Chapitre 2

24 2 0
                                    

Opale

A peine entré dans la chambre, le roi détacha sa ceinture en cuir noir, la faisant claquer contre le carrelage beige de la chambre. Son visage habituellement souriant, pour ne pas éveiller les soupçons des servants, était fermé, ses yeux noirs représentaient le mal incarné. On pouvait le comparer au diable tant son visage était rougit par la colère et ses lèvres figé dans un rictus malsain.

« Il ne manque plus que les cornes et les dents pointues ! » pensa Opale en fermant les yeux.

Elle allait souvent à la bibliothèque sans que personne ne le sache et lisait souvent ces genres de livres mythologiques auquel elle trouvait souvent les descriptions des enfants de l'enfer très ressemblantes à celle d'Erwan I. Si on lui avait dit à ce moment là que les démons existaient, et qu'il en était un, elle l'aurait cru sans aucune hésitation. Elle avait toujours pensé que les mythologies était basé sur de vrai fait de l'époque, peut être que la personne qui avait écrit ces documents avait vécu la même chose qu'elle. Peut être y avait-il d'autres hommes comme ce malfaisant de roi. 

Opale était toujours assise dans un coin de la pièce, la poitrine rabattue contre ses jambes, ses poiles s'étaient dressé sur ses avant-bras lorsqu'il était entré dans la pièce et son corps entier tremblait de peur. Elle n'avait pas froid à cause du carrelage mais elle était belle et bien terrifié comme à chaque fois qu'il posait un pied dans sa chambre.

Elle vit le poignet de l'homme se lever avant même qu'il ne fasse le geste, il agissait toujours de la même manière, avec la même lenteur et la même force. Il s'approcha en de léger pas, faisant grincer sur le sol le fer servant à attacher sa ceinture. Le bruit donnait mal au crâne, résonnant sans cesse dans sa tête comme une musique d'horreur que jouait souvent l'orchestre du palais lors des soirées d'Halloween. Elle leva le visage vers l'homme osant à peine affronter son regard. Il décida à ce moment-là de passer à l'acte, alors enchaînant les mouvements fluides et brusques qu'il connaissait maintenant par cœur, il abattit l'objet sur le corps de la jeune femme en se mettant à rire inhumainement faisant ressortir ses dents blanche brillait dans le noir et les formes pointues de ses canines dépassaient de ses fine lèvres. 

Des larmes coulèrent des paupières d'Opale jusqu'à ses joues alors que les coups tombaient comme une pluie d'hiver. Elle se demandait pourquoi elle était la seule à subir tout ça. Elle n'y était pourtant pour rien dans le mal être de l'homme, elle avait toujours tout fait pour ne pas se faire remarquer. Du moins c'est ce qu'elle pensait. Peut-être avait-elle fait une chose mal dont elle ne se souvenait pas ? Peut-être c'était-elle fait remarquer lors d'un repas très important ? Peut-être avait-elle ri un peu trop fort ?

On toqua à la porte et une voix se fit finalement entendre : " - Votre majesté, je suis navré de vous interrompre, mais il se trouve qu'une charmante visite vous attend dans le salon. "

Le roi, étonné, regarda quelques minutes Opale avant de finalement remettre lentement sa ceinture et de quitter la pièce sans plus aucun coup d'œil envers elle. Qui était la personne qui venait de la sauver de cet homme, sans même savoir ce qu'il faisait ? Elle venait d'avoir la chance de ne pas tomber inerte ce soir. Elle venait de se faire sauver par un mystérieux inconnu pour la première fois de sa vie. Elle se sentait soulagé d'être libéré de tout cela pour ce soir. La tête lui tournait alors elle s'allongea sur le sol froid de sa chambre et prit plusieurs inspirations pour faire partir la peur qui c'était incrusté dans son être entier. 

Elle se leva quelques minutes plus tard, et c'est avec une grimace de douleur qu'elle regarda les marques rouge vif sur son corps endoloris. Les blessures d'hier étaient à vif à cause de celles d'aujourd'hui, ses vêtements étaient tachés de sang. Elle devait aller voir Anne avant que ses plaies ne s'infectent. Opale enfila une cape à capuche noir afin que personne ne remarque son habille sale et se mit à marcher en direction de la chambre de la guérisseuse qui se trouvait au fond du long couloir. Elle ne croisa personne sur son chemin, ce qui l'étonna puis qu'habituellement des gardes restaient à l'entrée de chaque couloir. La personne qui venait rendre visite au roi devait être suffisamment important pour que certains employés quittent leur poste durant une dizaine de minutes.

Une fois devant la porte elle toqua aussitôt et lorsque la voix aiguë de son amie retentit, elle entra. Elle boita jusqu'au lit simple qui se trouvait en face d'elle et s'assit doucement dessus en s'autorisant une grimace.

« - Il a recommencé ! » dit Anne en fronçant les sourcils de colère. « Il était pourtant venu hier, il n'aurait pas dû être là ce soir ! »

Opale hocha légèrement la tête, le regard dans le vide. Elle était épuisée, elle n'avait pas la force de parler et ses plaies lui faisait mal. Elle regarda Anne aller vers son armoire à pharmacie et revenir vers elle avec des compresses en tissus et une bouteille d'alcool fort. Opale enleva sa tunique et la jeta aussi loin que possible se retrouvant alors en sous-vêtements. Anne déboucha la bouteille d'alcool et en mis sur une des compresses avant de s'approcher de son amie pour la poser sur la blessure barrant sa hanche droite.

Un cri étouffé sorti de la bouche de la jeune fille qui se mit aussitôt à serrer les dents. Elle ne voulait pas que les autres le sache, déjà qu'ils la regardaient tous avec mépris. Alors se qu'elle faisait à chaque fois qu'elle avait mal s'était de se mordre la langue, ainsi elle ne pouvait pas crier. Anne passa aux autres plaies jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une qui ne pourra jamais se guérir.

Une fois que se fût fini, elle dévisagea la guérisseuse. Elle était brune , ses yeux azur la regardait avec tendresse.  Elle était brune, ses yeux azur la regardaient avec tendresse. Ses cheveux attachés en une queue de cheval était toujours aussi bien coiffé que le matin même, sa peau mate la rendait belle, son visage était ovale et ses joues ressortaient. Elle était habillée d'une robe à manche longue bleu pâle signe qu'elle était une guérisseuse. Anne était loin d'être aussi maigre qu'Opale, elle mangeait pratiquement à sa faim, étant la guérisseuse personnelle de princesse, le roi n'avait d'autre choix que de la nourrir correctement.

Opale s'allongea sur le lit et ferma quelques secondes les yeux tant elle était fatiguée. Elle sentit les mains de la jeune femme se poser sur sa tête et une vague de chaleur la traversa jusqu'à ses pieds. S'ensuivit un calme apaisant puis plus rien. Elle ne savait pas comment faisait Anne mais elle se sentait bien à ce moment-là, comme si tous ses problèmes, tous ses maux c'étaient envolé par une magie inconnue. Une magie puissante.

Finalement, quand elle retourna dans sa chambre elle était apaisée. Elle s'allongea et ferma à nouveau les yeux mais cette fois jusqu'au lendemain matin.


Angel'sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant