19. Comment tu vas ?

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Ploc. Ploc. Ploc.

Des gouttes tombaient lentement le long de la paroi du mur de pierre situé dans mon dos, finissant par se glisser dans le creux de ma colonne vertébral. Le froid ambiant de la pièce combiné à ce liquide lui aussi glacial me tirèrent de mes songes. Ouvrir les yeux ne fut pas une mince affaire, étant fermés depuis un trop long moment. Reconnaître le lieu dans lequel je me trouvais le fut encore moins. Rien ne m'était familier : l'odeur, l'ambiance, la noirceur de l'endroit, mais plus que tout, les barreaux qui se trouvaient face à moi.

Je tentai tant bien que mal de me relever sur mes deux jambes qui semblaient être, elles aussi, endormies depuis beaucoup trop longtemps. Après quelques secondes, je pus enfin me hisser sur mes pieds et avancer malgré des vertiges plus que présent. Je tendis les bras pour attraper les barres de fer qui me faisaient face, mais fus stoppée dans mon élan par une force qui les maintenait en arrière. Je me reculai alors, et cherchai à comprendre qu'elle était la source du problème.

Je n'eus pas grand mal à la trouver : deux chaînes en acier reliées au mur étaient fermement accrochées à mes poignets m'empêchant de me déplacer à ma convenance. Je m'approchai de l'origine de mon nouveau bijou, tentant par la même occasion de m'en défaire. Cet exercice fut vain, tirer sur ces dernières pour les décrocher du mur eut pour seul effet de me faire tomber à la renverse sur le sol. C'est alors que je pus ressentir un poids léger autour de mon cou : le pendentif de ma mère était toujours bel et bien là cependant, mes vêtements, eux, n'y étaient plus. J'étais à présent vêtue d'une simple robe blanche légère, trouée à certains endroits, laissant apercevoir des parcelles de ma peau.

Tout me revient petit à petit en tête : mon altercation avec Xander, mon « enlèvement », le regard de cet homme... Il a certainement dû m'assommer avant de me conduire ici, dans cette pièce sombre et... fermée. Ils devaient veiller sur moi, ils l'ont juré. Tout cela pour que je finisse enchaînée et habillée dans... Ils ont changé mes vêtements... Ils m'ont déshabillée...

Ma poitrine se mit à se soulever très rapidement.

Pourquoi me suis-je endormie ?! Je me souviens d'absolument rien ! Si cela se trouve ils... Ils ont...

Le tremblement de mes mains fit s'agiter le métal de mes chaînes, les faisant se cogner contre le sol. Un petit son aigu apparaissait à chaque rencontre entre l'objet et les pierres froides, accentuant le sentiment d'angoisse coincé dans mon abdomen. Le seul moyen que je trouvai pour l'atténuer ne serait-ce qu'un petit peu, fut de crier en demandant de l'aide. Je n'eus évidemment aucune réponse.

Et puis, soudain, une porte claqua violemment me faisant sursauter. Des pas se rapprochèrent de ma cellule, accompagnant avec eux une petite lumière qui m'aveugla. Un homme, que je soupçonnais être un garde, fit son apparition, un grand sourire collé au visage. La flamme de la lanterne qu'il tenait dans sa main reflétait dans ses prunelles vertes et éclaircissait quelque peu le brun de ses cheveux.

Garde : Bonjour ! Comment tu vas ? Demanda-t-il avec un air guilleret.

Je fronçais les sourcils face à sa demande : il ne faisait pas parti des deux mercenaires qui m'avaient enlevé, mais il n'en restait pas moins un danger. Je ne voulais pas lui répondre, il était certainement venu pour me soutirer des informations, chose que je ne comptais pas lui donner.

Garde : N'aie pas peur, je ne suis pas méchant.

Il sortit un trousseau de clés de l'une de ses poches et s'en servit pour ouvrir la porte de cette prison. Il la referma évidemment derrière lui avant de s'approcher de moi. Je me reculai par réflexe, jusqu'à atteindre le mur dans mon dos. Il déposa la lumière au sol, à à peine quelques centimètres de moi puis, il s'assit en tailleur face à ma personne.

Un Coeur Nohrien   Léo x OC x Takumi    (Fire Emblem)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant