simulation» ALEX OXLADE-CHAMBERLAIN

chapitre cinq

septembre 2018 — liverpool.
omniscient.

     — Ramenez la coupe à la maison, chantonna Sienna sous la douche.

La jeune femme avait loupé la coupe du monde, étant au Sahel pour une durée indéterminée, mais elle s'était promis qu'en rentrant chez elle, elle regarderait tous les matchs de l'équipe de France lors de cette coupe du monde.

Elle s'était installée dans un Airbnb pour deux bonnes semaines, le temps qu'elle parle à Alexander et qu'elle profite un peu loin de la France, et de ses problèmes.

L'hôpital où sa mère était gardée avait appelé il y a près d'une heure de cela, pour lui annoncer que son état s'était nettement amélioré.

Marie avait à peine atteint la cinquantaine d'années, et Sienna se voyait mal continuer sans une figure maternelle.

La jeune femme en était soulagée, elle pouvait dormir sur ses deux oreilles à présent.

Il était près de vingt-trois heures quand elle reçut un message d'un parfait inconnu.

Cependant, elle comprit très vite que ce “parfait inconnu” était finalement Alexander.

— hey, c'est alex. j'ai besoin de te revoir, ça serait possible ?

La jeune femme fronça les sourcils en éteignant sa musique. Elle détestait qu'on la dérange pendant qu'elle écoutait des chansons françaises.

— si tu penses ne pas me jeter comme la dernière fois... alors c'est d'accord.

— tu penses que demain tu pourrais passer en fin d'après-midi ? J'ai un entraînement solo qui prendra de mon temps, mais seulement jusque quinze heures.

— je passerai aux alentours de dix-sept heures. au-revoir Alex.

— à demain.

L'échange entre l'ancien couple était sous tension. Sienna avait été vexée par l'attitude de son ancien petit ami.

Elle l'aurait pensée plus compréhensif, cependant, tout le contraire s'était passé, et sa colère était tellement immense qu'il ne pesait plus ses mots.

Il avait réellement blessé Sienna, plus qu'elle ne l'était déjà. La jeune femme était très fragile depuis son retour en Europe, un rien pouvait la faire paniquer, comme un simple bruit, tel que le grincement d'une porte par exemple.

Cependant, la franco-italienne ne souhaitait pas voir de psychologue.

Elle a tenté, mais ne se sentait pas apte à raconter sa vie à un inconnu, sachant que certains détails ne peuvent pas être révélés.

Sentant la fatigue l'envahir, elle éteignit la télévision avant de plonger dans son lit.

Ses yeux se fermèrent petit à petit, mais comme chaque nuit, quand elle essayait de trouver le sommeil, des bruits vinrent perturber ses tentatives.

Elle entendait les bruits de balles transperçant la chair de ses alliés, les hurlements de chacun, de la respiration saccadé au moment de se concentrer pour tirer.

Tout lui revenait en tête, chaque soir, tout la traumatisait et venait la hanter.

Elle fit pression sur ses oreilles avec ses mains pour tenter de sortir ce bruit de son cerveau. Elle allait devenir folle si cela continuait ainsi.

Prise de panique, elle essaya tout de même de garder son calme, en tatant un peu partout sur son lit à la recherche de ses écouteurs.

Après les avoir trouvés, elle les mit et appuya sur le bouton play. Les sons défilaient au fur et à mesure, la rassurant petit à petit.

La musique l'aidait à se sentir mieux, à ne pas vriller. Elle était donc partie pour une longue nuit, une lente insomnie qui lui disait bonsoir, comme depuis quelques temps.

N'arrivant toujours pas à trouver le sommeil, elle renvoya un message à Alexander.

Elle pratiquement sûre qu'il ne répondrait pas. Après tout, pourquoi serait-il encore debout à quatre heures du matin ?

— est-ce que tu me détestes ? pour t'avoir menti durant des années ?

Elle ne regrettait en aucun cas d'avoir envoyé ce message, parce qu'elle n'avait plus rien à perdre.

Dans tous les cas, une grande discussion les attendait dans la journée, alors elle devait se préparer à toutes les réponses possibles.

Elle sursauta en entendant son téléphone vibrer. Elle attendit de reprendre un rythme cardiaque normal pendant plusieurs minutes avant de regarder ce qu'elle avait reçu.

Ça se trouve, c'était tout simplement un mail lui disant que c'étaient les soldes dans un magasin très connu.

Son regard se portait à présent sur l'écran de son téléphone. Sa notification n'était pas anodine, c'était bel et bien Alexander qui lui avait répondu au beau milieu de la nuit.

À vrai dire, lui non plus ne trouvait pas le sommeil, trop perturbé par la venue de Sienna dans la journée à venir.

— tu me détesterais, toi ? imagine-toi le pire, le reste on en parlera demain. bonne nuit Sienna.

La respiration de la française se coupa un cours instant, qui lui semblait pourtant durer une éternité.

Une larme roula sur sa joue, qu'elle essuya vivement. Elle détestait pleurer.

Dans les heures à suivre, elle allait avoir une longue discussion avec Alexander.

La jeune femme comptait tout simplement réparer les erreurs commises, bien que cela semble compliqué.

____________________________

🎶🎶 pauvre de moi je m'souvenais pas, qu'on avait le pouvoir de danser comme ça... 🎶🎶

-trenteseptkm