Coude à coude.
Je pouvais sentir les effluves musquées de ton corps.Coude à coude.
Emplissant mon atmosphère contre mon gré.Je me sentais dirigée vers toi par un instinct qui ne relevait pas de moi, une vive passion enfouie, réprimée au plus profond de moi.
Je suis partie si loin en te distinguant des lueurs dans les yeux, la main dans les cheveux, ta moue d'attention ou d'ennui se changeant parfois en sourire.
Je suis partie si loin, j'ai imaginé, imaginé si coude à coude devenait corps à corps, enlacés, emboîtés, lèvres contre lèvres passionnées. J'ai imaginé soupirs au creux de mon cou, de mon oreille. J'ai imaginé effluves sur mon oreiller, auréole dorée, soyeuse chevelure,
J'en ai frissonné.Coude à coude a rejoint avant-bras, je sentais ta chaleur et je sentais la chaleur monter en moi.
J'en ai tremblé.
J'observais tes doigts effleurer l'accoudoir, je les imaginés explorer les douces contrées de mon corps, tracer mes contours, épouser mes courbes, s'enfouir en mon plus grand bonheur, profondément en moi.
J'en ai frissonné.
Je n'écoutais plus le texte, j'étais partie trop loin; Les amoureux, c'était nous pour le mirage dans mon esprit, mon esprit consumé par une brûlante, douloureuse passion étranglée que,
Coude à coude,
j'éprouvais pour toi.Et puis tu t'es écarté.
J'en ai grelotté.
J'en revoulais, même si cette petite chaleur n'était rien, c'était assez pour alimenter mon imagination sans vergogne en toute franchise, dans l'harmonie de mon désir.
Je te désire encore.
Je me questionne sur toi, je me demande, coude à coude ayant rejoint avant-bras, quelle émotion pouvait t'habiter toi?
Peut-être n'en as-tu rien pensé, t'es involontairement écarté, faute de confort de position, ou bien, dégoûté, peut-être que tu t'enfuyais? J'en doute, mais j'espère bien que toi aussi, tu désirais plus que ce simple coude à coude.
Je l'espère bien.Au fond, j'espère ne pas t'avoir effrayé ou répugné seulement, si tu n'en n'as rien pensé, so be it.
Je ne pouvais tout de même m'empêcher, empêcher esprit tordu, malsain de penser à toi avant de tomber dans les bras de Morphée pour la nuit, espérer malsainement qu'un peu grisé ce soir tu repenses à ma chaleur, ou peut-être, demain matin sans trop de choix, je te servirais que sais-je d'inspiration scénarique, fantaisie matinale du plaisir imposé.
C'est peut être tordu, je l'admets, mais tout être n'est-il pas tordu à sa manière?Ma folie par chance sait se réfugier dans le confort d'une page, d'un flot d'encre.
J'aimerais bien savoir ce que tes pages disent.
J'aimerais que tu veuilles savoir ce que les miennes disent.Ce soir, je ne sais pas trop c'était quoi, quel hasard, quel heureux événement m'a fait te voir différemment, quoiqu'un peu coupablement.
Je trouve peut-être une once de réconfort dans mes fantasmes familiers d'atteindre l'innateignable preux chevalier qui en vain, me méprise.
Je leur fait peur aux chevaliers.
Force de caractère ou lacune d'esthétique complémentaire, je leur déplaît.J'aimerais bien ne pas te déplaire, crois moi.
Maudite mon imagination, pardonne-moi si j'ai pu te faire éprouver l'inconfort de ma maladresse, de mon maladroit désir adroitement inabile pour s'exprimer qui, ce soir, s'est tout de même allumé en moi.
Ce feu que j'aimerais bien satisfaire dans tes bras, je le sais bien, brûlera éternellement, car tu ne me voudras pas.Coude à coude, plus près que jamais je ne serai de toi.
Je m'en désole, mais m'en console à la fois, en pensant aux autres qui entretiennent pour toi similaire passion incendiante.
Mais ça, tu dois sûrement le savoir.Oui, avec tes allures d'Apollon, tu dois sûrement le savoir. Et oh, tu sais, j'aimerais admirer de mes lèvres la sculpture divine de ton visage, de ton corps.
Je me lasse de l'exprimer, tu sais, ça ne fait qu'amplifier mon désir, mais oh, j'aimerais goûter tes lèvres, pressée contre toi, enivrée de ton parfum, tes mains aux creux de mes reins, entamant lente doucereuse descente, mes mains dans tes mèches blondes soyeuses, nos soupirs mélodieux, ta stature pourtant si douce et le picotement de l'ombre d'une barbe dans mon cou...Ne me convient développer davantage, je m'en perds déjà.
Je m'en suis trop perdue.Ce soir, je ne sais pas,
Coude à coude,
Si simplement.
Et pourtant je suis partie loin dans mon esprit avec toi.J'espère qu'il en est de même pour toi.
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Coude à coude.
Kısa HikayeLa fantaisie enivrante d'une soirée qui s'est presque écrite toute seule.