Un Coeur Nohrien Léo x OC x Takumi (Fire Emblem)

27. C'est le cas.

La main droite posée sur la porte coulissante menant droit à la prison souterraine, je laissai encore une fois l'hésitation prendre le dessus sur ma raison.

Je savais pertinemment que le mercenaire qui avait tenté de me tuer se trouvait quelques mètres plus bas, que je devais me tenir loin de lui pour éviter tout danger, pour pouvoir passer à autre chose. Et pourtant, j'étais là, prête à descendre lui rendre visite. J'avais besoin de réponses à mes questions, de savoir pourquoi et surtout pour qui il avait entrepris cet assassinat.

Et puis j'étais parfaitement consciente des problèmes qu'entraînerait cette soudaine visite. Il suffisait de voir à quel point Ryoma s'était énervé en apprenant ce qui avait eu lieu non loin de lui sans qu'il ne puisse faire quoique se soit. Et alors qu'Azura attendait impatiemment que je me réveille suite à mon malaise, notre frère aîné, lui, souhaitait uniquement nous faire une longue et fatigante leçon de morale. C'était la première fois que je le voyais aussi en colère, mais, ma cousine et moi nous en doutions, la peur dominait son jugement et sa réaction. Il nous en voulait d'avoir mis nos vies en jeu pour une simple promenade près d'un lac, d'avoir consciemment fui cette maison alors que nous n'en n'avions pas l'autorisation et, certainement le pire, avoir trahi la confiance qu'il nous portait.

Pour être sûr que cela ne se reproduise pas, Ryoma avait renforcé notre surveillance, faisant en sorte qu'Azura et moi soyons constamment suivies par un garde nous empêchant de rendre visite à qui nous voulions. Et c'est ainsi que je mettais retrouvée isolée, enfermée dans ma chambre, sans personne avec qui parler jusqu'à ce que Takumi passe devant la porte de ma chambre il y a quelques minutes. J'avais réussi à le convaincre de discuter avec moi sans qu'aucun gardes ne nous écoutent et l'avais ensuite supplié de faire en sorte que je puisse être seule, l'histoire d'une petite heure, pour souffler un peu. Il avait bien évidemment refusé au premier abord, mais, après maintes et maintes demandes, avait fini par céder.

J'ouvrai finalement cette porte, en prenant soin de ne pas me faire repérer, et la refermai immédiatement derrière moi. J'attrapai l'une des torches accrochées au mur pour éclairer le chemin que m'offraient ces escaliers escarpés, me permettant d'atteindre l'endroit dans lequel résidait l'homme aux yeux verts. Une fois le pied posé sur le sol en pierre, je pus l'apercevoir assis au fond de sa cellule, laissant sa tête reposait sur l'un des murs. Ce lieu suffit à me rappeler de très mauvais souvenirs, tout comme ce tueur, qui était à présent dans l'inconfortable position dans laquelle je m'étais trouvée il y a plusieurs semaines. Il finit par ouvrir doucement les yeux, cachant à l'aide de l'une de ses mains la lumière aveuglante du feu que je transportais.

Eiko : Vous êtes réveillé ? Demandai-je en accrochant ma torche sur le mur derrière moi.

Mercenaire : Difficile de ne pas l'être avec toute cette lumière. Dit-il en se redressant. Je ne pensais pas que tu oserais venir me rendre visite si tôt.

Eiko : Qui vous as autorisé à me tutoyer ?

Mercenaire : Vous recommencez avec vos questions ennuyantes... Soupira-t-il en s'approchant des barreaux en fer. Sache que je n'ai besoin de la permission de personne pour t'adresser ainsi la parole.

Eiko : Sauf que vous n'êtes pas en position de faire ce que vous souhaitez, dois-je vous rappeler que vos poignets sont enchaînés ?

Mercenaire : Non, ce n'est pas nécessaire. Mais puisque tu me le fais remarquer, j'aimerais savoir ce que tu comptes me faire si je continue à te parler de cette façon. Car, entre toi et moi, nous savons très bien que tu n'es pas capable de me faire taire. Déclara-t-il avec un sourire moqueur.

Eiko : Détrompez-vous, je ne suis plus la gentille princesse de Nohr qui ne souhaite le mal de personne. Croyez-moi quand je vous dis que je ne retiendrais pas mon frère quand il viendra vous faire cracher tout ce que vous savez.