Dans les yeux d'un Shelby || Tome I (en réécriture)

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗

     Je ne m'attendais pas à ce qu'il perde connaissance. Qu'est-ce que je devais faire ? Remonter et faire comme si je n'avais été témoin de rien ? Pourtant, je ne suis pas comme ça. Sauf que j'étais comme tétanisée, je ne savais absolument pas si je devais prendre le risque de m'approcher de plus près afin de vérifier si c'était grave ou non. Mais si ça l'était, je ne devais pas non plus prendre le risque qu'il lui arrive quelque chose. Je devais me débrouiller seule pour cette fois. Hors de question d'appeler Federico ou qui que ce soit d'autre. Comment est-ce que j'expliquerais ma présence ici ?

Je regardais un peu autour de moi, cherchant quelque chose qui pourrait m'aider. Et soudain, accrochée à côté des escaliers, il y avait une clé. Pourquoi je ne l'avais pas vu plus tôt ? Il n'y avait aucun doute sur le fait que c'était le double de la cage. Il n'y aurait aucun intérêt à mettre à cet endroit une clé, si elle ne servait pas à ouvrir la porte de la cage. C'était sûrement pour les hommes de mains de mon père. En cas d'urgence, s'il ne pouvait pas être sur place et qu'il avait besoin de son prisonnier, il pouvait charger quelqu'un d'autre de le déplacer, même s'il avait sur lui la clé originelle. Celle-ci était là pour les situations d'urgence et à ce moment, ça me semblait en être une.

Une fois la clé récupérée, j'entrai dans la cage en prenant soin de juste refermer sur moi la porte, au cas où. Je n'avais pas envie d'être enfermée avec John Shelby. Je m'agenouillai à ses côtés et pris son visage entre mes mains afin de mieux inspecter son état. Il était légèrement pâle, mais ça se justifiait par le peu de fois qu'il ait été nourri. Ensuite, les coups qu'ils avaient dû recevoir avaient presque disparu, il ne pouvait donc pas s'être évanoui, dû à la violence. Alors, qu'est-ce qu'il avait ?

"Tu es beaucoup trop naïve."

     C'est vrai. Je ne savais pas ce qui m'avait pris. Je vis les yeux de John Shelby s'ouvrir soudainement, tandis qu'il m'attrapait le poignet sans que je m'y attende. Je tentais de me libérer et en même de faire barrière entre lui et la porte. Même si je savais qu'il n'aurait aucun mal à s'échapper. J'essayais juste de minimiser les conséquences de mon erreur. Cependant, il se contentait de se redresser, lentement, tout en continuant de tenir mon poignet. J'étais terrorisée. Jamais, je ne me suis menti à moi-même en me disant que je n'avais pas peur de cet homme. J'avais peur de ce qu'il pouvait me faire. Mais il ne faisait rien et sans que je m'y attende, il lâcha ma main et me regardait en silence. Un silence, que je m'empressais de briser.

"Vous n'allez pas essayer de partir ? demandai-je interloquée.

Non. Tu m'as dit que tu allais m'aider à m'enfuir, disait-il, Je suis curieux de voir ce que ça peut donner."

     Ce que je déduisais de cette réponse, c'était qu'il voulait me tester. Être sûr que j'allais vraiment mettre mes paroles à exécution ou si j'allais me dégonfler ou encore, si c'était une ruse de ma part afin d'informer mon père de quelques éléments. Pourtant, j'avais bien l'intention de trouver quelque chose pour le sortir d'ici. Moi aussi je voulais voir où est-ce que cela allait nous mener. Alors, je m'installais face à lui, oubliant presque que je ne portais pas une robe adaptée à ce genre de situation. John Shelby remarqua que je n'étais pas très à l'aise.

"En quel honneur t'es-tu habillé ainsi ?

Je... Il se trouve que j'ai été invitée à dîner."

     Il fronça légèrement les sourcils. Il paraissait un peu contrarié mais je pense que c'était parce qu'il comprenait que je n'allais pas tarder à partir. Il détaillait une dernière fois ma tenue, mon visage et ma coiffure, avant de soupirer. Je venais pour ma part de me rendre compte qu'il me tutoyait. Il semblait vite écarter les formalités et il était bien trop curieux.