CHAPITRE 32 : Mr. Anderson

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Une crise cardiaque. Sa mère venait de faire une crise cardiaque. Maria était encore sous le choc de cette soudaine nouvelle. Les médecins l'avaient prit en charge et la jeune fille était décidée à rester auprès d'elle et de ne pas s'endormir malgré l'énorme fatigue. Elle pensait tellement à sa mère qu'à cet instant précis, Brad était complètement sorti de son esprit. Elle n'a jamais été aussi inquiète de sa vie que maintenant. C'était comme si sa vie en dépendait.

Une heure et demi plus tard, Adrianna était enfin dans sa chambre et Maria voulait à tout prix la rejoindre. Avant d'entrer dans sa chambre, un médecin en ressortait. Il avait l'air d'avoir la trentaine, cheveux blonds, les yeux plongés dans un carnet de notes qu'il lisait soigneusement. Ses beaux yeux bleus azur venait ensuite se poser sur ceux de Maria.

- Bonjour, c'est ma mère qui est ici, disait-elle poliment. Alors, elle va bien ?

- Elle a besoin de repos, je vous transmettrai son diagnostic par écrit quand cela sera fait.

- Mais... c'est grave ?

- Cela fait partie des symptômes de sa maladie, la myocardite.

Il lui adressa un franc sourire pour essayer de rassurer la jeune fille. Malheureusement, la jeune fille était loin d'être optimiste et insouciante.

- Je... je peux la voir ?

- Elle s'est endormie, répondit le médecin.

- Je veux juste rester auprès d'elle, je vous en prie.

Cette dernière baissa ses yeux vers l'étiquette où était inscrit son nom « Dr Franksberg », c'était allemand. L'homme lui autorisa donc de rester auprès d'elle à condition de la laisser dormir et de ne pas la réveiller.

Une fois dans la chambre, la belle blonde eut un énorme pincement au cœur en voyant la cinquantenaire allongée. Ses légères rides autour de ses yeux et ses sourcils encore légèrement froncés même dans son sommeil montraient que la femme était fatiguée et souffrait énormément. L'électrocardiogramme à sa droite montrait les battements de son cœur à fréquence lente et régulière. La jeune fille s'empara d'une chaise pour se mettre près d'elle tout en lui tenant fermement sa main si frêle et froide.

Elle se mordilla douloureusement la lèvre inférieure pour ne pas succomber à nouveau, il était hors de question qu'elle se remette à pleurer. Le coeur de sa chère mère battait encore, il n'y avait jusque là rien de très alarmant tant qu'elle était encore en vie. La jeune fille se mettait même à imaginer sa triste et misérable vie sans sa mère, c'était impossible d'être sans elle. Cette dernière l'avait élevée dans la joie malgré la stricte éducation inculquée par son père. Il était très sévère et souhaitait à tout prix lui enseigner les bonnes manières. C'était une chose de réussie car à présent, Maria ne pouvait qu'être fière d'elle ; polie, bien éduquée et aimable, que demander de mieux ? Leur séparation avait fait beaucoup de mal à la jeune fille, elle se sentait malheureuse sans son père qui lui manquait encore. Elle se contentait simplement de quelques appels vidéos lorsque ce dernier n'était pas préoccupé par son travail à pleins temps.

L'image du sourire radieux de sa mère et du rire contagieux de son père apparaissait subitement dans son esprit. Un fin sourire se dessina sur son visage tout en continuant de serrer aussi fort la main de sa mère. Elle souhaitait vraiment revivre sa vie d'avant, avec son père, en Espagne. Sans le divorce de ses parents. Sans la maladie de sa mère qui l'a ronge à petit feu. Sans son emménagement à Denver. Sans Brad.

C'était assez contradictoire car sans tout cela, Maria n'aurait jamais rencontré Brad de sa vie. Elle ne serait jamais tombée amoureuse de ce bel homme mystérieux, arrogant mais au grand cœur à la fois. Elle se demandait même comment aurait été sa vie sans lui. Tomber amoureuse un jour était à la fois l'un de ses plus grands souhaits et l'une de ses pires craintes. Elle ignorait à quel point cela pouvait en devenir aussi maladif. Penser constamment à cette personne, avoir tout le temps envie de la voir, d'être dans ses bras, d'entendre sa voix et même de l'embrasser encore et encore jusqu'à ne plus avoir de souffle. C'était beau mais triste en même temps. Ce dernier n'était plus là, auprès d'elle. Elle n'avait à présent plus aucunes nouvelles de lui après ce qu'il venait de se passer la nuit dernière.

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