Alycia [ Maraudeurs Fanfiction ]

Chapitre 10 : La guerre est déclarée

Résumé :

Bouleversés par l'attaque visant un de leurs amis communs, les héros de nos lectures ont la rage au ventre : ils déclarent la guerre...mais s'autorisent tout de même une petite parenthèse.

Les yeux pâles du garçon qui avaient été, pendant un moment, la partie la plus importante de sa vie, furent la dernière chose qu'elle vit avant de s'effondrer. Sa tête cogna de nouveau le sol dur et elle se retourna pour l'arroser de son sang. Un étrange bourdonnement masqua les cris autour d'elle, et elle gémit lorsqu'une secousse essaya de la sortir de sa torpeur. Elle avait envie de mourir, son crâne devenant bien trop douloureux pour être supportable. Elle se tint les tempes à l'aide de ses mains tremblantes et poussa un long et douloureux soupir. Quelqu'un l'appela par son nom, et insista pendant de longues minutes. Elle ne pouvait plus ouvrir les yeux. Elle cria, à plein poumon, comme si cela pouvait la soulager de toute cette douleur soudaine.

« Alycia ! Tu vas bien, respire, essaye je t'en prie. »

Mais qui était donc l'idiot qui ne comprenait pas qu'elle brûlait ? Elle se débattit et essaya de se soustraire à son étreinte, mais il avait une forte poigne et tenait bon. Elle hurlait plus fort, brisant certainement quelques tympans au passage.

« Alycia ! »

Il lui prit le visage en coupe, et la força à ouvrir les yeux. Elle avait le visage rouge, du sang dégoulinait depuis son nez, jusque dans son cou, elle n'arrivait plus à respirer décemment.

« Alycia ! Insista-t-il d'une voix ferme. »

Elle distingua à travers le voile de larmes : la barbe blanche de Dumbledore et le regard inquiet d'Eugène. Son cœur ralentit sa course, comme s'il saisissait qu'elle était en sécurité. Pourtant, la bête enragée dans sa poitrine rugissait toujours.

« Tu vas bien, répéta la voix. »

Elle aurait dû interpréter cette phrase comme un signe pour reprendre vie, mais son corps ne lui obéissait plus. L'ombre envahit son champ de vision, et bientôt, elle ne perçut même plus la main qui lui tenait la poignée. Tout était noir et vide. La douleur s'évapora, et elle se sentit en paix pour la première fois de la soirée : plus d'inquiétude, plus de douleur, et Jaimie n'était jamais revenu à elle.

**

Alycia fut la seule à dormir la nuit, et ce, grâce aux miraculeux somnifères de l'infirmière en chef de Poudlard. Tous les autres, veillèrent jusqu'au petit matin, les pensées plein la tête, et le cœur dans la gorge.

Remus sentait l'odeur de sang sur son oreiller de l'infirmerie, et ne cessait de revoir le visage hurlant de douleur de la seule femme qu'il avait osé considérer comme sa petite amie. La culpabilité ne voulait pas le quitter, et restait accrochée à son âme. S'il avait eu plus de caractère, il serrait revenu à Poudlard seul, sans mettre la vie de quiconque en péril. Mais, il avait été un idiot. Plus jamais, il ne laisserait ses amis ainsi.

Lily, à sa droite, louchait fixement le plafond. Elle avait eu la peur de sa vie : réalisant enfin ce qu'était cette guerre. Elle frappait là où on ne l'attendait pas, et leurs vies ne tenaient qu'à un seul fil, mince et fragile : celui de la chance. Elle détestait dépendre d'un paramètre aussi incertain.

Dans leur dortoir des Serdaigles, les jumeaux se tenaient toujours, mais n'osaient pas laisser le sommeil les emporter. La nouvelle de la sûreté des trois aventuriers de la nuit leur avait été apportée, mais la peur ne s'était pas éclipsée pour autant. D'autres pensées prenaient juste le relais. Emily ressassait chaque instant de la pensine, et son esprit ne pouvait s'empêcher de cogiter : qui était donc Wendy ? Pourquoi créer le cercle à la suite de cette rencontre ? Tandis qu'Evan s'imaginait déjà revenir un an en arrière, quand la guerre n'avait pas encore frappé à leur porte avec son mesquin sourire.