Chapitre 3 : La nuit, les angoisses et les craintes

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Quelque part dans les plaines Irlandaises, 22 Aout, peu avant minuit

La première chose qu'elle sentit, fut l'odeur de moisie qui régnait dans la pièce. Elle fronça le nez, et entrouvrit les paupières. Ses yeux n'eurent pas trop de mal à se faire à l'obscurité de la salle.

Son cœur tambourinait brutalement contre sa cage thoracique. Ses instincts lui soufflaient qu'elle ne devrait pas être ici. Etait-elle prisonnière ? Sa bouche était sèche, elle essaya de déglutir, mais elle se sentait engourdie, tous ses muscles hurlaient de douleur, comme si elle venait de courir un marathon. Elle se mit en position assise avec un peu de mal, et quelques grimaces délicates.

Elle eut ainsi une meilleure vue globale de sa cage : c'était un ensemble grisâtre de pierres froides, rongées par la moisissure sur plusieurs coins, il y avait une bougie sur une petite table de bois, un lit de fer sur lequel elle se tenait, et un simple tapis qui partait clairement en lambeau. La porte qui la gardait enfermée de l'extérieur était bien trop massive pour que son maigre corps puisse l'ouvrir.

Elle eut soudainement extrêmement froid, la solitude la frappait en réalisant qu'elle ne savait rien de l'endroit où elle était, ni si elle était destinée à mourir de faim, ou si quelqu'un allait venir la tuer lui-même.

« Peu importe, laissez-moi mourir, se disait-elle dans un coin de sa tête. »

Elle ferma les yeux, rejouant dans sa mémoire fragmentée, les quelques images de la nuit de l'attaque. Emmeline se souvint des hurlements qui étaient sorties de sa gorge lorsqu'elle avait vu l'un de ses grands frères mourir sous ses yeux. Et puis son père, son tendre père...Ses yeux fixes et sans vie qui la détaillaient avec tristesse...

Est-ce que ses sœurs avaient fini comme ça ? Est-ce que sa mère se trouvait désormais avec son père, auprès des étoiles ? Et Charles...le dernier qui avait tenu sa main, avant qu'elle ne le perde aussi...allait-il bien ? Etait-elle la dernière ?

Cette pensée la fit gémir un peu plus fort, ses mains s'agrippèrent à son pull, alors que les larmes coulaient abondement le long de ses joues. Pourquoi elle ? Pourquoi eux ? L'injustice était si forte, profondément ancrée dans son cœur, les racines s'enfonçant de plus en plus dans son esprit, elle hurla. Elle hurla si fort, si fort pour que tous les assassins qui habitaient cette bâtisse entendent le monstre de souffrance qu'ils avaient créé.

Plongée dans la douleur, elle ne remarqua pas l'homme qui l'observait à travers les barreaux de la porte.

Juan Vialesca, sourit pour lui-même, la briser serait bien plus facile qu'il ne se l'était imaginé. A ce rythme, elle se détruirait seule. Et ce n'était pas pour lui déplaire. Plus vite cette affaire serait conclue, plus rapide sera son ascension. Il tâta le trousseau de clefs pendu à sa ceinture : il allait bien s'amuser...

**

Salle de spectacle, 22 Aout, minuit

Alycia sauta presque de son siège lorsque les applaudissements retentirent. Evan sursauta, et la réprimanda du regard, elle venait de l'interrompre dans ses pensées, qui paraissaient bien profondes. Emily quant à elle, fronça les sourcils.

« Que fais-tu ? S'enquit-elle.

― Il faut que l'on accède aux loges, expliqua Alycia en tremblant presque d'impatience. Il faut que je lui parle ! »

A l'entente de ses paroles, Evan bondit sur ses pieds et ses yeux s'écarquillèrent de frayeur. Emily devint alors encore plus perplexe devant sa réaction.

« Qu'as-tu Vanvan ? Aurais-tu peur d'un peu d'aventures ? Railla sa jumelle.

― Hors de question que j'aille dans les loges, un point c'est tout ! Et puis je te signale que tu n'aimes l'aventure que depuis que tu t'approches un peu trop de Sirius Black ! Ce n'est pas toi ça !

Alycia [ Maraudeurs Fanfiction ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant