir, le souffle court, les cheveux à demi en pagaille et les joues rouges à cause de sa course. Le brun le fixait avec une telle déception que son estomac se tordit de douleur.

- Rentre chez toi, lui dit alors Eddie en brisant le contact visuel pour poser la main sur la poignée, près à ouvrir.

La froideur dans sa voix ne fit que renforcer la peine du binoclard qui lui était cruellement tombée dessus comme un torrent d'eau glacé. Il ne pouvait pas le laisser partir sans lui donner des explications et défaire ce fâcheux malentendu.

- Tu pensais que je t'utilisais hein c'est ça ? lança t-il en se mettant à son tour en colère. Mais enfin pourquoi est-ce que je ferais une chose pareille ?! Jamais je n'ai eu l'intention de me servir de toi en tant qu'agent du Ministère ou de profiter des avantages qui pouvaient s'offrir à moi ! Ni de m'enfuir loin d'ici dès que j'aurais su que je serais tiré d'affaire. Et ça me fait du mal de voir que c'est ce que tu penses de moi. Que la première idée qui t'ai traversé l'esprit soit celle-ci !

L'ancien Gryffondor garda son regard rivé sur sa porte sans rien répondre. Il s'était complètement figé sur place. Seules ses mains tremblotaient légèrement.

- Je suis peut-être un imbécile, un gaffeur, un moins que rien qui fait connerie sur connerie et qui n'a encore aucun projet d'avenir, reprit Richie. Mais il y a bien une chose dont je suis certain. Tu es quelqu'un d'important pour moi, Eddie. Parmi toutes les personnes qui peuplent cette terre, parmi tous les sorciers qui y vivent, tu as toujours été mon préféré et celui pour qui je donnerais ma vie sans hésiter. Je tiens tellement à toi et j'aurais souhaité que nous ne nous soyons jamais séparés à la fin de nos études. Nos retrouvailles ont été une bénédiction et je n'ai jamais été autant heureux que ces derniers jours passés à tes côtés. Revenir à Poudlard m'a permis de constater que je possédais des sentiments qui ont toujours été là sans que je ne m'en rende réellement compte.

Essoufflé par ce long monologue, Richie s'arrêta et serra nerveusement le manche de sa valise de ses deux mains en déglutissant difficilement. Il avait l'impression qu'il allait s'évanouir sur place, que son cœur allait sortir de sa poitrine.

Celui d'Eddie battait également à tout rompre et le sang frappait vivement contre ses tempes. Il s'était retourné et regardait maintenant le bouclé avec une expression qui ressemblait à de la terreur mélangée à de l'admiration. Il venait de lui révéler des choses que lui même avait toujours ressenti, bien qu'enfoui tout au fond de lui, et il venait d'avoir l'audace de tout lui dire alors que lui-même les gardait stupidement, refusant presque d'y croire.

Richie ne lui laissa pas le temps de se remettre de ses premières émotions, ni d'attendre une réponse de sa part. Il lâcha sa valise qui tomba au sol dans un bruit sourd et il fondit brusquement sur les lèvres du brun tout en attrapant son visage entre ses mains.

Cela ne dura que de brèves secondes car Eddie, les yeux grands ouverts et complètement ahuri, sous le choc de cet acte surprise, posa ses mains sur son torse pour le repousser.

-Eddie je...je suis désolé, bredouilla le binoclard en voyant son état.

Il fut prit de profonds remords, se giffant mentalement pour avoir fait ça sans réfléchir.

amortentia [reddie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant