Alycia [ Maraudeurs Fanfiction ]

Chapitre 3 : la Vagabonde

Le soleil se leva bien après la jeune fille, qui alors que la lune scintillait encore dans le ciel obscur, se tenait déjà devant la lucarne pour s'émouvoir de la beauté nocturne du parc. Elle avait déjà revêtu ses habits et était prête à s'aventurer dans les couloirs sombres de pierres, alors même que le petit peuple du château dormait encore. A Ilvermonry, elle avait l'impression que les maisons étaient moins déterminantes qu'à Poudlard. Systématiquement la mention des Serpentards laissait place à une grimace de dégoût, lorsqu'un élève parlait de Poufsouffle, venaient les rires, plusieurs pensaient que les Serdaigles ne faisaient que penser, et n'agissait jamais, et beaucoup identifiaient les Gryffondors aux farces des maraudeurs...Pourtant le choixpeau l'avait mise dans la maison des sages, et elle n'avait pas honte de s'éclipser à une heure pareille.

Doucement, elle sortit de la salle commune des aigles pour se balader librement dans les couloirs. Ses ballerines étaient silencieuses contre les dalles froides, à pas de loup, baguette dans la main droite, carnet de dessin dans la main gauche, elle avançait. La nuit, les portraits eux même dormaient, ronflaient, et tout prenait une allure plus fantastiques, plus magique. Quiconque voulait voir Poudlard, devait le faire également aux alentours de minuit. Alycia était une insomniaque, et la plupart du temps, elle se réveillait et ne pouvait se rendormir, alors, elle s'aventurait ici et là, et pour cela elle se jugeait moitié Serdaigle, moitié Gryffondor.

Elle observa l'architecture, les différentes statues, tentait de trouver un passage dissimulé dans un coin sombre, ou un couloir caché par les murs...Dans son ancienne école, elle avait fini par en trouver les moindres secrets, en deux ans, elle avait tout le temps d'examiner les moindres recoins de sa nouvelle maison. Elle devait déambuler depuis une bonne heure, quand un miaulement retentit dans son dos. Délicatement elle se retourna. Un horrible chat, les yeux rouges sangs, la tête inclinée, la dévisageait.

« Oust ! Va t'en ! »

Mais il ne bougea pas. Au contraire ses miaulement raisonnait d'autant plus fort, que l'acoustique lui était favorable. Elle frissonna, quand elle compris, que le chat allait prévenir son maître. Elle voulut trouver une échappatoire, mais elle se rendit soudain compte, qu'elle s'était égarée. Avalant difficilement sa salive, elle courut au hasard, tournant plusieurs fois à droite et à gauche, essayant de semer le petit félin, qui devait avoir une ouïe extrêmement fine. Paniquée, elle ouvrit la première porte qu'elle trouva sur son passage, et s'enferma dans la pièce.

« Et bien, on dirait qu'on n'est pas les seuls à ne pas réussir à semer Miss Teigne, ironisa une voix qu'elle ne connaissait pas. « L'inconnue aux yeux clairs » a aussi du mal, on dirait. Pas étonnant pour une Serdaigle... »

Elle grimaça à l'entente de son surnom, toujours dos à ses interlocuteurs, les mains sur la poignée.

« C'est dur pour une Serdaigle de se faire prendre hein ? C'est tellement horrible les heures de colle, continua la voix. »

Offusquée par ses moqueries, Alycia se retourna. Elle eut d'abord l'impression de tomber nez à nez avec Sirius Black, mais finalement elle comprit qu'il s'agissait de quelqu'un de différent, même si leur regard bleu nuit se rapprochaient étrangement. Ils avaient la même allure, le même sourire de séducteur, mais alors que l'un aimait ses cheveux rebelles, l'autre arborait une coiffure impeccablement peignée. Elle se demanda s'ils n'étaient pas frères ou cousins... A ses côtés, se tenaient deux autres garçons, plus banals.

« Pour certains Serdaigles peut être, mais pas pour moi.

― Pffiou, un aigle rebelle, c'est peu commun ça, fit-il en sortant une cigarette de sa poche.

― Hey Regulus, c'est pas ton frangin dans le parc là bas ? s'enquit le plus petit de ses compagnons en se penchant à la fenêtre.

― Laisse cet imbécile de Sirius tranquille, et ce n'est plus mon frère, combien de fois faudra t-il que je te le répète crétin ? CE N'EST PLUS MON FRÈRE, rétorqua le prénommé Regulus.