《 5 mars. 1 mois. Ça fait un mois que tu es inconscient. La classe paraît vide sans toi. Ça manque de... vie. Armin est triste. Mikasa aussi. Et moi aussi. Mais je ne leur montre pas. Et ils essaient de me le cacher. Ils ont dû oublier que j'ai toujours eu cette facilité à savoir ce que ressentent les autres.
Il y a trois jours, j'ai réussi à aller te voir, dans ta chambre d'hôpital. C'était la première fois que j'avais le courage d'entrer. J'avais peur, évidemment, j'ignorais ce que j'allais voir exactement. Mais j'avais tellement besoin de te voir. Alors j'ai poussé la porte.
Tu étais là, sur ton lit, le yeux fermés, la respiration calme. Tu avais l'air paisible, tranquille, comme si tu étais simplement en train de dormir. Les traits détendus, les bras le long du corps, ta tête reposant sur l'oreiller. Si l'on faisait abstraction des quelques machines auxquelles tu étais branché et de l'unique autre lit de la pièce (qui était vide, d'ailleurs), on aurait pu croire que tu étais dans ta chambre, à récupérer de ta journée de cours. On aurait dit que tu rêvais.
Je sais qu'Armin vient te voir tous les trois jours avec Mikasa et le cheval. Connie, Christa et Sasha passent une fois par semaine. Même Annie est venue.
J'ai retrouvé un bracelet dans un de mes tiroirs. C'est une petite chaîne argentée qui fait deux fois le tour du poignet, avec deux ailes, une bleue et une blanche, accrochées dessus. Tu disais qu'elles symbolisaient la liberté. Je me souviens encore très bien du jour où tu me l'avais offert.
C'était un peu après notre mise en couple. Je voulais faire mon coming-out. Je savais que ma mère le prendrait bien, mais j'avais peur de la réaction de mon père. Alors tu m'avais donné ce bracelet et tu m'avais dit quelque chose qui m'a assez marqué pour que je m'en souvienne parfaitement :
" Les gens te jugeront toujours, tu sais. C'est inévitable. Ne les écoute pas. Ces ailes sont un symbole de liberté. Tu es libre. Libre de penser, de faire tes propres choix, d'aimer qui tu veux. Le vent peut hurler tant qu'il le voudra, jamais la montagne ne ploiera devant lui. N'oublie jamais ça."
Et je ne l'ai pas oublié.
Ce bracelet, je le porte tous les jours depuis que je l'ai retrouvé. Ça me donne l'impression que tu es un peu avec moi. 》
Son regard se posa sur son bras gauche, là où quelques vieilles coupures avaient depuis longtemps cicatrisé. Elles dataient de la quatrième. Il avait fait une dépression à cette période. Pourquoi ? Aucune idée. Il avait souffert, point. C'était tout ce qu'il savait. Et Eren l'avait aidé. Beaucoup. Il avait été là, à côté de lui, tout le long du chemin vers le rétablissement. Il avait remarqué le mal-être de Livai. Hansi aussi. Alors ils l'avaient soutenu. C'était aussi dans ces moments-là que Livai avait appris qu'il pourrait toujours compter sur eux.
Pourtant, aujourd'hui, bien malgré eux, ils n'étaient là ni l'un ni l'autre. Hansi étudiait ailleurs. Et Eren... qui pouvait dire quand il serait présent à nouveau ? Ou même si il serait présent un jour ? Personne. Personne ne savait. Personne ne pouvait lui assurer qu'il allait le retrouver. Et cette incertitude, cette angoisse constante à l'idée d'apprendre une mauvaise nouvelle, était insupportable. Elle allait jusqu'à l'empêcher de dormir, et si, par le plus grand des hasards, Livai parvenait tout de même à trouver le sommeil, elle s'imposait dans ses rêves pour les transformer en cauchemars.
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Reviens...
FanficCertains disent que ceux qui ne montrent pas leurs émotions sont aussi ceux qui en ont le plus. J'ignore si c'est vrai, mais en ce qui concernait Livai Ackerman, c'était bien le cas. Depuis qu'Eren, son petit ami, était dans le coma, une explosion...