26. Ne m'appelez pas comme cela.

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Après un rapide coup d'œil sur ma gauche, je me faufilai à pas de loup dans le couloir qui reliait ma chambre à cette fameuse porte que j'avais découverte il y a peu de temps. Je vérifiai une dernière fois que personne ne me suivait puis empruntai cet accès direct vers la forêt du château. Une fois en dehors de cette immense demeure, j'accélérai le pas, slalomant entre les nombreux arbres, jusqu'à atteindre une distance raisonnable avec cette habitation.

Le soulagement finit par envahir mon corps, j'avais enfin réussi, après de nombreuses tentatives infructueuses, à sortir de cet endroit bien trop surveillé à mon goût. Plusieurs servantes avaient utilisé ce chemin et je n'avais encore jamais eu l'occasion de l'emprunter. J'étais ravie que cela ait marché sans avoir à m'y reprendre plusieurs fois, je pouvais à présent vagabonder librement jusqu'au coucher du soleil, heure à laquelle je devais impérativement rentrer pour ne pas éveiller les soupçons. Je ne cherchais de toute façon pas à m'enfuir pour le moment, je repérais simplement les lieux et, plus que tout, tentais de trouver une route qui pourrait me conduire à Nohr le plus facilement possible.

Pas à pas, je m'engouffrai dans ce bois qui me semblait être de plus en plus gigantesque et sans échappatoire. Puis, à force d'avancer, une voix calme se fit entendre au loin : elle était douce, mélodieuse et semblait se parler à elle-même. Ma première idée fut de fuir, de m'éloigner le plus loin possible pour m'assurer de ne pas être repérée, mais, lorsque je reconnus cette berceuse, je me décidai finalement à m'approcher de cette personne.

Arrivée à quelques mètres d'Azura, je me cachai derrière l'un des grands chênes qui parsemaient ce lieu, pour profiter du paysage sans prendre de risques inconsidérés. Je pus apercevoir un lac sur lequel se reflétait les rayons du soleil, un petit ponton en bois le surplombait et, au bout de celui-ci, se trouvait ma cousine assise à son aise, profitant de la légère brise qui faisait voler ses cheveux. Mon envie de savourer plus intensément cette merveilleuse musique me força à m'avancer encore plus, faisant craquer une branche sur le chemin. Ce bruit fit s'arrêter net Azura qui se retourna dans ma direction, complètement paniquée.

Azura : Qui est là !? Montrez-vous ! S'exclama-t-elle en se levant rapidement.

Eiko : Ce n'est que moi ! Dis-je en levant les mains en l'air. Désolée, je ne voulais pas t'effrayer. Déclarai-je en m'approchant d'elle.

Elle soupira, soulagée de constater qu'il ne s'agissait que de moi, et prit de nouveau place face au cours d'eau.

Azura : J'ai eu peur qu'ils viennent à nouveau me chercher... Murmura-t-elle en laissant ses yeux se plonger dans le vide.

Eiko : Ne t'inquiète pas, nous veillons tous sur toi. Affirmai-je en m'asseyant à ses côtés. C'est d'ailleurs plutôt étonnant que tu puisses sortir seule. Remarquai-je, légèrement jalouse de cet avantage.

Azura : Je ne le peux pas... Je suis sortie sans prévenir qui que ce soit. Lâcha-t-elle, laissant apparaître une pointe de culpabilité.

Eiko : Je vois... Si tu veux savoir, j'ai fait exactement la même chose que toi. Répondis-je, dans le but de la rassurer.

Azura : Cela ne m'étonne pas. Rigola-t-elle. Personne ne peut te tenir enfermée bien longtemps.

Eiko : Je pourrai dire la même chose de toi.

Azura : Tu as raison mais depuis mon enlèvement, Ryoma refuse de me laisser sortir. Il dit que c'est trop dangereux. Déclara-t-elle avec une pointe de tristesse dans la voix. Je sais qu'il fait cela pour me protéger, mais j'ai l'impression d'être encore plus enchaînée que lors de ces longues et interminables semaines...

Un Coeur Nohrien   Léo x OC x Takumi    (Fire Emblem)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant