Angel's

chapitre 6

Opale

Cela faisait déjà cinq minutes qu'elle regardait le mur presque marron de la chambre dans laquelle on lui avait demandé de se reposer. Quand elle avait repris conscience, elle se trouvait dans une cabane en plein milieu des bois. Elle avait tout d'abord dévisagé le prince et la princesse avant que son regard ne tombe sur un brun. Celui-ci avait les yeux marron foncé, une légère barbe de trois jours et des sourcils épais. Ses bras croisés sur son torse étaient musclés et un arc pendait dans son dos. Elle avait ensuite baissé les yeux sur son corps endolori et avait écarquillé les yeux en voyant son torse entièrement dénudé. Opale avait croisé les bras avant que Lydie ne lui tende une tenue entièrement noire et en cuir brillant.

La cabane avait été construit en chêne qui avait fini par vieillir et prendre une teinte foncée. Les rondins de bois avaient été monté les uns sur les autres à l'horizontal. L'intérieur était petit mais il y avait un étage ou se trouvait deux chambres, en bas il y avait une cuisine-salle à manger où se trouvait un lit-banc en paille. La petite cabane était plutôt élégante bien que peu vieille et abandonnée.

Opale regarda son ventre encore dénudé, il était couvert d'un bleu allant de son bas ventre jusqu'à ses premières côtes. Elle grimaça en passant le bout de ses doigts dessus. Son abdomen lui faisait mal, ses anciennes cicatrices n'avait pas eu le temps de se refermer. On toqua à la porte de la chambre avant que celle-ci ne s'ouvre doucement, laissant entrer une Lydie habillé d'un jean slim bleu foncé et d'un pull à capuche gris foncé. Ses cheveux étaient remontés en une longue queue de cheval blonde bouclé et elle tenait dans ses mains des rouleaux de bandes blanche.

« Je viens te faire un bandage. » Dit-elle en montrant le ventre d'Opale.

La jeune femme hocha la tête et la regarda s'avancer vers elle pour déposer son matériel sur le lit. Lydie pris la première bande et la fit tourner autour du maigre corps d'Opale avant de le coincer dans l'avant dernière bande.

« Tu peux t'habiller maintenant. Si tu nous cherche nous serons dans la cuisine. » dit la jeune blonde en sortant de la pièce.

Opale hocha à nouveau la tête bien que Lydie ne puisse plus la voir. Elle enleva son pantalon clair taché et enfila le jean slim en cuir qui lui serra légèrement le ventre au point de lui faire faire une grimace. Elle enfila ensuite un débardeur gris foncé et un pull à capuche noir avec une grande poche sur le bas ventre. Le vêtement lui était un peu trop grand, si bien que les manches lui cachaient les paumes des mains.

Elle se dirigea vers le miroir fêlé et rouillé au fond de la pièce et regarda son visage. Le roi ne l'avait pas trop défiguré, ce qui la rassura. Elle leva ses bras et attacha ses cheveux en grimaçant à nouveau. Puis elle souffla un grand coup, faisant entrer l'air dans ses poumons pour reprendre du courage et alla jusqu'à la porte qu'elle ouvrit dans un grincement. Elle traversa le couloir où elle vit quelques photos sur les murs. Sur ceux-ci se trouvait un homme à la barbe blanche, les cheveux gris et des yeux verts. La femme assise à côté de lui tenait un bébé dans ses maigres bras, sa longue chevelure blonde pendait sur son épaule droite, ses yeux étaient bleu turquoise et terni de fatigue, elle était magnifique mais mal habillé. Comme les servantes du château, se dit Opale.

La jeune femme regarda les autres photos de cette petite famille, se demandant pourquoi ils ne vivaient plus ici. Lorsqu'elle arriva en haut de l'escalier, son regard dériva vers ce qui se trouvait en bas. Luce, Lydie et le brun se tenait autour de la table, un schéma en face d'eux, sans doute devaient ils être en train de faire un plan en toute discrétion. Le regard d'Opale fini par s'arrêter sur Luce, il avait bien changé depuis 8 ans, ses cheveux étaient plus longs et retombaient sur son front, il avait pris une dizaine de centimètres et son regard était plus dur, plus sérieux. Il était passé de l'adolescent joyeux à un homme mure.

Luce senti son regard sur lui avant même de relever la tête, elle était là, en haut des escaliers, ses cheveux blancs étaient posés sur son épaule en une tresse à épis. Ses vêtements noirs faisaient ressortir sa peau pale mais ça ne la rendait que plus belle. Il la dévisagea de haut en bas, s'arrêtant finalement sur ses pieds qui étaient nu, puis il remonta les yeux finissant par croisé son regard vairons.

Alors qu'elle descendait les escaliers calmement, tout le monde la regarda. Ils s'inquiétaient pour elle depuis que Luce leurs avaient expliqué ce que le roi lui avait fait. Lydie avait alors décidé de les suivre elle aussi pour pouvoir assurer les soins d'Opale. La jeune femme savait que son père n'allait pas être content, elle savait qu'il allait les poursuivre jusqu'à ce qu'ils arrivent à destination, mais elle était prête à prendre le risque, surtout si c'était pour rester avec son père.

« Il faut qu'on parte ! » dit tout à coup Yann en se dirigeant à grand pas vers la fenêtre près de l'évier.

Le bruit des chiens de chasse du roi se faisait entendre à des kilomètres de là, le temps pressait s'ils voulaient arriver sain et sauve au village. Luce et Lydie coururent vers les sacs en tissu noir qui se trouvaient près d'Opale et mirent les provisions qui étaient sur la table et les mirent dans les quatre petits sacs avant d'en passer un à chacun. Celle-ci mit les baskets qu'on lui tendait pendant que Yann prit son arc et le mit sur son dos pour suivre Lydie qui courait à l'extérieur de la cabane. Luce attrapa la main d'Opale et se dirigea rapidement vers ses amis qui dévalaient la petite colline pleine d'arbres vers un chemin de feuilles.

« Où est-ce qu'on va ? » Demanda Opale après quelques mètres.

Luce ralenti légèrement pour se mettre à sa hauteur. La jeune femme ne courrait pas très vite et il espérait qu'elle prendrait rapidement le même rythme qu'eux afin qu'ils ne se fassent pas rattraper par les chiens.

« Nous allons au Village d'Anguiya. » dit il en la regardant brièvement.

Ce village ne disait rien à Opale, pourtant elle ne posa aucune question, de peur de se créer un point de côté. Elle courait souvent quand elle était en forme, seulement elle était épuisée malgré son petit repos dans la cabane. Elle prit une grande inspiration et se vida la tête en commençant à rejoindre Yann et Lydie qui lui firent un sourire d'encouragement.