Chapitre 18

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-Bonjour, Relda, dit-elle en souriant. 

Son regard chaleureux plonge sur moi. Elle est heureuse. Baldr n'était pas celui qui me donnait ses souvenirs, mais elle.

-L'homme... Celui aux yeux verts... Est-ce que c'est mon père ? 

-Tu ne le verras pas comme cela, mais oui. C'est lui, ton père. Comme je te l'ai dis, tu le verras bientôt. 

-Comment est-il ? Comment était-il avec toi ? 

-Ton père était quelqu'un de très généreux. Il ne cessait de tout faire pour me rendre heureuse, et je t'avoue que Baldr n'avait pas vraiment à lui faire tenir de promesse. Il me protégeait de tout, c'était parfois presque énervant, mais ce n'était pas pour de mauvaises intentions. Cependant, il ne savait jamais dire ce qu'il pensait réellement. Cela lui posait beaucoup de problème. Il a un peu déteint sur toi, quand j'y pense... 

-Tu dis que Baldr lui a fait faire une promesse. Je l'ai vue mais... Comment as-tu pu le savoir ? Je veux dire, tu n'étais pas là. Tu n'étais pas à leur côté quand ils ont parlé. 

-Je sais que je n'étais pas avec eux. Un jour, j'ai parlé avec lui, quand il m'a apprit sa divinité.

-Mais... Il ne pouvait pas. C'était dans les conditions.

-Ton père n'est pas le dieu malicieux pour rien. Il ne pouvait pas le dire aux mortels, oui. Mais toi et moi, nous ne sommes pas entièrement mortels. Une partie de divinité vis en nous. Toi, tu es même une demi-déesse. D'autant plus qu'il ne me l'a pas dit à proprement parler. Il me l'a montré. Comme je t'ai montré mes souvenirs, et indirectement, tu as pu voir les siens, tout comme moi. 

-Mais... et l'homme qui est venu chez toi ? Ils se ressemblent, mais ils sont différents. 

-En apparence seulement. C'est la magie de ton père, et aussi la raison pour laquelle on ne le voit pas d'un très bon œil. Les gens pensent qu'il représente le mensonge, la malice et la trahison. Cependant, ils ne voient pas au-delà de ça, ce que je trouve triste, quand je pense à ce que j'ai vécu avec lui. Il est loin d'être mauvais. 

Une question s'introduit dans mon esprit alors que je parle avec elle. Père avait promis de la protéger. Et pourtant... ma mère s'est faite capturée. Elle est morte à ma naissance. Il aurait pu faire quelque chose. Non, il aurait dû faire quelque chose. 

-Mère... Est-ce que...

Je n'ai pas eu le temps de continuer ma phrase qu'elle commençait à disparaitre devant moi, comme emportée. 

-Je ne peux rester plus longtemps, Relda. J'espère de tout cœur parler avec toi à nouveau. Quand tu l'auras rencontré.

-Mère, j'ai encore des questions, je...

-Tu auras des réponses. Mais pour le moment, je ne peux te les donner. Je ne parviens plus à rester.

Je veux continuer, mais je ne peux pas. Ma mère n'est plus là. Je suis seule dans ce lieu sombre. Je sens que mon rêve se dissipe. Je ressens la fatigue, elle me gagne à nouveau. Mes paupières sont lourdes. Chaque membre de mon corps me supplie de me reposer. Je finis par succomber à l'appel du sommeil. 

Le rêve disparait. 

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Le lendemain matin, Astal se réveilla bien avant sa mère. Son regard s'était tourné vers celle-ci, alors qu'elles dormaient l'une à côté de l'autre. Son père discutait avec le général. Elle qui voulait lui parler, c'était l'occasion idéale. Les autres dormaient encore dans la neige, mis à part eux deux. Elle se retira, faisant le moins de bruit possible et évitant du mieux qu'elle pouvait de la réveiller, et replaça la couverture sur sa mère. La jeune fille l'observait avec mélancolie. Encore une fois, elle avait failli partir. Elle ne voulait pas la voir partir. Elle ne le supporterait pas. Elle se leva, une fois assurée que sa mère dormait à poings fermés, et approcha de son père. 

Descendance : Relda, Exilée (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant