14. Marchi beaucoup !

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Je frottais délicatement mes yeux et laissais ma bouche s'ouvrir au rythme de mon bâillement. Ma chambre était plongée dans la pénombre, seule quelques bougies nous permettaient de voir à notre aise. La grande fenêtre qui bordait mon lit affichait un doux paysage : l'herbe des jardins était encore une humide à cause de la rosée, les feuilles des arbres virevoltaient au gré du vent, les nuages couvraient le ciel, mais laissaient paraître au loin le début de l'aube.

Je déteste le matin... Si seulement je pouvais dormir juste quelques minutes de plus. Mes nuits se font plus courtes, c'est temps-ci et pour cause : mes insomnies à répétitions. Lorsque j'arrive enfin à fermer l'œil, ce sont mes mauvais rêves qui décident de me mener la vie dure. Ils sont de plus en plus présents, de plus en plus effrayant, de plus en plus réalistes... Et c'est ce qui me tracasse le plus. Mon cerveau ne cesse de se remuer dans tous les sens pour comprendre le pourquoi du comment Garon a fait cela, mais le résultat n'est jamais très probant. Ressent-il du plaisir à élaborer ces stratagèmes ? J'aimerais penser que non mais au vu des nombreuses manigances qu'il a mis en place, il serait difficile de croire qu'il regrette.

Un linge vient s'échouer sur mon visage me faisant sortir de ma réflexion. Je soulevais ce dernier pour pouvoir de nouveau accéder à la lumière et pus observer Léo ajustant la cape qu'il venait d'enfiler.

Léo : Arrête de trop penser, cela ne t'apportera rien de bon. Déclara-t-il en fermant les boutons de son vêtement.

Eiko : J'étais simplement en train de me demander quelle heure il était.

Léo : Tu m'as déjà posé la question, il y a à peine dix minutes.

Eiko : Et toi tu n'y as pas répondu. Repris-je en dépliant l'habit qu'il m'avait lancé plutôt.

Léo : Si je te le dis, tu vas te plaindre de ne pas avoir pu dormir plus longtemps.

Eiko : Et j'aurai raison de le faire. Je me plaçai face au miroir pour mettre à mon tour ma cape sur mes épaules. Non, sérieusement, quelle heure est-il exactement ?

Léo : J'aime beaucoup ton collier. Lança-t-il avec un mouvement de tête pour le désigner.

Eiko : Cela ne répond pas du tout à ma question !

Léo : Je n'ai pas l'intention de le faire. Dit-il avec un sourire malicieux. Dépêche-toi, le carrosse va arriver d'une minute à l'autre.

J'attachais rapidement mon manteau, vérifiais que mon collier était bien accroché et coinçais ma chemise blanche dans mon pantalon noir. Ma tenue simple ne laissait en aucun paraître le fait que je fasse partie de la famille royale, tout comme Léo qui avait lui aussi opté pour un style discret pour se fondre plus facilement dans la masse.

En réalité, je ne risque pas vraiment d'être reconnue, je ne suis jamais sortie du château et personne, mis à part les hommes et les femmes qui travaillent ici, ne connaît mon physique. C'est une chance d'ailleurs, je vais pouvoir profiter sans avoir peur d'être découverte en me promenant sans gardes pour me protéger, bien que je n'ai pas besoin d'eux pour me défendre. Léo, lui, va devoir faire plus attention, nous sommes en temps de guerre et il peut très certainement y avoir des espions Hoshidiens dans la capitale. Ils pourraient y voir une chance inouïe d'atteindre sa majesté et donc en profiter pour s'en prendre à lui.

Eiko : Mais à quelle heure doit-il arriver ? Demandai-je en ouvrant la porte.

Léo : Tu penses vraiment m'avoir ainsi ?

Eiko : Cela fonctionne d'habitude...

Il ricana et se saisit de ma capuche pour me la faire enfiler de force. Elle atterrit au milieu de mon visage m'empêchant de regarder où je posais mes pieds.

Léo : La taille est parfaite. Je ne sais pas qui te l'as faite, mais il a un grand talent.

Eiko : Arrête de te moquer. Dis-je en le bousculant gentiment. C'est Felicia qui a pris les mesures et, pour sa défense, je n'ai pas cessé de bouger dans tous les sens pendant la séance.

C'est évidemment un mensonge, j'ai été très calme et ne l'ai pas gênée durant son travail. En revanche, Felicia, elle, ne tenait pas en place. Je ne sais plus pour quelle raison exactement, mais il me semble qu'elle avait entendu parler d'un garçon très mignon et avait pour seule idée de le rencontrer au plus vite.

Léo
: La pauvre... Ce doit être compliqué de te supporter toute la journée. Je lui assénai un léger coup de coude dans les côtes ce qui lui provoqua un rire. Enfin ce ne peut pas être pire que travailler avec Élise, elle ne supporte pas de rester sans bouger plus de trois secondes.

Cette idée me fit sourire puisque, pour y avoir assisté plus d'une fois, Léo avait totalement raison. Elle ne pouvait pas s'empêcher de gigoter dans tous les sens, de parler, de rire comme si les servantes qui s'occupaient d'elles n'avaient que cela à faire.

Eiko : C'est en partie pour cela que ses domestiques l'apprécient. Je commençai à avancer dans le couloir. Le temps leur paraîtrait affreusement long si notre petite sœur était aussi distante et froide que toi.

Léo : Tout le monde m'apprécie Eiko et je n'ai pas besoin de sauter dans tous les sens pour que ce soit le cas. Et puis je ne vois pas l'importance d'avoir autant de vêtements alors, devoir les essayer pour ne les porter qu'une seule fois représente une perte de temps considérable.

Un Coeur Nohrien   Léo x OC x Takumi    (Fire Emblem)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant