Reviens...

⏳17 mois...⏳

《 25 juillet. 1 an, 5 mois, 20 jours. Ils ont divorcé. La semaine dernière. Je suis resté ici avec ma mère. Mon père s'est installé à Sina. J'y vais un dimanche sur deux. Il y a seulement vingt minutes en train.

Comment je suis censé t'annoncer ça, moi ? Quand tu te réveilleras (Parce que tu vas te réveiller n'est-ce pas ?), comment je suis censé te dire ce qu'il se passe ?

"Hey, salut Eren ! Pendant que tu étais dans le coma, il s'est passé plus d'un an ! Entre-temps, la moitié de tes amis t'ont laissé tomber, ton mec a fait une dépression sans que personne ne s'en rende compte et ceux que tu considérais comme tes oncle et tante ont divorcé ! Sinon ça va ? "

Non, vraiment, je ne me vois pas dire ça. Alors comment je vais pouvoir me débrouiller ? Et si tu m'en veux ? Qu'est-ce que je vais faire ??

Pardon de n'avoir pas assez fait attention ce jour-là. Pardon de ne pas t'avoir souvent montré à quel point tu es important quand je le pouvais. Pardon d'avoir tant de fois refusé de t'aider pour tes devoirs parce que je préférais lire ou faire le ménage. Pardon de t'avoir reproché des choses qui n'étaient absolument pas arrivées par ta faute. Pardon pour toutes ces fois où je me suis emporté pour rien. Pardon de ne pas avoir réussi à t'éviter cet accident. Pardon de n'avoir pas pris ta place. Pardon de ne pas être le petit ami dont tu aurais besoin.

Je continue de porter tous les jours le bracelet que tu m'as offert. Et je nettoie souvent le cadre posé sur ta table. J'y tiens énormément. Ce sont les deux choses qui prouvent que tu es là.

Armin vient toujours te voir aussi souvent. Mikasa aussi. Et Sasha passe régulièrement. Tu as trouvé trois superbes amis. En parlant d'amis, Hansi revient dans trois semaines. J'ai de la voir, elle m'a tellement manqué ! Et avec elle, je suis sûre que je me sentirai mieux. Mais j'ai un peu peur. Si je suis joyeux, ça ne veut pas dire que je t'oublie, d'accord ? Toi aussi tu me manques, Eren. Reviens... Un an et demi que j'attends... c'est long...

J'ai eu dix-sept ans il y a deux jours. Parents à peine divorcés, petit ami... absent, meilleure amie dans une autre ville, amis en vacances. Joyeux anniversaire Livai. 》

Livai était immobile, à moitié affalé sur son lit, fixant le plafond de sa chambre sans vraiment le voir. Il était plongé dans ses pensées, dans son univers, un monde que lui seul connaissait. Il semblait en état de transe. Comme parti pour un voyage dans son subconscient. Il y était totalement immergé. Mais c'était une transe précaire, fragile.

S'il venait à entendre le moindre bruit, à faire ou détecter le moindre mouvement, la moindre présence, il reprendrait d'un coup conscience du monde qui l'entourait. Et alors, il serait parfaitement incapable de dire pendant combien de temps il était resté sans bouger, ou à quoi il avait songé.

Cela lui arrivait souvent, en ce moment. Quoi de mieux que de se perdre dans sa propre tête pour oublier sa réalité quand elle était trop sombre ? Il ne faisait pas exprès, il ne le pouvait pas. Et lorsqu'il en sortait, il était partagé. Un peu agacé d'avoir été tiré de cet état de bien-être illusoire, et à la fois apaisé. C'était agréable, vraiment, de vider son cerveau de toutes ces pensées moroses et sombres de temps en temps.

                                     

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