Chapitre 1 : Peut-on encore rêver de Poudlard

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            Banlieue Londonienne, 20 Août

Les klaxons de voitures accompagnaient la sortie des mariés, annonçant à toute la ville la nouvelle. Mais Lily ne portait pas sur son visage, la même réjouissance, et elle ne put s'empêcher de grimacer lorsque Vernon la poussa brutalement sur le côté pour être au centre de la photo. Sa mère lui prit le bras, rayonnante. Son père et elle voyaient d'un très bon œil ce mariage, d'autant plus que Vernon avait un travail stable, bien que ridicule, qui promettait une belle vie à Pétunia. Au moment de sourire pour le photographe, une lueur triste voila le regard de la rouquine. Sa sœur ne passerait probablement plus la voir quand elle aurait emménagé avec son gros mari. Et elle serait encore plus détestable qu'à l'ordinaire, chose qu'elle ne pensait pas possible.

Depuis la cérémonie, Lily comptait les minutes sur sa montre, et soupirait alors que le temps ne défilait pas assez vite. Il fallait encore aller au dîner des mariés, puis à la soirée dansante, où elle devrait certainement faire bonne figure auprès d'un cousin de Vernon. Et surtout, elle ne pourrait pas aborder le sujet qui la passionnait le plus : Poudlard.

Parler des fleurs, de la longueur de la robe de Pétunia, qu'elle piétinait dans la boue, du soleil, de la crise irlandaise, des scandales de la presse, et de toutes ces choses qui faisait qu'elle n'avait plus de nouvelles de son monde : celui des sorciers...Les Vance étaient-ils vraiment tous morts ? Y-avait-il eu d'autres attaques ? Qui se présenterait à la suite de William Vance aux prochaines élections ? Et surtout...qui irait à Poudlard au mois de Septembre ? Que ferait-elle si Alice et Franck n'étaient pas là ? Et les Vagabonds ? Les couloirs de l'école ne seraient-ils pas trop silencieux sans les maraudeurs ?

L'angoisse lui tiraillait les entrailles, et elle se forçait tout de même à faire bonne figure. Vernon était une bombe à retardement, il valait mieux rester calme et quasiment invisible pour dire de passer une journée...convenable.

« T'amuses-tu mon ange ? Lui-chuchota sa mère à l'oreille. »

La vérité ferait trop mal, elle n'avait pas besoin de cela. Le sourire de sa mère était sa seule consolation. Il n'avait jamais été plus beau qu'en ce jour.

« Oui, bien-sûr, je suis très heureuse pour Tunie. »

...Mais la reverrai-je après cela ? Ne pouvait-elle s'empêcher de se demander.

Le cortège quitta l'église pour la salle des fêtes où Pétunia avait tout organisé elle-même, c'était un peu trop rose, et kitch, mais du moins, cela restait personnel. Il y avait une musique de Queen qui passait sur le tourne-disque, et les invités s'installèrent tous là où Pétunia avait inscrit leur nom à l'encre de Chine.

Lily se retrouva coincée entre son oncle Edward et un des frères un peu trop bruyant de Vernon. Le premier n'était pas assez bavard, et le deuxième louchait un peu trop sur son décolleté. Elle souhaitait vraiment être ailleurs. Ne serait-ce qu'un instant. Son regard dériva vers la fenêtre d'en face. Elle était comme dans une bulle. Son esprit n'enregistrait même plus les conversations alentours, elle ne pouvait que se demander ce que les autres sorciers de ce monde faisaient en ce moment. Est-ce que ses amis se sentaient aussi seule qu'elle ? Elle imagina Alice avec sa famille, et Franck dansant sur du jazz. Alycia rigolant devant une dispute des jumeaux quelque part sur la côte sud de l'Angleterre. Remus au calme devant la fenêtre, un bouquin sur les genoux. Et même Potter...

Un sourire triste orna ses lèvres quand elle pensa au myope. Elle espérait qu'il se remettrait vite de la mort d'Emmeline...Lily se sentait isolée dans le monde des moldus, mais ce n'était rien comme sentiment, comparé au vide qu'il devait ressentir. D'une certaine manière, elle se sentit connectée à lui pour la première fois de sa vie. Elle voulait être là pour l'appuyer, qu'importe son caractère de merde...Il n'était plus qu'un adolescent en peine, qu'elle pouvait aider.

Alycia [ Maraudeurs Fanfiction ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant