𝐄𝐱𝐢𝐥𝐞́ ➸ Drarry

chapitre deux

L'étincelle 

I

Il y avait trop d'informations autour de lui, il était immobile, dans l'incapacité totale de pouvoir se protéger et de comprendre ce qu'il se passait. Drago se retrouvait à nouveau spectateur de la folie des sorciers. Il se sentait coupable, la culpabilité mélangée au dégoût lui serrait la gorge, de plus en plus, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus respirer. Le voilà maintenant entrain de se débattre, de griffer, de supplier, dans un souffle entrecoupé, à cette personne de le lâcher. Il agonisait, les mains calleuses autour de son cou se resserraient inexorablement. Des hurlements provenaient à lui sans qu'il puisse totalement savoir s'ils étaient ponctués d'horreur ou au contraire encourageaient sa descente en enfer. Son père était là aussi, observant la scène sans bouger, sans montrer d'empathie face à ce que subissait à son fils. Tout en lui montrait son absence et son détachement. Alors, Drago abandonna, il l'avait bien mérité, il n'appartenait pas à ce monde et il acceptait la mort.

Pourtant, il pleurait à chaudes larmes. Ses pleurs avaient trempé ses vêtements, sa nuque... Son cou qui était libre de toute emprise.

Drago se releva en sursaut tout en hoquetant, sanglotant. Il passa sa main à l'endroit où il avait souffert de la strangulation, puis sur ses jambes, dans ses cheveux. Il était en chair et en os mais ne pouvait arrêter les sanglots qui le secouaient. Il plaqua ses deux mains contre sa bouche, s'ordonnant d'arrêter et se courba en deux, comme si la douleur mentale devenait physique à lui en tordre le corps. Après plusieurs minutes, au cours desquelles le garçon en sueur s'était débattu contre ses propres démons, il finit par se calmer et se sentait même groggy, comme assommé. Il ne voulait plus penser au cauchemar qu'il venait de faire, qui semblait retracer des événements on ne peut plus réels. Il ne voulait penser à rien, retomber dans un sommeil profond, sans rêves, oublier qui il était et ne plus se réveiller.

Il décida alors de se rallonger, sa main toujours proche de sa gorge — comme si l'éventualité d'une autre agression était à prévoir — et saisit son oreiller en le serrant fort contre lui. Au dessus de son couchage planaient les spectres de son passé et en dessous le vide l'attendait.  

II

Il se retournait, fixait la toile de la tente, écoutait les bruits mystérieux et à la fois rassurants de la forêt mais rien n'y faisait. Impossible de se rendormir dans une telle situation, des monstres de toutes formes continuaient de le hanter. Son corps lui avait délivré une sorte de décharge d'adrénaline que rien ne pouvait atténuer, pourtant il était si fatigué... Tous ces facteurs combinés ne formaient rien d'autre qu'un cocktail empoisonné qui coulait dans les veines de Drago.

Il leva ses mains en l'air et se surprit  à les observer avec grande attention. Ennuyé, il s'empara de sa baguette et la fit tourner entre ses doigts avec agilité avant de faire apparaître une fragile étincelle doré qui resta suspendue dans l'air. Elle revêtait l'apparence d'un mini soleil et sa lumière aux reflets angéliques éclairait le visage cerné de Drago. Il passait sa main devant sans pouvoir s'arrêter, comme hypnotisé. Elle l'apaisait en un sens : la lumière dans toute cette étrange solitude lui permettait de mieux respirer, de ne plus lutter contre sa fatigue qui ne pouvait rester dissimulée bien longtemps.

Mais il avait peur, il était tétanisé de retomber dans un de ses nombreux cauchemars, alors une idée lui vint en tête, là où une mélodie n'avait cessé de l'accompagner lors des jours sombres.