Chapitre 3

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-Ton père et moi étions tous deux dans le même bataillon de combat, à l'époque. Il était froid et assez distant, je dois dire. Peut-être qu'avec toi il n'a l'a pas été tant que ça, mais chez nous, on aurait pu dire qu'il ne voulait connaître personne, mais vu les temps dans lesquels nous étions, et dans lesquels nous sommes toujours, je comprends son choix. La mort est le quotidien de la guerre, et peut-être estimait-il se protéger en ne s'ouvrant à personne. Au début, comme tout bon soldat, nous nous entraînions, nous devions obéissance à nos supérieurs, et caetera, et caetera, tu connais très probablement autant que moi cette chanson. Par la suite, nous avions combattu ensemble contre la reine, et durant un bon nombre de ces combats, bien qu'il semblait froid, il se montrait au contraire être très aux soins pour ses coéquipiers, quitte à subir des blessures pour nous. À lui seul il avait réussi à tenir en respect un escadron d'une cinquantaine d'hommes pour nous protéger lorsque nous avions eu la malchance de tomber dans un piège. Quand il fut blessé, je me suis occupé de lui. Il refusait qu'on le fasse, c'était presque une phobie de se faire aider par quelqu'un d'autre, à croire que ça le tuait plus que ça ne l'aidait. Cependant, au fil du temps nous avons tissé un lien de rivalité et d'amitié ensemble. Il m'avait expliqué par la suite pourquoi il était si distant par rapport à nous, et je dois bien admettre que je le comprends.  Son père avait choisit de servir la reine, alors qu'il était, comme les rebelles, totalement contre. Il avait la crainte de le combattre mais également une certaine rage à cause de lui. Il avait peur que si, un jour lui et les autres soldats se disputèrent, il tournerait sa rage contre nous pour se libérer.

-Père ne m'en avait jamais parlé...

-Ne le prends pas mal, mais je suppose qu'il t'a caché beaucoup de choses, mais avec de très bonnes intentions au fond.

-Vous avez sans doute raison.

-C'était une bonne personne, du début à la fin de sa vie. Pour reprendre où j'en étais... Par la suite, ton père et moi avons gravi les échelons, cependant il était bien en avance sur moi. Il devint même un haut général des rebelles, et il fit de moi son conseiller. La dernière mission à laquelle il fut affecté était de rejoindre les hauts placés de la reine afin de déstabiliser les rangs et tenter de les modifier à notre guise pour s'emparer de certains emplacements stratégiques. Comme tu t'en doutes, je n'ai eu que son rang de l'autre côté, pour le remplacer tant qu'il n'était pas là, tandis que lui prenait tous les risques, comme à son habitude.

-Et il est mort pendant sa mission.

-Nul besoin de me le rappeler. Il a effectué son objectif jusqu'au bout, et malheureusement malgré tous ses efforts nous n'avons pas réussi à faire avancer la guerre tant que ça. Quelques positions ici et là, mais rien de plus. Cette forêt en est une preuve parfaite. Pour le moment c'est comme ça et nous devons nous y faire, même si cela nous déplait. 

-Pourquoi vous battez-vous contre la reine ?

-Doutes-tu encore de nos intentions alors qu'elle a souhaité te tuer ?

-Non, je souhaite simplement savoir pourquoi vous combattez. Et d'autre part...

-D'autre part ?

-J'ai du mal à y croire qu'elle m'ait trahie comme cela... Elle avait toujours été une personne généreuse avec moi. Je dirais même...

-Une amie ? Une sœur ? Une mère ? 

-Quelque chose de similaire, oui.

-On appelle cela de la manipulation, et c'est quelque chose qu'elle utilise sur beaucoup trop de gens. Pour répondre à ta question, c'est tout simplement pour arrêter sa tyrannie. Elle manipule son peuple à la perfection, tu en es la preuve sans vouloir te vexer, exécute ceux qui parlent trop, conquiert sans pitié les autres peuples qui ne souhaitent que la paix, il suffit de voir Él-Nijh, et... 

Descendance : Relda, Exilée (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant