Chapitre 2

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"Relda, ma fille,

Si tu lis cette lettre, c'est que je suis passé de l'autre côté, ou que peut-être la curiosité l'a emporté sur toi. Je ne suis plus le jeune homme que j'étais à l'époque, et le temps précieux que j'ai pu avoir avoir toi est ce que je chéris le plus. Cependant, même si je suis triste de te l'annoncer, il faut que tu apprennes la vérité. Tu dois sans doute te demander de quelle vérité je veux parler. Pour cela, il faut que je te parle de ta mère. Ta mère n'était pas exactement comme je te l'ai dit. Je t'avais dit qu'elle servait la couronne, qu'elle était morte en protégeant ceux qu'elle aime, qu'elle avait tout fait pour toi. Je t'ai menti sur un point. Oui, elle t'aimait. Oui, elle est morte aux mains de l'ennemi. Mais ta mère était une rebelle. Elle a succombé en prison. En réalité, elle m'a demandé de te faire vivre. Elle n'a jamais voulu te mêler à la guerre, mais c'est malheureusement impossible, même avec tous les efforts que j'ai pu faire pour t'éviter cela. Tu te demandes peut-être alors qui est ton vrai père. Je ne sais pas grand-chose de lui. Je ne le connaissais que trop peu, j'aurais aimé t'en dire plus. Mais je crains que la mort l'ait cueilli aussi. Maintenant, pourquoi est-ce que ta mère m'a demandé à moi de t'élever ? Je t'ai toujours caché ce que je voyais à travers cette guerre. Mais il faut aussi que tu saches la vérité à mon sujet. Je ne peux pas tout te cacher éternellement. Je suis aussi un rebelle. Je ne suis pas au service de la reine, ou du moins ce n'est qu'une image que je garde pour me cacher. J'obéis à quelqu'un d'autre, bien loin d'ici. Peut-être le recontreras-tu un jour. 

Peut-être que tu m'en veux de t'avoir menti. Et je ne peux t'en vouloir si tu jettes cette lettre. Peut-être que tu ne sais pas quoi faire. Et dans ce cas, je ne peux que te donner ce conseil :  tu es la seule à pouvoir choisir de ton futur. 

Enfin, par cette lettre, je tiens aussi à te dire ce que je n'ai jamais réussi à te dire en face. Il est vrai que tu n'es pas ma fille, mais tu es la personne la plus importante à mes yeux. J'ai chéris chaque jour à tes côtés. Chaque jour, tu me rendais heureux, et fier. Même aujourd'hui, tu continues de le faire. J'espère que pour toi, j'ai été un bon père. J'espère avoir été suffisamment là pour toi. J'espère que tu trouveras ta voie.

Ton père, Klein Lubrisse. "

La jeune fille se frotta les yeux, ses larmes coulant sans qu'elles ne puissent les retenir.

-Tu as été le meilleur père qu'on puisse rêver, murmura-t-elle.

Lorsque le silence de la nuit se fit complet, la jeune fille finit par succomber à la fatigue, et s'endormit. 

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Le lendemain, la jeune fille se leva péniblement. Elle se leva de son lit avec tristesse, ne souhaitant pas quitter son domaine, mais elle avait besoin de réfléchir. Elle s'habilla de sa robe militaire, l'accompagnant d'un collier avec une gemme rouge que la reine lui avait offert. Elle prit également sa lettre et le médaillon de son père, derniers souvenirs d'un être si cher. Elle prévint ses domestiques de sa sortie, qui gardèrent le silence, et elle s'en alla. Elle se dirigea vers la capitale, plus précisément vers le château de sa majesté elle-même. Relda appréciait la reine. En effet, Relda tenait en haute estime la couronne, d'une part grâce à l'esprit de sa majesté qui l'avait maintes fois guidés, d'autres part grâce aux qu'elles s'offraient, permettant à la jeune guerrière d'oublier les tracas. La reine semblait également apprécier la compagnie de la jeune fille. Elle descendit de sa monture, qui fut accompagnée par un soldat vers l'écurie, tandis qu'elle pénétrait le bâtiment. Peu importe quand, Relda se sentait infiniment petite en entrant dans le hall. Elle avança vers la salle du trône, et en entrant, posa un genou au sol.

Descendance : Relda, Exilée (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant