Devil's Eagles T1. Les ailes de la liberté (réécriture en cours)

Chapitre 14 : Kill

J'admire bêtement les reflets ambrés du whisky qui attendent sagement que je me l'enfile.
Je préfère la bière d'habitude, mais là, j'ai décidé de me saouler la tronche. Et je n'aime pas me saouler à la bière. J'en bois juste pour me détendre et passer un bon moment avec mes frères.

Et pourquoi je veux me taper une cuite ? C'est la question à un million de dollars que tout le club se pose.

Snake s'est infiltré dans l'organisation de Sheitan depuis trois jours. On n'a pas eu de ses nouvelles depuis. On a mis les Utes sur le coup et ils nous préviendront au moindre signe de sa part.

Et puis il y a Bella. Je n'arrive pas à arrêter de penser à elle. Putain ! Quand je pense que je ne la reverrai plus jamais, ça me troue le bide pire que si j'avais pris une balle.

Le plan pour chopper Adam commence à prendre forme, mais on est loin d'être prêt et le prochain séminaire a lieu dans une semaine.

La seule vraie bonne nouvelle c'est qu'on a pu remplacer tout ce qui a brûlé dans l'entrepôt. Les frangins ont été plus que généreux lors de la collecte. Je soupçonne Blizzard de les avoir menacés d'utiliser la manière forte pour tous les convaincre.

Je m'apprête à avaler mon whisky quand Cherry arrive comme une folle furieuse.
Sérieux, j'ai pas envie qu'elle me prenne la tête ce soir. Je l'adore, c'est pas ça. Mais, bordel, quand elle commence, on ne l'arrête plus.
Et si je dois me taper une migraine ce soir, ce sera à cause de l'alcool et sûrement pas à cause d'une gonzesse qui jacasse.

- Kill…
- Pas aujourd'hui, Cherry.
- C'est Bella ! Elle a des ennuis !
- Quoi ? Comment ça ? Explique !

Là, j'avoue, je suis largué. Et je n'ai même pas encore commencé à boire. Comment diable Cherry pourrait-elle savoir ça ?

- Écoute, j'ai fait une bêtise. Mais peu importe. Elle m'a appelée. Adam l'a retrouvée. Il est au ranch des Walsh en ce moment même en train de la chercher.
- C'est où ?
- Au Texas.

Je fais un signe à Judge qui attrapé aussitôt son téléphone.
Putain, elle est au Texas.

- Elle est où là ?
- Dans un ranch voisin. Elle attend que je la rappelle.
- Ok. Dis-lui de ne pas bouger d'où elle est, on envoie le chapitre de San Antonio régler son compte à Adam et ensuite la récupérer.

Je me lève, j'avale mon whisky et me dirige vers la sortie. Je m'arrête dans mon élan et me retourne vers Cherry qui a déjà le téléphone à l'oreille.

- Dis-lui que je viens la chercher.
- Ok, mais il faut quinze heures pour…
- M'en tape, je vais chercher ma meuf !

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, je suis déjà en train de bouffer l'asphalte. Je compte bien rouler non stop jusqu'à San Antonio en dépassant toutes les limitations de vitesse. Je vais lui en donner moi quinze heures de route ! J'arriverai en même pas dix heures à cette allure.

Quand j'arrive à destination, il est six heures du matin. Je gare ma moto et entre dans le clubhouse. Quelques frangins sont déjà là, à moitié endormi sur leur café.

- Oh putain ! crie une voix grave derrière moi. Kill! Ça fait plaisir de te voir !
- Bull ! Je content de te voir aussi.
- T'es venu pour la petite meuf ou pour le bâtard qui la cherchait.
- Les deux.

Je suis Bull au bar et ne crache pas sur un bon café, voire plus. Bull a déjà attaqué le bourbon si tôt le matin. Ce con a toujours tenu l'alcool comme personne.

- J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. T'as une préférence ?
- J'aurais les deux de toute façon, dis-je en haussant les épaules.
- La mauvaise, c'est que le bâtard est vivant. Attends ! La bonne nouvelle, c'est qu'il est au sous-sol. J'ai pensé que tu aimerais le finir toi-même.
- Et comment !
- Mais dis-moi, c'est qui ce gars-là au juste ?

Je lui raconte toute l'histoire. Bull n'en croit pas ses oreilles. Lui non plus n'était pas au courant des petits secrets de mon père.

- C'est bien que tu aies pris la relève. Tu vas pouvoir mettre de l'ordre dans tout ça.
- Ouais, mais c'est pas gagné.

Nous passons la matinée à parler du bon vieux temps et des affaires du club.
Plusieurs membres me saluent, certains font des yeux ronds quand ils réalisent que je suis le président du chapitre mère.

Bull me file un coup de coude, c'est pour me signaler que Bella est arrivée.
Je me tourne face à elle. Je constate à quel point elle est belle et à quel point elle m'a manqué. Je constate aussi qu'un type énorme la suit comme son ombre. Je vous jure que si il a touché à ma meuf, je le défonce même si c'est une putain de montagne.
Je me lève et elle me remarque enfin.

- Kill ! crie-t-elle en se jetant dans mes bras.

Sur ce coup-là, Hulk ne l'a suis pas. Mais il ne l'a quitte pas des yeux pour autant.

- Tu vas bien ? Tu as des griffures.
- Je vais bien. John m'a aidé à m'enfuir du ranch.
- John ? Tu parles de Hulk, là-bas ?
- Hulk ? Comme dans la série télé ?
- Ouais. Je vois que tu rattrape ton retard.
- Tu n'as même pas idée de tout ce que j'ai appris en une semaine.
- Non, mais je ne vais pas tarder à le découvrir.

J'embrasse son front. Jamais je n'aurais cru être aussi heureux de retrouver une femme. Pas avec la vie que je mène.

- Kill, John n'a plus nulle part où aller. Les Walsh étaient sa seule famille et ils sont morts.
- Je vais m'occuper de ça. Mais avant, il faut que je te montre quelque chose.
- D'accord. Qu'est-ce que c'est ?
- Je veux que tu voies qui je suis vraiment, ce que je fais de ma vie.
- Je sais comment ça se passe. Vous vous battez, vous tuez, vous vendez des armes et parfois même de la drogue.
- Merde, où t'as appris tout ça ?
- À la télévision.

Je m'en doutais un peu. Bon, du coup je suppose que je peux aller tabasser et tuer Adam l'esprit tranquille.