𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐗𝐈𝐕

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     Une chose assez étrange que j'ai pu remarquer ces derniers jours, c'était l'absence de Federico, qui n'avait pas refait surface depuis la désastreuse soirée. Tout était également très calme depuis le retour de mon père. Il ne semblait pas au courant des visites que je rendais à John Shelby et Emilio agissait de manière très naturelle. Voire, trop naturelle. Je n'arrivais plus à déterminer s'il fallait le voir comme un ami ou un ennemi. Néanmoins, je ne faisais pas d'Emilio ma priorité. Je devais encore tout préparer pour le départ de John, qui arrivait à grand pas.

Elizabeth m'avait assurée que tout ce que je lui avais demandé était prêt, pour le jour où il devrait quitter le manoir. J'avais également prévu de lui rendre une dernière visite, afin de lui demander de m'attendre dans une maisonnette, qui se trouvait à très bonne distance du manoir, mais demeurait toujours dans le domaine. Autrefois, cette maisonnette servait aux domestiques. Ainsi, ils y vivaient pour la plupart, avaient tout ce dont ils avaient besoin et en particulier quand ces derniers avaient des enfants.

En attendant que le jour fatidique arrive, j'espaçais mes visites dans le sous-sol, j'agissais de manière normale, comme si je n'y avais jamais mis les pieds, puisque je ne devais éveiller aucun soupçon. Lorsque je ressentais le besoin de m'y rendre, je privilégiais les visites nocturnes. John dormait très peu, en raison de son angoisse nouvelle et inattendue face à cette évasion, dont il ne craignait pas le pire pour lui, mais plutôt pour moi. J'essayais avec autant de bien que de mal à le rassurer comme je le pouvais, et il se montrait de plus en plus affectif à mon égard. Quant à moi, ma nervosité était très difficile à dissimuler. Au point, dont il arrivait que je me perde dans mes pensées, souvent dans les moments les moins propices à ce genre de chose, me demandant si tel ou tel élément du plan que j'avais battit avec l'aide d'Elizabeth était le bon chemin à prendre.


     Il ne restait que deux jours avant que John parte de ce manoir, qu'il quitte cette cage, qui l'a retenu bien trop longtemps. Plus jamais, il ne subira les violences d'un homme, face à laquelle il n'avait aucune possibilité de se défendre. Et je savais combien, il voulait souvent défouler toute sa colère. Très souvent, il me répétait qu'il ne jetterait pas toute cette colère sur mon père, car il n'aimerait pas que je perde la dernière personne qui partageait mon sang. Alors, il se vengerait sur Federico, pour toutes les paroles, les gestes, qu'il avait pu avoir envers lui, mais surtout envers moi. John m'avait conté qu'il n'était le meilleur des modèles à suivre, en manière de qualité de vie, mais jamais il ne se permettrait d'avoir des paroles et des gestes envers une femme de cette manière. Pas aussi irrespectueuses.

À deux reprises, il m'avait de nouveau demandé de l'accompagner. De quitter cet endroit, où tout me mènerait à un destin que je ne désirais pas, à me marier à un homme que je n'aimerais jamais. Bien que la seule raison qui me retiendrait ici, c'était mon père. Cependant, je refusais. Encore et encore. Le suivre, signerait obligatoirement son arrêt de mort, mon père lancerait des hommes à ma recherche et combien savait que la mafia était une organisation puissante. Qu'ils me retrouveraient et que s'en suivrait un massacre entre sa famille et la mienne. Je refusais de vivre ça et d'avoir sur ma conscience, la mort de John.

Lorsque la nuit était assez bien avancée, mais pas trop pour que l'aube soit sur le point de paraître, je décidai de me lever. J'essayais de faire le moins de bruit possible, car j'avais convenu de partager ma chambre avec Elizabeth, qui dormait autrefois dans une salle commune aux domestiques. Mais je lui avais accordé une confiance, telle que je souhaitais l'avoir auprès de moi à n'importe quel moment. Depuis que mes angoisses étaient apparues, elle m'avait été d'un grand soutient et chacune de mes confidences, c'était à elle que je les adressais.

Ainsi, je marchais à travers le long couloir de l'étage, et me rendis au rez-de-chaussée. J'étais attentive au moindre bruit, craignant que mon père ou Emilio ne soit pas encore endormis, mais mon chemin jusqu'au sous-sol, se déroula sans encombre. À mon plus grand soulagement. Sans surprise, John ne dormait pas. Lui aussi, savait que son départ était très proche. En me voyant arriver, il se leva, un léger sourire illuminait son visage, qui en temps normal, demeurait très fermer. J'entrais naturellement dans la cage, mais ne savais trop quoi dire, alors je décidai de lui expliquer les dernières choses, avant de ne plus le revoir avant quelques jours.

Dans les yeux d'un Shelby || Tome I (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant