Descendance : Relda, Exilée (T1)

Chapitre 9

J'ouvre les yeux. Où suis-je ? J'ai mal à l'ensemble de mon corps, je suis fatiguée. Où sont Ullr et Ross ? Où est Norowe ? Quel est ce lieu ? Pourquoi suis-je ici ? Y a-t-il quelqu'un, ou suis-je seule ici ? 

Relda

Je me retourne, quelqu'un m'appelle. Je ne reconnais pas cette voix. Mais il n'y a personne. Autour de moi, il n'y a rien ni personne. Je suppose que je peux avancer. Je me lève, et malgré cette fatigue qui me touche, cette douleur que je parviens à peine à supporter, j'avance. C'est étrange, je me sens légère. Ce lieu n'a aucun sens. J'ai l'impression de marcher sur de l'eau, et même temps j'ai l'impression de fouler la terre. J'ai froid, et à la fois il fait chaud. Je suis aveugle, mais pourtant je vois tout. Je suis épuisée, et pourtant j'ai l'impression d'avoir la force d'affronter n'importer quoi. Je m'arrête. Une lumière vient d'apparaître. Elle m'éblouit tellement, je suis forcée de fermer les yeux. Je les rouvre, la lumière n'est plus présente, mais un homme l'a remplacé. Un homme bien plus grand que moi.  Il a des cheveux blonds, presque faits d'or pur, retournés en arrière. Ses yeux sont dorés, comme les miens. Il a un nez droit et de grandes lèvres. Mais qui est-il ? Est-ce lui qui m'a amené ici ? Il me regarde, il me jauge, peut-être ? Je plante mon regard dans le sien. Nous restons comme cela quelques instants, perdus dans le silence. Il ouvre la bouche. Il a une voix grave, proche de mon père... Sa voix est calme, et emplie de sagesse. 

-Relda... 

Il ne prononce que mon nom, et pourtant, j'ai l'impression d'être portée. Hypnotisée par sa voix.

-Sache ceci. Ton chemin sera parsemée d'obstacles. Tu rencontreras bien des choses, et ta vie ne sera jamais comme dans le passé. Suis la lumière. C'est une guide précieuse, mais fais toujours attention à ne pas être aveuglée.

Je l'écoute. Je ne sais pas pourquoi, mais je reste silencieuse. Tant de questions venaient à moi.

-Qui êtes-vous ? Que...

-Je ne suis que le fantôme de celui que j'étais auparavant, et malheureusement je n'ai plus la force de rester. Je suis défunt depuis longtemps, et c'est un miracle que je puisse te parler. 

-Attendez, je...

-Tu comprendras l'instant voulu. Ta mère veille sur toi. Elle l'a toujours fait. Son âme est à tes côtés. Elle t'accompagnera et t'aidera. 

-Ma... Mère... Mais elle est...

-Ta mère a refusé la mort et t'accompagnera. Lorsque le destin le voudra, elle accompagnera ta famille, et ce à jamais jusque la fin des temps. 

Je ne comprends pas ses paroles. Ma mère a refusé la mort ? Que veut-il dire ? Que se passe-t-il ? Son corps devient translucide, je le vois disparaitre, la lumière revient. Il disparait, je ne peux plus voir... Cette fatigue revient. Je me sens épuisée. Je n'arrive pas à rester debout. Je pose un premier genou... J'essaie de tenir. Je n'y parviens pas. Je m'effronde. Mes paupières sont si lourdes. Je ferme les yeux. Je ne suis plus sur cette étrange eau qui n'en est pas. Je suis sur quelque chose de doux. Je n'ai pas l'impression de porter mon armure. J'ai probablement encore oublié ce qu'elle pesait. Non, c'est différent. J'ouvre les yeux. Je suis dans une chambre. Je reconnais cette chambre. Je ne suis plus au combat, je suis chez Ullr. 

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Relda ouvrit les yeux avec peine. Elle ressentait une fatigue qui souhaitait plus que tout la laisser dans ce lit si doux. Elle se leva difficilement, et observa à côté de l'armoire de sa chambre, son armure. Elle était en piteux état. Elle manquait de se briser à n'importe quel moment. Sa lame était à côté, appuyée contre le mur, dans un meilleur état que son armure bien que salie par la terre. Elle observa alors son bureau, sur lequel est posté un déjeuner copieux. Elle essaya de se mettre debout et y parvint difficilement, se maintenant grâce à son lit. Elle s'assit devant son bureau, et mangea ce qu'on lui avait donné. Elle avait l'impression de ne pas avoir manger depuis tellement longtemps ! Cela lui faisait un bien fou. Elle avait l'impression de découvrir de nouveaux goûts, et pourtant elle avait manger bien souvent du pain, des pommes ou encore un simple jus de fruits. Une fois terminé, elle se perdit dans le vague. Quel étrange rêve. L'image de cette homme était encrée en elle. Il lui semblait si familier, mais si éloigné à la fois. C'était une étrange sensation. Elle s'étira et ouvrit la porte de sa chambre doucement, encore affaiblie. Elle arriva dans un simple couloir où se trouve trois portes, sans compter la sienne. Elle reconnaissait bien l'endroit, et elle s'approcha des escaliers. À peine fut elle proche des marches, qu'elle entendait deux personnes discuter. Elle ressentit une immense joie en entendant la voix de Norowe. Il était vivant ! Elle ne connaissait cependant pas l'autre, mais il devait être quelqu'un de confiance. Elle descendit d'un pas hésitant et fatigué les escaliers, un à un.