Chapitre 15 : Bella

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Kill a tué Adam. Je ne l'ai pas vu, mais il me l'a dit et ça me suffit.
C'est mal de dire ça, mais je suis heureuse qu'il soit mort. Je sais que je n'aurais jamais pu me sentir en sécurité sachant qu'il pouvait me retrouver à tout moment.
Je ne me fais aucune illusion. Je me doute qu'un autre que lui reprendra le flambeau, si ce n'est pas déjà fait. Mais Adam, lui, était obsédé par moi sans que je sache pourquoi.

Kill s'est douché avant de nous rejoindre dans la grande salle. Il est beau. Ses cheveux mouillés sont tirés vers l'arrière et ses yeux noirs ne regarde que moi. J'ai l'impression que je suis en train de tomber dans un gouffre sans rien pour me raccrocher. Il s'approche et dépose un baiser sur mon front. Je vais finir par croire qu'il est amoureux de mon front.

Il m'apprend alors que ses frères de San Antonio ont proposé à John de faire partie des leurs. Il a accepté après qu'on lui ait juré que je serais en sécurité. Kill lui a déjà trouvé son nom de route et John a cédé la place à Hulk.
Ça lui va très bien, même si il est loin d'être vert.

Kill ne me lâche pas d'une semelle et ça me convient parfaitement. Il m'explique ce qu'il s'est passé au club cette semaine.
Il est très inquiet pour son ami Snake, parti en mission pour le club. Même s'il n'entre pas dans les détails, je sens qu'il se passe quelque chose de grave.
Je n'ose même pas imaginer dans quel état doit se trouver Cherry.
Il me raconte qu'ils ont un nouveau prospect et qu'à présent le club accepte les membres d'origine étrangère. Il en est fier, je le vois dans ses yeux.

Dès demain, nous prendrons la route pour rentrer à la maison, comme il dit. Il a promis de faire des arrêts et de rouler prudemment.
Je n'arrive pas à croire que je vais monter sur une moto. J'ai hâte d'y être, même si il m'a prévenue qu'un aussi long trajet risquait d'être désagréable pour moi.
Ça m'est bien égal du moment que je suis avec lui.

Nous passons la journée au calme dans la chambre où les biker m'ont logée. Kill a besoin de repos avant de repartir.
Je suis allongée à ses côtés. Je crois qu'il s'est endormi. Je savoure avec le plus grand plaisir cette bulle de calme qui nous est offerte. Je me sens bien avec lui, en sécurité. Je ne voudrais être nulle part ailleurs.

Je finis par m'endormir aussi et lorsque je me réveille, Kill m'observe en souriant. J'aime quand il me sourit ainsi. Il est encore plus beau que d'habitude.

- Quelle heure est-il ?
- Cinq heures du matin, ma belle. On décolle dans deux heures.
- J'ai hâte d'être à la maison.
- Et moi donc.

Nous restons allongé encore quelques minutes dans le silence le plus complet avant d'aller prendre une douche, chacun notre tour.
Quand nous descendons prendre un café, il n'y a encore personne.
Nous prenons tout notre temps, rien ne presse.
Bull et d'autres frères nous rejoignent un peu plus tard et nous discutons avec eux de la pluie et du beau temps.

Bavarder nous a fait perdre la notion du temps. Kill salue ses frères pendant que je dis au revoir à John. J'en profite pour le remercier de m'avoir sauvée. Il me souhaite bonne chance pour la suite et me promet de tuer Kill si il me faisait du mal.

Je rejoins Kill qui m'attend à côté de sa moto. Il propose de m'aider à monter, ce que je refuse. Je veux le faire toute seule.
Il capitule face à mon air déterminé et enfourche sa moto. Je monte derrière lui sans trop d'efforts . Ce n'était pas si dur au final. Je suis fière de moi.

- Super, ma belle. T'es prête ?
- Et comment !
- Alors accroche-toi bien, on y va.

J'encercle sa taille de mes bras et l'instant d'après, nous filons sur la route qui nous ramène chez nous.

C'est officiel, j'adore la moto. Sentir le vent dans mes cheveux et les vibration du moteur entre mes jambes, c'est unique. Ça a quelque chose de libérateur.
Les bras autour de Kill et la tête sur son épaule, c'est encore mieux.
Comme promis, nous nous arrêtons à mi-chemin dans un motel au milieu de nulle part.
Je comprends mieux pourquoi Kill disait que ça allait être désagréable pour moi. En descendant de moto, j'ai bien cru que mes jambes resteraient arquées à jamais. Kill a rit à s'en étouffer avant d'aller nous réserver une chambre.

Nous passons la nuit dans le même lit, moi dans ses bras. Il ne m'a pas touchée, ni même embrassée sur la bouche, comme on voit dans les films. Je crois qu'il attend un signe de ma part pour se lancer.

Le lendemain matin, nous prenons un petit déjeuner copieux avant de repartir.
Nous roulons à n'en plus finir jusqu'à arriver dans un paysage familier. Nous ne sommes plus très loin.

Quand nous arrivons au club des Eagles, tout le monde s'empresse de sortir pour nous saluer. Je réalise que je ne les connais pas plus que ça. Mais si j'ai bien appris quelque chose avec John et chez les Eagles de San Antonio, c'est qu'il ne faut pas juger quelqu'un à son apparence.

Je repère Cherry dans la foule et me précipité dans ses bras. Nous fondons en larmes toutes les deux, heureuses de se retrouver.

Devil's Eagles T1. Les ailes de la liberté (réécriture en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant