Chapitre 1: L'inconnue aux yeux clairs

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Le soleil brillait et ses rayons se diffusaient élégamment sur le manteau vert des vastes plaines écossaises. Le train, lancé à pleine vitesse, battait l'air et le brisait, répandant son panache de fumée grisâtre comme une trace sur un chemin de terre. Le vent, et lui, en continuel combat, s'affrontaient, se rencontraient, mais la résistance du premier laissait place à une défaite constante face au deuxième. Le Poudlard express avait vaincu les éléments, rien n'arrêtait sa course effrénée.

Une jeune fille de presque seize ans, observait cette scène de duel infini, la joue collée contre la vitre froide de son compartiment. Ses longs cheveux blonds glissaient sur le cuir du siège et ses yeux clairs admiraient le spectacle. Cette rentrée était, pour elle, unique. Beaucoup de choses changent quand on atteint presque sa seizième année, le regard de son entourage, le monde, qui autour d'elle, se mouvait, ses idées qui devenaient plus claires, son esprit critique plus affûté, cette envie de devenir quelqu'un, d'exister...Tout cela prenait forme. Et pour ne rien arranger, elle venait de quitter son pays natal, pour le Royaume Uni et la sûreté de sa prestigieuse école de magie : Poudlard.

Dans ce train, qui filait au nord, vers une nouvelle vie, un nouveau départ, elle était l'inconnue. Plusieurs élèves, si ce n'est tous, avaient posé un regard surpris, presque choqué, sur elle, alors qu'elle montait dans un wagon au hasard. On la dévisageait, on l'analysait de la tête aux pieds, et dans un murmure, on se demandait d'où venait « l'inconnue aux yeux clairs ». Venait-elle de Beauxbatons ? D'Ilvermorny ? De Durmstrang ? Certains, s'étaient même mis aux paris audacieux, échangeant confiseries sans cesse.

Et on la laissait seule. Personne n'osait l'approcher, faire le premier la conversation...Les rôles s'inversaient, ils devenaient timides ou juste égoïstes...Depuis leur première année, les groupes d'amis étaient déjà formés, Alycia savait très bien que ce serait dur de se faire une place dans ce monde d'ors et déjà bâti. Alors elle sortait son livre, et elle plongeait dans un monde qu'elle connaissait mieux, son imagination.

Lorsque ses mains fines tournaient les pages jaunies du vieux bouquin, une bague incrusté de pierres bleu roi scintillait de mille feu au grès de la lumière. C'était son porte bonheur. Ce qui l'accompagnait toujours, tout comme son aigle royal : Nox. Fait rare, le directeur de Poudlard l'avait autorisé à garder son rapace géant, alors même que seuls les hiboux, chats et crapauds étaient admis. Mais elle ne s'en plaignait pas, au contraire. Il était comme la prunelle de ses yeux, il n'était rien sans elle, et elle n'était rien sans lui. Puisqu'il détestait les cages, elle l'avait laissé voler librement derrière le train.

Un coup brusque contre la porte du compartiment la fit sursauter soudainement, et sous l'effet de la surprise, elle lâcha son livre. D'abord mécontente d'avoir perdu sa page, elle se ressaisit vite , désireuse de se montrer sociable, en ce premier jour de sa nouvelle vie. Un groupe de quatre garçons, qui devaient avoir son âge, entra et s'installa sans même demander son avis. Bouche bée, elle les observa minutieusement. Le premier portait des lunettes rectangulaires, noires, et ses cheveux, dressés en épis sur son crâne, semblaient ne jamais vouloir se coiffer correctement. Ses yeux chocolats brillaient de malice et d'arrogance mêlées. Il s'assit en face d'elle, et les sourcils froncés, il la détailla. A ses côtés, se tenait un étrange adolescent, aux cheveux noirs qui lui tombaient sur le visage. Son sourire artificiel, et son regard bleu nuit lui donnaient un charme incontestable et immédiatement Alycia eut l'impression d'avoir affaire à un dragueur né. Il prit place à la gauche de son ami, d'un air extrêmement décontracté. Puis vint le tour d'un garçon au visage plus doux, le genre de profil qui met en confiance. Un cicatrice, en forme de griffure ornait son bras dénudé, et ses cheveux châtains clairs brillaient comme s'ils eurent été d'or. Il lui sourit et elle le lui rendit. Enfin le dernier, se posa lourdement à sa droite en avala d'une traite un chocolat que lui avait tendu son ami à la cicatrice.

Alycia [ Maraudeurs Fanfiction ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant