20. Je dis simplement la vérité

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Le chant des oiseaux, le soleil qui venait délicatement se poser sur mon visage et le léger courant d'air qui faisait s'agiter mes cheveux eurent raison de mon lourd sommeil. Après quelques clignements de la part de mes yeux pour retirer le voile flou qui s'y était déposé, je pus enfin observer le décor qui s'offrait à moi. Allongée dans un futon, je regardais plus en détail le paysage que m'exposait l'ouverture de ces fameuses portes coulissantes : un cerisier en fleur surplombait ce petit jardin convivial, laissant ces pétales s'échouer dans le bassin situé à côté de lui.

Ce genre de panorama n'est visible à Nohr que dans les recoins les plus éloignés de la ville. Je n'ai eu l'occasion d'observer cette variété d'arbres que lors de mon séjour en Hoshido... C'est également le cas de cette chambre, elle représente à elle seule la maison traditionnelle dans laquelle les Hoshidiens ont l'habitude de vivre. Peut-être est-ce cela le paradis ?

Je m'aidai de mes avants-bras pour me redresser et m'installer confortablement sur ce matelas malgré de légères douleurs dans les côtes. Elles étaient évidemment bien moins affligeantes que ce que j'avais pu endurer durant cette longue épreuve, mais elle n'avait pas totalement disparu : j'étais donc bel et bien encore en vie. Je profitai de ma position pour observer que tout mon buste était recouvert de bandage, tout comme mes bras qui avaient, à de très nombreuses reprises, servis de page blanche pour mon tortionnaire.

Le bruit du coulissement de l'une des portes de la pièce me sortit de mes songes. Je tournai alors ma tête sur ma gauche, apercevant une jeune fille les mains pleines de bandes blanches et de compresses de différentes tailles. Elle releva son visage dans ma direction avant de le rebaisser presque instantanément après m'avoir regardé dans les yeux. Une teinte rosée était venue se déposer sur ses pommettes et ses magnifiques cheveux roses m'empêcher de contempler plus en profondeur ce portrait que je n'avais pas pu observer depuis bien trop longtemps. Mon corps ne put avoir une autre réaction que l'agglutination de larmes au coin de mes yeux : voir ma jeune sœur Sakura était une chose inespérée.

Ma première impression fut celle d'un rêve, je me souvenais facilement du calvaire que j'avais enduré et, par conséquent, de l'explosion qui avait suivi. Être en vie relevée déjà du surnaturel, mais l'être, et en plus de cela, sans réelle séquelle physique ne tenait que de l'imaginaire, moi qui avais longtemps cru, et même souhaitais perdre la vie dans cette cellule. J'avais eu l'impression d'halluciner en apercevant Takumi et la garde royale d'Hoshido, mais, ce que je voyais à présent, ne faisait que me confirmer la réalité des choses.

Sakura : Ce sont tes... Tes blessures qui te font souffrir ? Demanda-t-elle avec son habituel bégaiement.

Eiko : Non... Ne t'en fais pas... Répondis-je en essuyant mes pleurs du revers de ma main. Merci d'avoir pris soin de moi.

Sakura : Je... C'est tout à fait normal. Déclara-t-elle en rougissant de nouveau.

Elle n'a vraiment pas changé : ces attitudes, sa manière d'être et sa façon de s'exprimer sont exactement les mêmes que lors de notre précédente rencontre. C'est une bonne chose, j'apprécie tous ses traits de caractère que cela soit sa nervosité face aux gens ou encore sa timidité maladive. Sur ces points-là, elle est à l'exacte opposée d'Élise, mais elles possèdent toutes les deux la même volonté d'aider et de secourir les gens dans le besoin chose dont je suis très fière.

Sakura : Il... Il faut que je vérifie que tes plaies soient bien cicatrisées... Dit-elle en montrant les bandages qui recouvraient mon corps.

Je hochai la tête avant de lui tendre mes deux bras qu'elle saisit avec toute la délicatesse du monde. Elle décrocha doucement les bandes et me laissa voir le merveilleux travail qu'elle avait effectué : il n'y avait pratiquement aucune marque, seulement quelques cicatrices ici et là. Les brûlures dues au retour de flamme n'étaient même pas visibles tout comme les traces que m'avaient prodigué les chaînes attachées à mes poignets.

Un Coeur Nohrien   Léo x OC x Takumi    (Fire Emblem)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant